La gemmothĂ©rapie sensible" par Christine BOCQUARD La gemmothĂ©rapie sensible est une façon de cueillir et prĂ©parer des remĂšdes Ă  base de bourgeons d'arbres et d'arbustes. - Les diffĂ©rentes Ă©tapes de la cueillette Ă  la mise en flacon - TĂ©moignage divers des bienfaits sur les humains et les animaux - Les bienfaits de diffĂ©rents arbres - Les complexes - Être autonome
CĂŽtĂ© Pile, il y a mon activitĂ© professionnelle de rĂ©dactrice-animatrice. CĂŽtĂ© Face, il y a mes engagements citoyens. Longtemps j’ai cru qu’il fallait clairement sĂ©parer les deux, notamment pour ne pas effrayer » mes clients. En fait, c’était une erreur le pile » et le face » sont indissociables et se nourrissent l’un de l’autre. Je suis une seule et mĂȘme personne une femme passionnĂ©e et portĂ©e par des valeurs d’entraide, de citoyennetĂ© et de transition Ă©cologique et sociale. Alors quels sont mes engagements ? Engagement n°1 Bien Vivre » dans mon village des Matelles Pic Saint-Loup – 34270 Depuis mars 2020, je suis conseillĂšre municipale d’opposition, aprĂšs avoir portĂ© comme tĂȘte de liste le Collectif des Matelles, un liste 100% participative et citoyenne sans appartenance Ă  un parti politique. Auparavant, en 2016-2017, j’avais animĂ© un autre collectif d’habitants, MĂ©gaOc, pour un meilleur dĂ©bit internet aux Matelles. Notre combat a permis l’installation d’un NRA et la montĂ©e en puissance du rĂ©seau de moins de 2 mĂ©gas Ă  plus de 50, en attendant l’arrivĂ©e de la fibre optique. Engagement n°2 pour une meilleure alimentation des enfants En 2018, avec trois amies, nous avons lancĂ© RamĂšne Ta Fraise, une association loi 1901 dont le but est de contribuer Ă  l’amĂ©lioration de l’alimentation des enfants tout au long de la journĂ©e petit-dĂ©jeuner / dĂ©jeuner / goĂ»ter / dĂźner,tout au long de leur dĂ©veloppement du ventre de leur mĂšre Ă  l’ñge adulte,sur toutes les composantes plus de local, plus de bio, moins de produits transformĂ©s, contre le gaspillage alimentaire et les contenants plastiques, etc. Une prise de conscience de tous est plus que nĂ©cessaire sur ce sujet afin que nos enfants dĂ©marrent leur vie d’adulte avec le meilleur capital santĂ© » possible. Les enfants ont besoin d’acquĂ©rir une bonne connaissance de ce qui est sain pour eux pour en faire ensuite bon usage tout au long de leur vie. Pour notre association, mieux manger est un enjeu de santĂ© publique. Nous partageons des infos, des conseils et nos recettes, sans dogmatisme, sans idĂ©es reçues ni culpabilisation des parents ou des enfants. Engagement n°3 l’égalitĂ© femme-homme dans les mĂ©dias Ayant Ă©tĂ© l’une des rares femmes rĂ©dactrices en chef d’un magazine en Languedoc-Roussillon, j’ai trĂšs vite perçu les inĂ©galitĂ©s entre les journalistes femmes et les journalistes hommes promotion, salaire, propos sexistes, harcĂšlement dans les rĂ©dactions, etc. DĂšs 2014, le Club de la Presse Languedoc-Roussillon dont j’ai Ă©tĂ© la vice-prĂ©sidente pendant deux ans a Ă©tĂ© Ă  l’initiative d’une commission Femmes et mĂ©dias » pour porter ce sujet sur le devant de la scĂšne, faire prendre conscience des inĂ©galitĂ©s et initier des projets. J’étais en charge de la sous-commission HiĂ©rarchie » qui, pour la premiĂšre fois, a menĂ© une enquĂȘte sur la place des femmes dans les mĂ©dias de la rĂ©gion et a publiĂ© des chiffres montrant que seuls 29% des postes Ă  responsabilitĂ© Ă©taient occupĂ©s par des femmes. En 2016, lors d’une grande soirĂ©e que j’ai eu le plaisir d’animer, le Club de la Presse a dĂ©voilĂ© un Guide des expertes », parrainĂ© par la journaliste Audrey Pulvar. Le but faire que les mĂ©dias sollicitent davantage les femmes pour intervenir comme expertes sur leur plateau ou dans leurs pages. 
 et d’autres sujets qui me touchent > En 2016, avec mon mari kinĂ©, nous avons Ă©tĂ© trĂšs sensibles au combat de l’une de ses patientes, Audrey, 26 ans, atteinte d’une maladie rare, le syndrome d’Arnold-Chiari. Nous avons lancĂ© une opĂ©ration de crowfunding pour rĂ©colter les fonds nĂ©cessaires plus de 20 000€ Ă  son opĂ©ration Ă  Barcelone. En effet, en France, aucune technique chirurgicale ne lui Ă©tait proposĂ©. GrĂące Ă  la mobilisation de tous, notamment des mĂ©dias et d’un gĂ©nĂ©reux chef d’entreprise qui a souhaitĂ© garder l’anonymat, Audrey a pu ĂȘtre opĂ©rĂ©e ; depuis, elle a depuis donnĂ© naissance Ă  une petite fille et vit en bonne santĂ© dans le Gard. . lire l’article de Midi-Libre . visionner le reportage de France 3 > En 2015, par esprit de solidaritĂ© avec un artiste dont l’Ɠuvre venait d’ĂȘtre vandalisĂ©e, j’avais dĂ©jĂ  expĂ©rimentĂ© la gĂ©nĂ©rositĂ© des gens, en lançant une campagne de crowfunding pour restaurer la sculpture L’Evidence, un monumental loup installĂ© au pied du Pic Saint-Loup. Avec l’argent rĂ©coltĂ©, l’Ɠuvre a pu ĂȘtre rĂ©parĂ©e et le loup reposĂ© Ă  Cazeveille la veille de NoĂ«l, comme un cadeau. . visionner le reportage de France 3
BernardMagrez - Comme une Evidence, France, Languedoc-Roussillon, Pic Saint Loup, rouge, France > Languedoc-Roussillon > Pic Saint Loup, 34360, Villespassans, vin,
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GRENACHE 2020 — LES JAMELLES, SYRAH 2020 — LES JAMELLES, MOURVEDRE 2019 — LES JAMELLES, MINIMALIST — SANS SULFITES AJOUTES 2021 — LES JAMELLES 1 x INITIAL 2017 — MAS AMIEL 1 x COLLIOURE L’ORIENTAL 2019 — DOMAINE DE LA RECTORIE 1 x LES MEGALITHES 2019 — DOMAINE BERTRAND-BERGE 1 x LES CARLINES 2020 — MAS HAUT BUIS 1 x LA CLAPE GRAND VIN ROUGE 2019 — CHATEAU D’ANGLES 1 x LES SORCIERES 2021 DU CLOS DES FEES — HERVE BIZEUL & ASSOCIÉS 6 bottles of Tormaresca Primitivo Magnum Tormaresca Primitivo 8 bottles of Condesa Patricia Tempranillo Zwiesel Glas 2er-Set Glas Pure Serie 2 x 2020 Trattoria Farniente Rosso 2 x 2021 Gran Sasso Sangiovese 2 x 2018 Evoluzione Chianti Riserva 2 x 2020 Leolucaia Collezione 1872 Radice 2 x 2019 Meleto Chianti Classico Riserva Terrazza Alta 2020 Terra dei Celti Gavi 2020 Tre Sorelle Lugana 2020 Feudo Arancio Grillo 2020 La Fontana di Trevi rosato Acqua Divina’ 2020 Cinolo Pinot Grigio 2020 Alte Viti Grauburgunder 2020 Cinolo Pinot Grigio 2 x 2021 Palazzo Antinori Bianco 2 x 2018 Contessa Fioranza Chianti Riserva 2 x 2018 Feudo Arancio Rosso Riserva Sicilia DOC 2 x CrĂ©mant de Jessy RosĂ© 2 x 2018 Kaiserstraße Grauburgunder 2 x 2019 La Fariella Pinot Grigio 2 x 2017 Los Vascos CuvĂ©e Especial Cabernet Sauvignon 2 x 2015 Corte Mayor Rioja Reserva 2 x 2019 Torrevento Primitivo The mouth is medium-weight, supple, and carries a very long finish. This is a mid-weight wine that you could easily pair with Tuscan fried pasta, such as coccoli or donzelle, thanks to that fresh acidity. The nose is delicate and appealing. So focused and really concentrated, too, for such a sleek example of this grape. Very rich taste and nosĂ©. It's lilies here, peach and apple. It's less gentle than earlier vintage but it's also a stronger character now Julian Ryan Perfekter, frischer Wein đŸ€© in Kombination die absolute Risotto-Liebe đŸ„° Stachelbeere trifft Kumquats - love it!!! Daniel Rogers Great wine and value for money Heather Morgan Delicate and very tasty. Martin Craig Un vino que merece ser vivido. Saque el decanter, invite a un amigo, Si es posible que el vino lo traiga Ă©l. Y goce de un 5 puntos sin dudarlo. La vida es muy corta para tomar vinos malos. Disfrute que son dos dĂ­as. SalĂș Sophia Walker Clean fresh and wonderful! Richard Nelson My girlfriend loves it Julian Ryan Very nice indeed...lots a cherry and for a Puglia wine it's not that heavy Max Nelson Find in other stores Vinatis 5/5 ⭐ Shipping to EU Free from 120€ Find & buy Hawesko 5/5 ⭐ Shipping to EU Free from 100€ Find & buy Belvini 5/5 ⭐ Shipping to Germany Free from 75€ Find & buy Weinfreunde 5/5 ⭐ Shipping to Germany Free from 59€ Find & buy
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LesCelliers d'OrfĂ©e. Historiquement issus d’une seule et unique viticulture française de qualitĂ©, les Celliers d’OrfĂ©e exploitent de nos jours un vignoble de 1 200 hectares qui s’étend sur 7 communes. Fort de ce rapprochement d’hommes mais aussi de moyens, nous avons voulu que la transmission d’un savoir faire soit notre maitre mot.
