16h00 , le 12 juillet 2022 Mal connue du grand public, qui l’a pourtant identifiée dans la série Une famille formidable TF1, ­Béatrice Agenin n’a jamais cessé d’enchaîner les rôles au cinéma, à la télé et au théâtre. Alors personne ne sait trop qui je suis », s’amuse cette septuagénaire invariablement jeune et jolie. Des planches de la Comédie-Française où elle a joué de 1974 à 1984, jusqu’aux mises en scène de Robert Hossein et Bernard Murat, elle a côtoyé tous les registres et bien des aussi - Théâtre Kirill Serebrennikov, un rebelle au festival d’AvignonLe cinéma ne lui a pas fait de grands cadeaux pour autant. Elle n’a pas insisté Je n’ai pas un physique photogénique. Dans ­Itinéraire d’un enfant gâté, j’ai joué une très belle scène [la mère du personnage de Jean-Paul Belmondo]. Claude Lelouch l’a coupée au montage… Ce n’était pas pour moi. » Belmondo lui laisse de meilleurs souvenirs sur les planches au temps de Kean ou de Cyrano de Bergerac. Avec lui, c’était champagne tous les dimanches au Marigny, quelle joie de vivre ! Juste avant d’entrer en scène au cinquième acte de Cyrano, il trouvait toujours le temps de me raconter des histoires salaces. »Une aventure récente Dans Notre petit cabaret, qu’elle crée cet été dans le Off, avec ­Émilie Bouchereau, sa fille ­chanteuse, ­Béatrice Agenin s’amuse. Elle entonne Le Tango stupéfiant de Marie Dubas et, dans la minute qui suit, dit de magnifiques extraits de Proust, de Colette… De Racine, elle restitue une fameuse tirade de Phèdre en rap ! Intrépide, la comédienne aime prendre des risques. Elle n’en reste pas moins une littéraire exigeante, fidèle à ses classiques, pouvant discourir des heures de Marivaux, dont elle loue le théâtre resté extrêmement contemporain ».Le Off avignonnais reste pour elle une aventure récente. En 2014, elle y débarque pour la première fois en mettant en scène Sugar Lake, une pièce noire de Lee Blessing, qu’elle fait connaître en France avec l’aide de son mari médecin et, pour l’occasion, traducteur. Quand elle revient à Avignon en 2019 avec Marie des Poules, gouvernante chez George Sand, c’est un triomphe. Il lui vaut le molière de la comédienne dans un spectacle privé l’année suivante. Un couronnement d’autant plus mérité que c’est elle qui a engagé le projet en proposant à Gérard ­Savoisien d’écrire sur George Sand. Au départ, j’imaginais un monologue ayant trait à l’œuvre de Sand, pas ce texte sur le destin de son employée. Mais Gérard n’en fait qu’à sa tête et il a eu raison. »Lire aussi - Olivier Py fait ses adieux au Festival d’Avignon Je serai toujours un homme heureux »À l’arrivée, Béatrice Agenin joue deux rôles Marie Caillaud, dite des Poules », la petite paysanne promue gouvernante, et George Sand, sa célèbre patronne. Arnaud Denis, son metteur en scène, lui donne la réplique dans la peau du fils de l’écrivaine, lequel a une liaison avec Marie. La pièce fait ressurgir le patois du Berry, ce qui comble la comédienne Enfant, je vivais à Paris mais je passais tous les étés dans le Berry, la région natale de mes parents. J’y ai appris à faire les foins et le cidre, j’y ai improvisé mes premiers rôles, fermière, cow-boy. J’adorais ça, je comprenais le patois. » Ce patois que son père maîtrisait et faisait volontiers résonner en public. Si je fais ce métier, c’est lié à cet homme, ouvrier de nuit aux Messageries de la presse parisienne, mais aussi conteur hors pair. Le théâtre l’attirait, il l’avait pratiqué à l’armée. Il aimait lire des poèmes et faire rire la galerie avec son accent berrichon. » Elle lui adresse d’ailleurs un bref hommage dans son Petit rencontres Il n’empêche, c’est une fois admise au Français, en 1974 à sa sortie du Conservatoire national, que ­Béatrice Agenin estime avoir trouvé son véritable père de théâtre, Jean-Paul Roussillon. Il la met en scène plusieurs fois au côté de Michel Aumont dans Molière, Marivaux. Un acteur et metteur en scène extraordinaire ! Aujourd’hui, je monte tous mes spectacles en pensant à lui, à sa rigueur pour décortiquer les textes, interroger les situations, saisir les états traversés par les personnages. Il rendait tout limpide et épidermique. »"Le théâtre n’épanouit pas à tous les coups !"Une école en or dont Béatrice Agenin mesure, rétrospectivement, l’excellence. Au fil de sa carrière, elle ne s’en cache pas, elle n’a pas toujours fait des rencontres de ce niveau. Avec Roger Planchon, par exemple, je ne suis pas tombée au bon moment, détaille-t‑elle. Je jouais Elvire dans Don Juan avec Gérard Desarthe au TNP. C’était une période, à la fin des années 1970, où on voulait casser les codes. Planchon ne lisait pas la pièce en profondeur, il la mettait au service de ses visions de metteur en scène. Moi je ne comprenais plus rien, je ne m’y retrouvais pas et j’en souffrais. Le théâtre n’épanouit pas à tous les coups ! » Notre petit cabaret », au Coin de la Lune 15 heures, et Marie des Poules », à La Luna 18 h 30, jusqu’au 30 juillet à Avignon.

Unesuperbe soirée spectacle, des rires, des joies, des plans cabaret spectacle ! Ne pensez-vous pas que votre long séjour en PACA ou dans le département du Côte d’Azur mérite lire la suite. septembre 4, 2018. Les activités et loisirs en France. Pour des vacances inoubliables en Cote d’Azur. La Côte d’Azur est une destination touristique incontournable qui se situe dans le sud