Parmi les endroits les plus frĂ©quentĂ©s de l’arriĂšre pays de Montpellier, celui du Pic St Loup est trĂšs apprĂ©ciĂ©. Cette petite montagne Ă  la silhouette si particuliĂšre est un vĂ©ritable repĂšre dans la garrigue Ă  des km Ă  la ascension » le terme n’est pas exagĂ©rĂ© si elle est rĂ©alisĂ©e sous la canicule 😉 se fait par la face sud, cĂŽtĂ© Cazevieille, sur un sentier bien rocailleux. Un itinĂ©raire largement frĂ©quentĂ© par un public varié  Il s’agit presque d’un pĂšlerinage pour les montpelliĂ©rains !Au dĂ©marrage du sentier, le randonneur fraichement sorti de sa voiture pourra admirer un vieux chĂȘne vert. Il a rĂ©ussi Ă  faire sa place dans une garrigue basse et le vĂ©nĂ©rable chĂȘne vert se remet mal de l’amputation de l’une de ses charpentiĂšres
 Je n’étais pas passĂ© au pied du Pic St Loup depuis 6 ou 7 ans
 J’avais en mĂ©moire un majestueux chĂȘne vert. Ce n’était peut-ĂȘtre pas l’un des plus beaux, mais assurĂ©ment l’un de mes prĂ©fĂ©rĂ©s. La vue de son Ă©tat par cette journĂ©e pluvieuse de novembre m’a fait l’effet d’un coup de poignard. 🙁 Le voici durant ses heures de gloire en janvier 2000 l’une de mes toutes premiĂšres photos avec un appareil numĂ©rique 😉 et en comparaison, sa silhouette dĂ©pouillĂ©e 15 ans plus tard. De toute Ă©vidence, la chute de cette grosse charpentiĂšre l’aura particuliĂšrement distingue une profonde fissure le long de son tronc. Et l’apparition de champignons lignivores n’est pas de bon augure. Son houppier trĂšs Ă©clairci, est le signe de sa difficultĂ© Ă  s’ blessure a eu de graves consĂ©quences sur l’état de santĂ© du vieux chĂȘne. Son dĂ©pĂ©rissement est bien avancĂ© et va s’accĂ©lĂ©rer dans les prochaines la table de pique-nique, qui Ă©tait judicieusement placĂ©e pour profiter de l’ombre du gros chĂȘne, a Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e pour des raisons Ă©videntes de sĂ©curité  MĂȘme si ses dimensions ne sont pas exceptionnelles, le gros chĂȘne vert du Pic St Loup a toute sa place dans la catĂ©gorie des arbres remarquables ». Son Ăąge peut ĂȘtre estimĂ© entre 150 et 200 circonfĂ©rence Ă  1,3m en novembre 2014 est de 3,24m. Sa hauteur a Ă©tĂ© mesurĂ©e au dendromĂštre Ă©lectronique vertex Ă  11, gĂ©ographiques N43,77067° E003,79163° – Altitude 300m Avant de le quitter, je tourne plusieurs fois autour de mon beau chĂȘne dans l’espoir de l’immortaliser sous un autre angle de vue
 Je voudrais tellement le garder en mĂ©moire comme je l’ai toujours connu. Mise Ă  jour Janvier 2021 Quelques nouvelles du chĂȘne vert du Pic St Loup, 6 ans aprĂšs mon dernier passage. Je craignais de le retrouver effondrer au sol, alors quel soulagement de le revoir dans une silhouette Ă  peu prĂšs identique. Il ne va pas mieux qu’avant, la pourriture continue Ă  ronger l’intĂ©rieur du tronc et des branches, mais pour le moment il n’a pas connu de nouvelles grosses casses qui auraient pu l’ profitons encore de sa belle et majestueuse prĂ©sence pour nous donner l’énergie nĂ©cessaire Ă  l’ascencion du Pic St Loup 🙂 🙂 🙂
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PicSaint Loup AOP Comme une Ă©vidence Bernard Magrez 6x 75cl 2017 acheter Ă  prix rĂ©duit en ligne sur Ă  votre point de vente Livraison le jour mĂȘme Livraison dans l'heure Votre newsletter Coop Recevez chaque semaine des informations sur les actions, les promotions, les rabais exclusifs ainsi que les derniÚres actualités concernant vos achats sur Unloup gĂ©ant Ă©cumant la rĂ©gion faisant fuir les paysans de leurs vignes. Une bonne fĂ©e lassĂ©e de ne plus avoir de bon vin sur la table changea le loup en pierre le transformant en gardien du vignoble environnant. Les vignerons regagnĂšrent leurs vignes sous la protection du Pic Saint Loup. Cette cuvĂ©e en souvenir de ma grand-mĂšre Vins & autres plaisirs liquides GoĂ»tĂ©es Ă  l’aveugle et choisies parmi une centaine de bouteilles, trente rĂ©fĂ©rences proposĂ©es par Laure Gasparotto et OphĂ©lie Neiman. LES BLANCS AOC Domaine des Schistes, cĂŽtes-du-roussillon, Le Parcellaire », 2016 Le nez s’ouvre avec des arĂŽmes fruitĂ©s qui se rĂ©vĂšlent spontanĂ©ment. Ils se montrent si appĂ©tissants qu’ils rĂ©veillent les papilles. Des notes aromatiques salivantes, ce n’est pas courant ! Ce blanc s’annonce bien, sur une certaine tendresse dans sa texture. Biologique, il est aussi Ă©levĂ© habilement dans des foudres de bois. Finale fleurie et gourmande. VoilĂ  en tout cas qui prouve que la vallĂ©e de l’Agly, oĂč se situe ce domaine, donne naissance Ă  de trĂšs grands vins blancs effilĂ©s et profonds. 15 €. TĂ©l. 06-89-29-38-45 Clos Bagatelle, saint-chinian, Le Clos de ma mĂšre », 2017 Un gros coup de cƓur pour ce vin beau et expressif. Des fruits jaunes en pagaĂŻe, pĂȘche mĂ»re et abricot juteux font chavirer le nez. En bouche, il balaie un vent de fraĂźcheur avec une sensation de zeste qui lui donne du tonus. Il dure longtemps avant de s’évanouir dans un souvenir de plaisir pur, comme une promenade dans un verger, un amour d’étĂ©. Roussanne, grenache blanc, carignan blanc, viognier, vermentino. 16 €. TĂ©l. 04-67-93-61-63 Domaine de la mĂ©tairie d’Alon, ­limoux, Le Palajo », 2015 Quelle puissance ! Ce chardonnay ne dĂ©voile pas tout Ă  l’ouverture, il lui faut un peu de temps. Alors, les fleurs capiteuses dĂ©roulent leur parfum, le jasmin vous emporte les narines. En bouche, c’est un cargo chargĂ© de trĂ©sors tant il dĂ©borde de richesse et laisse une empreinte durable. Le Palajo est un lieu-dit, dans les montagnes qui dominent Limoux. Vin bio. 26,90 €. TĂ©l. 04-68-79-00-00 LES BLANCS HORS AOC Clos MaĂŻa, IGP pays d’hĂ©rault, 2016 Si ce vin Ă©tait une esquisse, elle serait d’une magnifique prĂ©cision. Pour peu qu’on le laisse s’ouvrir tranquillement, il semble parfaitement dessinĂ© sur la langue. De la pĂȘche blanche bien mĂ»re, de la mirabelle, des fleurs dĂ©licates annoncent une bouche fraĂźche et fine, bien tracĂ©e, mentholĂ©e. Le vin s’envole et laisse une impression rĂȘveuse, comme une personne inconnue croisĂ©e sur un banc qu’on aurait voulu retenir. Vin bio Ă  base de grenache gris, chenin, roussanne, ­terret bourret. 24 €. TĂ©l. 06-12-83-42-89 Mas Foulaquier, IGP saint-guilhem-le-dĂ©sert, La Chouette blanche », 2016 O joie, ĂŽ plaisir. Ce vin est une Ă©vidence, tant il s’exprime sans retenue, avec une franchise ravissante. Les arĂŽmes, trĂšs expressifs, vous balancent du fruit plein le nez coing et abricot se bagarrent pour vous sĂ©duire. Cette gĂ©nĂ©rositĂ© aromatique est ensuite compensĂ©e par une bouche Ă©quilibrĂ©e, sans lourdeur, mais toujours trĂšs franche. Un vrai bonheur. Vin en biodynamie issu de raisins typiquement languedociens grenaches gris et blanc, clairette, rolle et ­bourboulenc. 27 €. TĂ©l. 04-67-59-96-94 LES ROUGES AOC terrasses-du-larzac Mas Conscience, L’Eveil », 2016 Bonjour, je suis tout fou, j’ai plein de gaz, je me sens serrĂ© dans la bouteille comme un enfant Ă  qui on demande de rester immobile trop longtemps. Mais si vous me laissez m’ébrouer un peu, je vous montrerai ce dont je suis capable ! » En effet. DerriĂšre le jus un peu rĂ©duit Ă©merge un vin magnifique c’est juteux, savoureux, ça envoie du caillou sous la dent et on en redemande. Le vin termine avec une finesse qu’on ne soupçonnait pas au dĂ©part. Un vin contemporain, qui a beaucoup d’avenir. 16 €. TĂ©l. 06-76-42-87-88 Mas Cal Demoura, Terre ­de JonquiĂšres », 2015 Une merveille, un bonheur. C’est une joie de voir ce vin jaillir dans une dĂ©gustation Ă  l’aveugle, tant ses qualitĂ©s l’imposent comme un grand vin du Languedoc. Le nez est gorgĂ© de fruits rouges et noirs, de cacao, de garrigue. La trame tannique qui surgit en fin de bouche est d’une Ă©lĂ©gance sublime, la texture est ciselĂ©e. L’ensemble est dĂ©licieusement chocolatĂ© et frais, gourmand et racĂ© Ă  la fois. La bouteille Ă  sortir Ă  n’importe quel moment – du dĂźner romantique au repas entre amis. Tant qu’il y a de l’amour. Terre de ­JonquiĂšres » est le nouveau nom de la cuvĂ©e autrefois nommĂ©e L’InfidĂšle » et, pas de doute, il est fidĂšle Ă  notre goĂ»t. Vin bio. 17,50 €. TĂ©l. 04-67-44-70-82 Les Vignes oubliĂ©es, 2016 Nez agrĂ©ablement poivrĂ©. Les saveurs fraĂźches se dĂ©veloppent dans des tanins trĂšs souples. Ce vin provient de parcelles parmi les plus Ă©levĂ©es de l’appellation, dans le village de Saint-Privat, et produit par Jean-Baptiste Granier. Cet assemblage de grenache, syrah et carignan est donc issu de trĂšs jolis terroirs. D’oĂč sa finesse. Finale Ă©picĂ©e. Une bouteille Ă  boire, mais Ă  garder de prĂ©fĂ©rence quelques annĂ©es. On note avec plaisir la progression fulgurante de ce jeune domaine créé en 2009. 18,50 €. TĂ©l. 06-72-77-38-88 Domaine de MontcalmĂšs, 2015 Une trĂšs grosse bĂȘte Ă  carafer plusieurs heures pour l’assagir. TrĂšs concentrĂ©, ce vin a la mine sĂ©rieuse, de la mĂąche, il prend toute la place en bouche. Et puis, avec le temps, il se dĂ©tend et laisse entrevoir des fruits gourmands, se fait dĂ©licieux. On se surprend Ă  le trouver digeste, Ă  vouloir y retourner. Un travail trĂšs soignĂ© qui se remarque dans le verre. Vin bio, syrah, mourvĂšdre, grenache. 25 €. TĂ©l. 04-67-57-25-22 Mas Haut Buis, Costa Caoude », 2016 Noir, c’est noir ! Au vu du vin dans le verre, plus sombre que la nuit, on imagine un vin ultraconcentrĂ©, lourd et imposant. Mais ce Costa Caoude » est Ă©tonnant. Il se rĂ©vĂšle fruitĂ© et finit en suspension. De surprenants arĂŽmes de kirsch et d’herbes aromatiques achĂšvent de nous convaincre. Un vin intĂ©ressant, plein de personnalitĂ©. Bio. 25 €. TĂ©l. 06-13-16-35-47 AOC faugĂšres ChĂąteau de Ciffre, 2013 Ce vin prĂ©sente un bel Ă©quilibre qui nous a plu. Il ne fait pas dans la dĂ©monstration, ses arĂŽmes sont mĂȘme en retenue, mais il y a de la complexitĂ©. Le nez exhale les Ă©pices et la violette, la texture est friande, harmonieuse, un peu crissante sous la dent. Et la longueur est au rendez-vous. On sent la nette dominante syrah, traitĂ©e avec soin. 23,50 €. TĂ©l. 04-68-72-65-29 ChĂąteau GrĂ©zan, Les Schistes dorĂ©s », 2016 VoilĂ  un vin qui ravira les gourmands et les amoureux du chocolat. Car des arĂŽmes de chocolat au lait, il y en a tout au long de la dĂ©gustation, au nez comme au palais. Ils s’enrichissent de notes de cassis et de romarin. La bouche, Ă©tirĂ©e, sans sĂ©cheresse, est trĂšs jolie. Elle promet un reviens-y sans lassitude. 25 €. TĂ©l. 07-88-52-75-50 AOC minervois et minervois-la-liviniĂšre Le Loup blanc, La MĂšre-Grand », 2014 Un vin franc, bien Ă©laborĂ©, qui respire la convivialitĂ© Ă  cause de sa souplesse et de sa gourmandise. Il ne se prolonge pas longtemps, mais sa texture fraĂźche et digeste donne tout son sens Ă  son rĂŽle sympathique. Le travail en biologie rĂ©alisĂ© Ă  la vigne se transmet ici dans des saveurs justes et prĂ©cises. Du beau travail. 18 €. TĂ©l. 04-67-38-00-15 Domaine de l’Ostal, 2015 Robe profonde, quasi noire. Quant au nez, il se rĂ©vĂšle intensĂ©ment fruitĂ©, au-delĂ  des notes boisĂ©es dues Ă  un Ă©levage en barriques. En bouche, les saveurs exhalent des notes de fruits confiturĂ©s, comme le cassis et la mĂ»re, puis elles se dĂ©veloppent vers des saveurs Ă©picĂ©es. ­Finale fraĂźche et onctueuse. Ensemble trĂšs Ă©quilibrĂ© pour ce domaine qui appartient Ă  la famille Cazes, propriĂ©taire Ă©galement et entre autres domaines viticoles, Ă  Pauillac, du ChĂąteau Lynch-Bages. 25 €. TĂ©l. 05-57-88-60-04 Domaine Borie de Maurel, Sylla », 2015 Un vin d’une belle personnalitĂ©, dense vinifiĂ© en vendanges entiĂšres, Ă©picĂ© et gourmand. Sa trame rĂ©vĂšle une complexitĂ© qui prouve une belle mise en valeur du terroir. D’ailleurs, on dĂ©couvre que ce vin est bio, issu de vieilles vignes de syrah, parmi les plus belles des environs, et qui trĂŽnent Ă  400 mĂštres d’altitude. Il n’y a pas de secret ! Son propriĂ©taire est l’un des pionniers du renouveau Ă©clatant de l’appellation minervois. 27,50 €. TĂ©l. 04-68-91-68-58 Domaine de Cantaussel, ­minervois-la-liviniĂšre, Pic Saint-Martin », 2013 Ce vin sent immĂ©diatement la garrigue. Son accent aromatique trahit sa provenance et son influence mĂ©diterranĂ©enne. Syrah, grenache et carignan le composent de maniĂšre classique, selon une belle texture. Finale juteuse, gourmande, tout en prĂ©servant sa structure tannique comme ligne directrice. 14,90 €. TĂ©l. 04-68-91-46-86 Domaine de La Borie Blanche, ­minervois-la-liviniĂšre, 2012 L’élĂ©gance des arĂŽmes n’a d’égale que sa complexitĂ©. On sent la cannelle, la badiane, le tabac. En bouche, le vin est dense, mais ce millĂ©sime, bien qu’il puisse ĂȘtre gardĂ© encore quelques annĂ©es, se prĂ©sente bien aujourd’hui. Il fait magnifiquement parler le terroir schisteux dont il provient, avec son influence mĂ©diterranĂ©enne et la fraĂźcheur du causse. Finale sur des notes de garrigue, et notamment de romarin. 23,50 €. TĂ©l. 04-68-72-65-29 AOC corbiĂšres et corbiĂšres-boutenac ChĂąteau JĂ©rĂ©mie, 2016 CorbiĂšres ne saurait mentir ! La personnalitĂ© de ce vin se rĂ©vĂšle de maniĂšre affirmĂ©e, notamment grĂące Ă  des saveurs franches de poivre et d’épices douces. Un vin habile Ă  un prix avantageux. 11,50 €. TĂ©l. 04-67-90-16-10 ChĂąteau de Lastours, grande rĂ©serve, 2013 Un chĂąteau bien implantĂ© dans son appellation, qui confirme annĂ©e aprĂšs annĂ©e son savoir-faire juste. Une valeur classique et sĂ»re donc. Ce 2013 est savoureux et harmonieux. Il prĂ©sente Ă  la fois un caractĂšre franc, avec des notes Ă©lĂ©gantes de garrigue, et de la minĂ©ralitĂ© traduite par une architecture tannique complexe. Finale sĂ©veuse, pleine d’élan et d’un raffinement remarquable. 19 €. TĂ©l. 04-68-48-64-74 Domaine de La Cendrillon, ­ InĂ©dite », 2014 Un coup de cƓur pour ce vin bio juteux et dĂ©licieux. Syrah, mourvĂšdre et ­carignan sont les cĂ©pages qui structurent ce corbiĂšres de toute beautĂ©. Finesse et profondeur se conjuguent ici habilement dans une chaire gourmande, loin des archĂ©types de l’appellation. Un domaine historique, mais qui progresse dans un sens trĂšs personnel. Bravo ! 19,50 €. TĂ©l. 09-61-37-85-51 GĂ©rard Bertrand, corbiĂšres-boutenac, La Forge », 2015 Ce grand vin de garde ambitieux trahit une maĂźtrise totale du dĂ©but de sa production Ă  la fin de son Ă©laboration. ­Impossible de passer Ă  cĂŽtĂ© ! La finale a beau ĂȘtre boisĂ©e, elle ne masque pas la matiĂšre premiĂšre de trĂšs belle qualitĂ©. Avec ce vin, on est plus dans la pause que dans le mouvement sa force est d’encourager Ă  la rĂ©flexion. ­Comprenne qui pourra, mais tel est le pouvoir de ce boutenac. 45 €. TĂ©l. 04-68-45-28-50 AOC cabardĂšs ChĂąteau de Pennautier, L’Esprit de Pennautier », 2015 Quand on connaĂźt la philosophie des Lorgeril sur le choix de leur terroir, on comprend pourquoi ce vin sort spontanĂ©ment de notre dĂ©gustation Ă  l’aveugle. Ce joli vin de garde est en effet issu de sĂ©lections parcellaires provenant de coteaux d’altitude et sur les plus belles failles gĂ©ologiques du secteur. Un vin bien centrĂ© sur une trĂšs belle personnalitĂ©, qui s’achĂšve joliment sur des notes Ă  la fois Ă©picĂ©es et fruitĂ©es. 22,80 €. TĂ©l. 04-68-72-65-29 AOC fitou Domaine Bertrand-BergĂ©, CuvĂ©e Jean Sirven », 2015 Un vin Ă  la sensualitĂ© Ă©norme. Beaucoup de beautĂ© Ă©mane du verre, que ce soient les arĂŽmes, mĂ»rs et concentrĂ©s, ou la bouche veloutĂ©e, qui apporte de la gourmandise sans sombrer dans la facilitĂ©. Un vin maĂźtrisĂ©, serein et cĂąlin comme l’arrivĂ©e d’une nuit sans nuage. 39 €. TĂ©l. 04-68-45-41-73 AOC saint-chinian-roquebrun Domaine La Lauzeta, Mezura » 2015 Un vin qui transpire l’honnĂȘtetĂ©. Direct, franc, avec une certaine profondeur qui ne trompe pas. La concentration dĂ©voile des rendements faibles, le nez oscille entre les fruits noirs et le tabac brun et la bouche, quoique structurĂ©e, ne manque pas d’élĂ©gance et dĂ©voile mĂȘme de la salinitĂ©. Mezura » signifie en occitan dignitĂ© et maĂźtrise de soi ce vin porte bien son nom. En conversion bio 20 €. TĂ©l. 04-67-38-18-84 Languedoc Domaine des GrĂ©caux, languedoc-montpeyroux, CuvĂ©e HĂȘmĂ©ra », 2014 Un vin prĂȘt Ă  boire qui rĂ©vĂšle des notes iodĂ©es et de trĂšs belles saveurs minĂ©rales. Il se dĂ©ploie dans une texture brillante et magnifiquement structurĂ©e. Une belle surprise qui s’achĂšve sur une finale longue. 17 €. TĂ©l. 06-38-25-14-89 Domaine Les Portes, coteaux-du-languedoc, 2013 La belle surprise de cette dĂ©gustation ! Ce petit domaine de 3 hectares, conduits en culture biologique, et dont les deux tiers sont consacrĂ©s au vin blanc. Nous avons retenu les deux couleurs avec enthousiasme pour constater qu’ils avaient le mĂȘme producteur – Philippe Pech de Laclause, dans le massif de La Clape. Le blanc du mĂȘme millĂ©sime, aux magnifiques notes de pain d’épices muscade, cannelle, est Ă  24 €. Le rouge se rĂ©vĂšle d’une Ă©lĂ©gance rare sur toute sa ligne aromatique. A dĂ©couvrir. 22 €. TĂ©l. 06-07-10-34-58 Roussillon ChĂąteau Lauriga, cĂŽtes-du- ­roussillon, CuvĂ©e Bastien », 2015 VoilĂ  qui est bien balancĂ©, cadrĂ© autour de tanins prĂ©cis et intelligemment travaillĂ©s. Encore une fois, ce terroir prouve qu’on peut en tirer des vins d’une fraĂźcheur Ă©tonnante. TrĂšs belle longueur autour de saveurs minĂ©rales. 11,70 €. TĂ©l. 04-67-90-16-10 Terrimbo, collioure, 2015 Du charme, une superbe matiĂšre, de la suavitĂ©, que demander de plus ? Ah oui, de la tension aussi. DĂ©cidĂ©ment, ce vin embellit de minute en minute, avec des notes aromatiques Ă  la fois florales et grillĂ©es et une finale qui a de la classe. On le garde ! 25 €. TĂ©l. 06-86-81-71-32 LES ROUGES HORS AOC Le Mas des Armes, IGP pays-d’hĂ©rault, Le 360 », 2015 On pourrait rĂ©sumer ce vin en disant qu’il est trĂšs ». TrĂšs sombre, trĂšs mĂ»r, trĂšs concentrĂ©, trĂšs puissant, trĂšs aromatique, trĂšs Ă©paulĂ©, trĂšs riche, trĂšs long en bouche. Et promis Ă  une trĂšs longue garde. Pour les amateurs du genre, qui aiment voir les choses en grand. ­Syrah et cabernet-sauvignon. 47 €. TĂ©l. 04-67-29-62-30 Abbotts & Delaunay, vin de France, Alto Stratus », 2014 Un pur carignan, voilĂ  qui fait plaisir ! Ce raisin trop souvent nĂ©gligĂ© s’exprime ici en beautĂ©, avec des arĂŽmes de cerise et de framboise cernĂ©es d’épices. MalgrĂ© une rĂ©elle concentration, la bouche reste fraĂźche, avec du retour, de l’allant. Du peps, quoi ! Un beau travail. 23 €. TĂ©l. 04-68-79-00-00 Le Monde Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. 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RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Bibliographie Notes Citation Auteurs RĂ©sumĂ©s AprĂšs un long dĂ©clin, la culture de l’olivier connaĂźt en France un net regain depuis la dĂ©cennie 1980 grĂące Ă  une meilleure valorisation des produits olĂ©icoles locaux. Les acteurs de ce renouveau olĂ©icole, en particulier les olĂ©iculteurs amateurs, sont multiples et participent au façonnement de nouveaux paysages de l’olivier. Ces derniers constituent un Ă©lĂ©ment majeur de la renaissance de l’olĂ©iculture, processus qui demande Ă  ĂȘtre interrogĂ©. Les ressorts de la dynamique paysagĂšre olĂ©icole sont variĂ©s et mettent en Ă©vidence la forte valorisation apportĂ©e par les paysages de l’olivier qui offrent un ancrage territorial de plus en plus apprĂ©ciĂ© et des perspectives vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Les paysages olĂ©icoles contribuent ainsi Ă  la plurifonctionnalitĂ© des espaces agricoles locaux et permettent de saisir les profondes mutations qui bouleversent les territoires de la France mĂ©diterranĂ©enne. After a long decline, olive growing in France has experienced a marked revival since the 1980s thanks to the valorization of local olive products. The great variety of profiles of the stakeholders in this re-emergence of olive production, especially among amateur olive growers, contributes greatly to the generation of the new olive growing landscapes. These landscapes are a major outcome of the rebirth of olive growing, a phenomenon worthy of research. The dynamics at work in the olive-producing landscape are varied and highlight the high value of the different types of landscapes introducing more environmentally friendly practices and providing an increasingly appreciated regional heritage. They thus contribute to the versatility of local farming areas and make it possible to understand the profound changes affecting the French Mediterranean de page EntrĂ©es d’index Haut de page Texte intĂ©gral 1La culture de l’olivier est une activitĂ© agricole fondamentale dans les pays mĂ©diterranĂ©ens oĂč elle occupe plus de 13 millions d’hectares et participe Ă  la vie de prĂšs de 10 millions d’exploitations Breton et BervillĂ©, 2012. Par ce fait, elle constitue la principale arboriculture mĂ©diterranĂ©enne dont la finalitĂ© fondamentale demeure l’obtention de denrĂ©es alimentaires huile d’olive et olives de table essentielles dans le rĂ©gime alimentaire local. C’est dans ce cadre productif que l’olĂ©iculture française a longtemps Ă©voluĂ© au grĂ© de sa rentabilitĂ© et des alĂ©as climatiques. Toutefois, l’olivier est un arbre fruitier bien singulier, chargĂ© de valeurs historiques, socioculturelles et esthĂ©tiques qui lui octroient une dimension symbolique trĂšs forte. Sa place dans les paysages mĂ©diterranĂ©ens est considĂ©rable au point de constituer un Ă©lĂ©ment fondamental d’une identitĂ© mĂ©diterranĂ©enne et d’avoir longtemps Ă©tĂ© choisi comme le principal indicateur biogĂ©ographique de la zone mĂ©diterranĂ©enne Durand et Flahault, 1886. Aussi la dimension paysagĂšre de l’olĂ©iculture est-elle essentielle car elle induit non seulement un ancrage au sein du Bassin mĂ©diterranĂ©en mais nourrit aussi des perceptions esthĂ©tiques, historiques, gustatives et spirituelles trĂšs valorisĂ©es. AprĂšs un profond dĂ©clin sĂ©culaire, l’olĂ©iculture en France connaĂźt un vĂ©ritable regain qui repose largement sur cette dimension paysagĂšre exceptionnelle. 1 SIQO Signe d’identification de la qualitĂ© et de l’origine. 2C’est ce renouveau olĂ©icole, portĂ© par une forte valorisation paysagĂšre, que nous entendons prĂ©senter et interroger comme rĂ©vĂ©lateur de mutations contemporaines concernant les activitĂ©s et espaces agricoles en France. Étudier l’olĂ©iculture contemporaine offre ainsi un champ pertinent pour aborder des questionnements majeurs comme le devenir des espaces agricoles face Ă  l’urbanisation croissante, l’essor des activitĂ©s agricoles portĂ©es par des amateurs et/ou le milieu associatif, la mobilisation de certaines activitĂ©s et paysages agricoles dans le cadre de projet de territoire SIQO1, chartes agricoles ou paysagĂšres, mise en place de paniers de biens
 ou l’intĂ©gration des amĂ©nitĂ©s paysagĂšres dans la valorisation des productions agricoles. 3L’impact paysager de l’olivier est majeur au point de le transformer en un vecteur de valorisation efficace pour l’agriculture et un levier pour des projets de territoire. Pour ce faire, nous nous appuierons sur l’analyse des entretiens semi-directifs menĂ©s auprĂšs de 102 olĂ©iculteurs identifiĂ©s grĂące Ă  l’aide apportĂ©e par l’Association française interprofessionnelle de l’olive Afidol et quelques mouliniers rencontrĂ©s dans nos terrains de recherche. Trois catĂ©gories d’olĂ©iculteurs ont Ă©tĂ© ciblĂ©es pour ces entretiens des olĂ©iculteurs professionnels 24 personnes, des exploitants agricoles ayant une activitĂ© olĂ©icole annexe 22 personnes, principalement des viticulteurs et des olĂ©iculteurs amateurs 56 personnes. En outre, des responsables de moulins ont Ă©tĂ© aussi interrogĂ©s 13 personnes, ainsi que des Ă©lus 6 personnes et des responsables agricoles Afidol, chambres d’agriculture, Inao, coopĂ©ratives viticoles, groupements de producteurs 12 personnes. La plupart des 102 entretiens menĂ©s auprĂšs des olĂ©iculteurs ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s, retranscrits et ont fait l’objet d’analyses qualitatives et quantitatives Angles et al., 2013 ; Garlatti et Angles, 2014 ; GrĂ©sillon et al., 2014. Ce travail d’enquĂȘte a Ă©tĂ© entrepris dans le cadre du programme de recherche Paysages & Terroirs mĂ©diterranĂ©ens » Patermed financĂ© par l’Agence nationale de la recherche ANR dans l’objectif d’analyser les dynamiques des paysages viticoles et olĂ©icoles et leur insertion au sein des filiĂšres et des territoires. Ce programme a dĂ©ployĂ© ses activitĂ©s de 2010 Ă  2014 avec 28 chercheurs issus de six Ă©quipes de recherche UMR Ladyss, UMR Telemme, UMR-Inra Innovation, EA Loterr, UMR Espace et UMR-Inra Agap et sur cinq terrains de recherche la vallĂ©e du Paillon Alpes-Maritimes, le Pays d’Aubagne Bouches-du-RhĂŽne, la communautĂ© de communes du Grand Pic Saint-Loup, la rĂ©gion de Montpeyroux-Saint-Guilhem-le-DĂ©sert HĂ©rault et l’aire AOC de Bandol Var. À cela s’est ajoutĂ©e une Ă©tude paysagĂšre faite Ă  partir d’un corpus de photographies aĂ©riennes obliques et des observations de terrain effectuĂ©s en France mĂ©diterranĂ©enne Angles et al., 2014 ; Angles, 2014 ; GrĂ©sillon et al., 2014 ; Renard et Humbert, 2014. Un renouveau olĂ©icole crĂ©ateur de nouveaux paysages de l’olivier AprĂšs un dĂ©clin sĂ©culaire, l’essor rĂ©cent de l’olĂ©iculture en France 2 En particulier, les gels du petit Ăąge glaciaire » survenus en 1709, 1748 et 1788. 4L’olivier a longtemps Ă©tĂ© trĂšs prĂ©sent dans les campagnes de la France mĂ©diterranĂ©enne oĂč il s’intĂ©grait Ă  une Ă©conomie agraire de subsistance comme principal pourvoyeur de corps gras Amouretti et Comet, 1992. Cependant, l’olĂ©iculture française dĂ©clina dĂšs le xviiie siĂšcle aprĂšs des crises climatiques sĂ©vĂšres2 et cela s’accentua au xixe siĂšcle en raison de l’extension du vignoble et de la baisse de sa rentabilitĂ© due Ă  une concurrence accrue des huiles d’olive ou de graine importĂ©es. Ainsi le nombre d’oliviers cultivĂ©s en France diminua de moitiĂ©, passant de 26 millions d’arbres en 1840 Ă  13,7 millions en 1929. Ce long dĂ©clin fut prĂ©cipitĂ© par le gel catastrophique survenu en fĂ©vrier 1956 qui dĂ©truisit des millions d’oliviers et bouleversa toute l’économie olĂ©icole. La plupart des olĂ©iculteurs abandonnĂšrent ou arrachĂšrent leurs oliviers et des centaines de moulins fermĂšrent, faute d’olives Ă  triturer. L’olĂ©iculture française semblait quasiment en voie de disparition le nombre d’oliviers cultivĂ©s chuta Ă  4 millions en 1979, puis Ă  3,4 millions en 1988 Angles, 2014b. 3 Oliveraie lieu plantĂ© d’oliviers ; on peut Ă©galement employer les termes d’olivette ou d’olivaie. 5Depuis la fin des annĂ©es 1980, on observe cependant un net regain de l’olĂ©iculture en France, Ă  l’instar de nombreux pays mĂ©diterranĂ©ens comme l’Espagne, la GrĂšce, le Portugal ou le Maroc Conseil olĂ©icole international, 2012. Ainsi le nombre d’oliviers en France a augmentĂ© rĂ©cemment pour atteindre 5,1 millions d’arbres en 2011 rĂ©partis sur 55 000 hectares au lieu de 40 000 hectares en 1988. Cet essor constitue une inflexion historique et fait de l’olĂ©iculture une des rares activitĂ©s agricoles en extension dans le Midi mĂ©diterranĂ©en. Toutefois, cet essor olĂ©icole n’est pas homogĂšne et la figure 1 montre qu’il est beaucoup plus accentuĂ© dans le Languedoc-Roussillon que dans les Alpes-Maritimes les secteurs qui avaient connu une quasi-Ă©radication de l’olivier comme les dĂ©partements de l’Aude ou des PyrĂ©nĂ©es-Orientales enregistrent aujourd’hui une forte progression de leurs oliveraies3, bien qu’elles demeurent encore modestes. Figure 1. Évolution des surfaces olĂ©icoles en France Source carte rĂ©alisĂ©e par Florence Garlatti et tirĂ©e de Angles, S., Atlas des paysages de la vigne et de l’olivier en France mĂ©diterranĂ©enne, Versailles, Ă©ditions QuĂŠ, 2014a. 6En se plaçant Ă  une Ă©chelle plus fine, on peut observer que la multiplication des oliveraies cultivĂ©es s’observe aussi bien dans les zones rurales qu’au sein des aires urbaines. La culture de l’olivier prĂ©sente donc cette particularitĂ© de se dĂ©velopper aujourd’hui dans des zones urbaines et pĂ©riurbaines dans lesquelles de vieilles olivettes ont Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ©es, de nouveaux vergers ont Ă©tĂ© installĂ©s et des milliers d’oliviers ont Ă©tĂ© plantĂ©s dans les jardins privĂ©s et des espaces publics. Les paysages de l’olivier rĂ©apparaissent donc de maniĂšre flagrante au sein d’espaces oĂč peu Ă  peu les marques de l’agriculture se rarĂ©fient. Cela met en lumiĂšre un processus original dans lequel une activitĂ© agricole se maintient, voire s’étend dans des aires bouleversĂ©es par un fort Ă©talement urbain comme on peut l’observer sur la figure 2. En effet, dans ce quartier situĂ© Ă  la pĂ©riphĂ©rie de Manosque, on remarque que l’urbanisation n’a pas abouti Ă  une disparition des oliviers et que ces derniers sont encore trĂšs nombreux et, pour beaucoup, toujours entretenus ils sont taillĂ©s rĂ©guliĂšrement, la plupart des arbres sont soignĂ©s avec de la bouillie bordelaise contre la fumagine, les olives sont rĂ©coltĂ©es et amenĂ©es Ă  la coopĂ©rative olĂ©icole voisine. Figure 2. Les olivettes conservĂ©es dans la pĂ©riphĂ©rie de Manosque Alpes-de-Haute-Provence Source clichĂ© StĂ©phane Angles 2010. 7Les enquĂȘtes menĂ©es par le Patermed auprĂšs des olĂ©iculteurs situĂ©s dans les pĂ©riphĂ©ries marseillaise Pays d’Aubagne, niçoise vallĂ©e du Paillon, toulonnaise aire de Bandol ou montpelliĂ©raine communautĂ© de communes du Grand Pic Saint-Loup tĂ©moignent bien du dĂ©veloppement de l’olĂ©iculture dans un contexte territorial oĂč l’urbanisation croĂźt Ă  un rythme rapide Angles et al., 2014. Une olĂ©icultrice proche de l’agglomĂ©ration montpelliĂ©raine tĂ©moigne de cette place particuliĂšre de l’olĂ©iculture dans le pĂ©riurbain et du fait qu’il existe un retour de l’olivier Mon grand-pĂšre avait enlevĂ© des oliviers, j’en ai replantĂ© ensuite. » Dans les secteurs plus ruraux, la multiplication des oliveraies avec de trĂšs nombreuses jeunes plantations, certaines d’entre elles en mode intensif, et la rĂ©habilitation de maintes olivettes abandonnĂ©es sont Ă©galement bien visibles. Les multiples acteurs du renouveau olĂ©icole en France 4 Ces olĂ©iculteurs professionnels » sont peu nombreux car l’olĂ©iculture, malgrĂ© le prix Ă©levĂ© des p ... 8Ce renouveau olĂ©icole est portĂ© par de trĂšs nombreux acteurs dont les motivations et les actions diffĂšrent notablement l’olĂ©iculture devient ainsi de plus en plus plurielle et voit Ă©merger de nouvelles figures, rĂ©vĂ©latrices de mutations contemporaines au sein d’une activitĂ© agricole longtemps considĂ©rĂ©e comme traditionnelle et immuable. Au cours du programme Patermed, le travail d’enquĂȘte a Ă©tĂ© dĂ©ployĂ© afin de bien cerner les processus et les acteurs participant Ă  la renaissance de cette activitĂ© en France. Les acteurs du monde olĂ©icole le reconnaissent ; ainsi un olĂ©iculteur en pĂ©riphĂ©rie de Montpellier affirme C’est vrai que l’olivier ça avance, on est de plus en plus nombreux en tant qu’olĂ©iculteurs. [
] Il y a de plus en plus de gens qui s’intĂ©ressent Ă  l’olivier, ça c’est sĂ»r, notamment les retraitĂ©s. » Le secteur olĂ©icole se caractĂ©rise par un Ă©miettement considĂ©rable puisque 34 900 olĂ©iculteurs sont identifiĂ©s, ce qui reprĂ©sente une surface moyenne de 1,6 hectare d’oliviers par olĂ©iculteur donnĂ©es de l’Afidol. Cette population est trĂšs hĂ©tĂ©rogĂšne puisque seulement 11 000 d’entre eux4, soit 32 % du total, sont considĂ©rĂ©s comme des professionnels », c’est-Ă -dire des exploitants agricoles inscrits Ă  la Mutuelle sociale agricole. Les donnĂ©es du recensement agricole 2010 pour le Languedoc-Roussillon permettent de mieux cerner ces exploitants olĂ©icoles professionnels » comme le montre la figure 3. Figure 3. RĂ©partition par orientation Ă©conomique des 2 827 exploitations ayant des oliviers pour la rĂ©gion Languedoc-Roussillon Source Agreste recensement agricole 2010. 9Sur ce total de 2 827 exploitations ayant des oliviers, seules 30 % d’entre elles sont considĂ©rĂ©es comme spĂ©cialisĂ©es dans l’olĂ©iculture. De plus, seulement 12 % de ces exploitations olĂ©icoles spĂ©cialisĂ©es correspondent Ă  des exploitants agricoles qui exercent cette activitĂ© Ă  titre principal alors que la grande majoritĂ© d’entre eux sont des retraitĂ©s 50 % des exploitants olĂ©icoles spĂ©cialisĂ©s ou des actifs exerçant une activitĂ© autre que l’agriculture 38 % les olĂ©iculteurs qui vivent de leur production olĂ©icole sont donc bien peu nombreux 102 exploitants seulement !. Face Ă  ce petit nombre, on peut observer l’existence de nombreuses exploitations agricoles, principalement viticoles, qui exercent une activitĂ© olĂ©icole, mais cette derniĂšre demeure pour eux bien minoritaire, voire marginale. 5 Ce terme amateur » dĂ©plaĂźt aux olĂ©iculteurs non professionnels qui lui prĂ©fĂšrent le terme d’olĂ©ic ... 10Cependant cette population olĂ©icole professionnelle » ne correspond qu’à une fraction des olĂ©iculteurs qui est constituĂ©e Ă  68 % par des personnes qualifiĂ©es d’ amateurs » par les institutions agricoles Afidol, chambres d’agriculture5 et qui cultivent, malgrĂ© tout, environ 55 % des surfaces en oliviers Woillet, 2016. L’olĂ©iculture prĂ©sente donc cette particularitĂ© d’ĂȘtre une activitĂ© agricole largement dominĂ©e par les amateurs ». Ces derniers regroupent une population extrĂȘmement variĂ©e allant des simples possesseurs de quelques arbres, soucieux de rĂ©colter leurs olives pour en tirer leur propre huile, jusqu’aux propriĂ©taires de vastes oliveraies qui considĂšrent cette activitĂ© comme un loisir, un hĂ©ritage familial ou une source d’embellissement de leurs biens immobiliers. À cela il convient d’ajouter les nombreuses surfaces olĂ©icoles, difficiles Ă  Ă©valuer, gĂ©rĂ©es par des associations et des collectivitĂ©s territoriales communes, conseils dĂ©partementaux. 6 En moyenne, l’huile d’olive produite en France est vendue 7 Ă  10 fois plus chĂšre que le cours mondi ... 11Les enquĂȘtes menĂ©es par les Ă©quipes du Patermed auprĂšs de 102 olĂ©iculteurs français permettent de saisir les intentions et actions de cette population si diverse. Parmi eux, 24 olĂ©iculteurs spĂ©cialisĂ©s ont Ă©tĂ© interrogĂ©s ils reprĂ©sentent certes une toute petite partie de la population olĂ©icole mais ils sont essentiels car ils apportent de gros volumes aux moulins dont ils pĂ©rennisent l’activitĂ© quelques-uns sont d’ailleurs eux-mĂȘmes mouliniers et ils constituent de vĂ©ritables figures tutĂ©laires en jouant un rĂŽle actif au sein de l’interprofession. Ils animent les formations mises en place par l’interprofession en assurant des stages de taille et d’entretien des oliviers, en participant Ă  la lutte contre les maladies et la mouche de l’olivier et Ă  la diffusion des techniques prĂ©conisĂ©es par l’Afidol, en participant aux sĂ©ances de dĂ©gustation des huiles d’olive et olives de table. Ils occupent souvent des fonctions Ă  l’Afidol et dans les grandes manifestations du milieu olĂ©icole concours gĂ©nĂ©ral de l’agriculture, concours interrĂ©gional de Brignoles, concours des huiles d’olive de Marseille
. Aussi leurs noms reviennent-ils frĂ©quemment dans les propos des olĂ©iculteurs amateurs. Les olĂ©iculteurs spĂ©cialisĂ©s ont contribuĂ© Ă  l’extension rĂ©cente des surfaces en oliviers profitant de l’embellie Ă©conomique de ce secteur grĂące au prix Ă©levĂ© atteint par les productions olĂ©icoles françaises6. Pour cette catĂ©gorie, la dimension paysagĂšre de leur activitĂ© olĂ©icole est devenue fondamentale car leurs productions reposent sur des appellations d’origine protĂ©gĂ©e AOP dont les cahiers des charges ont des incidences sur le paysage. Ceux des 15 AOP olĂ©icoles contiennent ainsi plusieurs obligations culturales qui ont un rĂ©el effet sur les paysages de l’olivier une surface minimale de 24 m2 pour chaque olivier, une distance minimale de 4 m entre les arbres, une composition variĂ©tale avec une majoritĂ© de cultivars locaux, une taille rĂ©guliĂšre des oliviers en gĂ©nĂ©ral une taille biennale, l’interdiction de cultures permanentes intercalaires et un entretien rĂ©gulier du sol de façon Ă  maĂźtriser le couvert vĂ©gĂ©tal par un enherbement contrĂŽlĂ©, une façon culturale ou un dĂ©sherbage source Inao. Ces restrictions visent Ă  empĂȘcher l’intĂ©gration des productions des vergers intensifs Ă  haute densitĂ©, souvent composĂ©s de variĂ©tĂ©s d’oliviers allochtones le cultivar Arbequino par exemple, dans les AOP. En outre, un rendement maximum de 10 tonnes d’olives par hectare est requis ; cela confirme l’exclusion des vergers intensifs des AOP olĂ©icoles françaises, ce qui n’est pas le cas en Espagne ou au Portugal. Les producteurs spĂ©cialisĂ©s sont donc attentifs Ă  soigner le cadre paysager de leurs domaines afin de valoriser au mieux leurs productions et d’assurer ainsi la pĂ©rennitĂ© de leurs exploitations. 7 Le terme de passion » a Ă©tĂ© rĂ©current dans les propos des olĂ©iculteurs amateurs interrogĂ©s. Nombr ... 12Les olĂ©iculteurs professionnels non spĂ©cialistes reprĂ©sentent une catĂ©gorie Ă©mergente car les prix rĂ©munĂ©rateurs de l’huile d’olive ont attirĂ© des agriculteurs dĂ©sireux de se reconvertir, en particulier chez les viticulteurs. Ils ont rĂ©habilitĂ© les oliviers plus ou moins abandonnĂ©s de leurs exploitations et ont effectuĂ© de nombreuses plantations, certains d’entre eux optant pour des vergers intensifs. Toutefois, ce sont principalement les olĂ©iculteurs amateurs qui, par leurs propres moyens mais animĂ©s d’une rĂ©elle passion pour l’olivier7, ont assurĂ© le renouveau de l’olĂ©iculture en France en multipliant les nouvelles oliveraies, en agissant dans des associations pour la promotion de l’olivier et en redynamisant, par leurs productions et leurs actions, un secteur qui apparaissait lĂ©thargique. Les trois grands types de nouveaux paysages de l’olivier 13Au cours des derniĂšres dĂ©cennies, les paysages de l’olivier ont connu d’importants changements en France. Outre une extension des surfaces, les oliveraies ont subi de profondes modifications au niveau de leur morphologie densitĂ© de plantation, port des arbres et forme des oliviers en fonction des variĂ©tĂ©s. Notons aussi d’importantes modifications du point de vue de leurs orientations une orientation productive toujours trĂšs prĂ©sente, voire mĂȘme productiviste dans le cas des nouvelles olivettes intensives ; mais aussi une orientation dĂ©corative de plus en plus frĂ©quente. Ainsi, il est possible de dĂ©gager trois grands types de nouveaux paysages de l’olivier. Un paysage olĂ©icole qui avait quasiment disparu en France les nouvelles plantations 14Avec plus de 10 000 hectares d’oliviers plantĂ©s durant les annĂ©es 1990 et 2000, les olivettes rĂ©centes constituent vraiment un Ă©lĂ©ment nouveau dans les paysages mĂ©diterranĂ©ens français, mais elles prĂ©sentent des formes variĂ©es. La grande majoritĂ© de jeunes oliveraies conserve un format traditionnel en ce qui concerne les variĂ©tĂ©s choisies, la densitĂ© de plantation et la morphologie des oliviers. Face aux questions portant sur les choix opĂ©rĂ©s pour ces jeunes vergers, tous les olĂ©iculteurs interrogĂ©s ont rĂ©pondu qu’ils souhaitaient conserver la trame habituelle des olivettes et la typicitĂ© de leurs productions olĂ©icoles. Le rapport aux anciens, aux parents principalement, l’intĂ©rĂȘt des cultivars locaux et le souci de ne pas bouleverser le paysage traditionnel constituent les principales raisons Ă©voquĂ©es par les olĂ©iculteurs. 15NĂ©anmoins, une analyse plus fine de ces nouvelles oliveraies montre quelques changements peu visibles mais notables. Ainsi, les densitĂ©s de plantation sont presque toujours plus Ă©levĂ©es que dans les olivettes traditionnelles 150 Ă  200 arbres/ha au lieu de 100 Ă  120 arbres/ha, les jeunes arbres sont Ă  un seul pied alors que les vieux sujets, frĂ©quemment recepĂ©s, comptent souvent plusieurs pieds et l’agencement des jeunes oliviers, achetĂ©s en boutures herbacĂ©es chez des pĂ©piniĂ©ristes, respecte un alignement strict contrairement aux olivettes anciennes. La figure 4 illustre bien ces nouvelles dispositions paysagĂšres dans les jeunes oliveraies. Figure 4. Jeune plantation d’oliviers chez un olĂ©iculteur amateur Ă  Aubagne Bouches-du-RhĂŽne Source clichĂ© StĂ©phane Angles 2012. 8 Il existe plus de 200 variĂ©tĂ©s locales d’oliviers en France Breton et al., 2014. 9 En Provence ou en Languedoc, les modifications apparaissent moins nettes qu’en Corse car les variĂ©t ... 16De mĂȘme, les olivettes en terrain pentu ne font plus guĂšre l’objet d’amĂ©nagements en terrasse tandis que l’installation de systĂšmes d’irrigation par goutte-Ă -goutte se gĂ©nĂ©ralise voir figure 4. En outre, les variĂ©tĂ©s plantĂ©es sont bien souvent locales8 mais au profit de quelques cultivars plus productifs et dĂ©finis comme variĂ©tĂ©s principales dans les cahiers des charges des AOP aglandau, picholinier, bouteillan par exemple. La forme donnĂ©e aux jeunes arbres diffĂšre de celle des vieux sujets avec un port rabaissĂ©, pour faciliter l’entretien et la rĂ©colte des oliviers, et un feuillage plus aĂ©rĂ© pour des raisons phytosanitaires et techniques. C’est en Corse que le contraste entre oliveraies anciennes et rĂ©centes est le plus net9 avec de nouvelles variĂ©tĂ©s introduites, des arbres rabaissĂ©s en raison d’une taille dĂ©sormais rĂ©guliĂšre et plus sĂ©vĂšre et des densitĂ©s de plantation plus Ă©levĂ©es 150 Ă  200 arbres/ha au lieu de 50 Ă  70 arbres/ha dans les vergers anciens. Ces changements ont des incidences notables tant sur le paysage corse que sur les productions locales ; les rĂ©coltes sont plus rĂ©guliĂšres et aisĂ©es et donnent des huiles moins acides avec une saveur de fruitĂ© vert plus intense. 17En raison de la grande diversitĂ© des olĂ©iculteurs, les nouvelles olivettes prĂ©sentent des formes diffĂ©rentes en fonction de leur surface et de leur orientation. Chez les olĂ©iculteurs professionnels, les vergers sont plus Ă©tendus, mais dĂ©passent rarement un hectare, et plus homogĂšnes pour rĂ©pondre Ă  un souci productif ; en revanche, chez les amateurs, les nouvelles olivettes sont beaucoup plus rĂ©duites et Ă©miettĂ©es avec une morphologie trĂšs variĂ©e au grĂ© des multiples pratiques dĂ©veloppĂ©es par ces olĂ©iculteurs. 18Sans atteindre l’importance qu’elles reprĂ©sentent en Espagne ou au Portugal, il existe toutefois en France quelques jeunes oliveraies intensives qui se caractĂ©risent par des densitĂ©s de plantation trĂšs Ă©levĂ©es plus de 400 arbres/ha, voire plus de 800 arbres/ha dans les vergers ultra-intensifs, une disposition des oliviers en haies fruitiĂšres taillĂ©es et rĂ©coltĂ©es mĂ©caniquement, des variĂ©tĂ©s Ă©trangĂšres plus productives l’arbequino en particulier et un recours quasi systĂ©matique Ă  l’irrigation par goutte-Ă -goutte. La figure 5 montre l’aspect standardisĂ© de ces plantations intensives dont la finalitĂ© productive est fondamentale et dont la morphologie diffĂšre complĂštement des olivettes traditionnelles au risque de brouiller l’image attendue des olivettes. Cette olĂ©iculture mĂ©canisĂ©e a besoin d’un accĂšs pour des vĂ©hicules Ă  moteur sur l’ensemble des rangs. Les terrains en forte pente ou amĂ©nagĂ©s avec des terrasses sont abandonnĂ©s au profit des parcelles plus accessibles et peu inclinĂ©s. Figure 5. Nouvelles oliveraies intensives Ă  Salses-le-ChĂąteau PyrĂ©nĂ©es-Orientales Au centre de ce clichĂ©, on voit les oliviers serrĂ©s en lignes continues formant de vĂ©ritables haies fruitiĂšres irriguĂ©es par goutte-Ă -goutte ; la densitĂ© de ce verger moderne atteint au moins 800 oliviers/ha. Les oliviers sont taillĂ©s par des engins mĂ©caniques qui passent entre les rangs et qui cisaillent tous les rameaux dĂ©passant une forme prĂ©dĂ©finie. Les olives sont, quant Ă  elles, rĂ©coltĂ©es avec des machines Ă  vendanger ou des vibreurs de troncs dotĂ©s de rĂ©ceptacles articulĂ©s. Source AndrĂ© Humbert – Colette Grandmontagne/ANR Patermed 2012. Les oliveraies rĂ©habilitĂ©es 10 Les initiatives visant Ă  rĂ©habiliter des oliveraies abandonnĂ©es ont commencĂ© Ă  Ă©merger durant les a ... 19Profitant du renouveau en faveur de l’olĂ©iculture, de nombreuses oliveraies dĂ©laissĂ©es depuis plusieurs dĂ©cennies, voire des siĂšcles, ont fait l’objet d’une rĂ©habilitation qui s’est opĂ©rĂ©e aux cours des annĂ©es 1990 et 200010. Cette derniĂšre correspond Ă  un dĂ©broussaillage des parcelles, Ă  un rajeunissement des vieux oliviers par un Ă©claircissage sĂ©vĂšre ou une taille de rĂ©gĂ©nĂ©ration et, le cas Ă©chĂ©ant, Ă  une restauration des terrasses. Ainsi ce sont des milliers d’hectares d’olivettes abandonnĂ©es qui ont Ă©tĂ© remis en culture redonnant Ă  l’olivier une nouvelle visibilitĂ© dans les paysages et dans les activitĂ©s agricoles locales. À l’issue de ces rĂ©habilitations, les oliveraies conservent leurs traits morphologiques anciens densitĂ© et agencement des arbres, caractĂ©ristiques variĂ©tales, mais subissent quelques petits changements avec des arbres rabaissĂ©s et Ă©claircis pour faciliter les opĂ©rations culturales et accroĂźtre la production. Il est important de rappeler la place importante du bĂąti agricole et en particulier des terrasses dont la valeur patrimoniale est reconnue depuis les annĂ©es 1980 Ambroise et al., 1989 ; Toublanc, 1990. Les terrasses couvertes d’oliviers font ainsi l’objet d’opĂ©rations de rĂ©habilitation portĂ©es par des collectivitĂ©s territoriales par exemple le conseil dĂ©partemental de la DrĂŽme pour le site de Villeperdrix, par des associations comme Les Terrasses de Gellone Ă  Saint-Guilhem-le-DĂ©sert ou Li Bancau d’oliveto Ă  Lurs ou par des particuliers comme au Grand Vallon Ă  Roquevaire figure 6. Figure 6. Terrasses et oliveraies rĂ©habilitĂ©es par un particulier Ă  Roquevaire Bouches-du-RhĂŽne Source clichĂ© StĂ©phane Angles 2011. 20Ces rĂ©habilitations sont entreprises par des particuliers qui souhaitent rendre visibles et productifs des oliviers qu’ils considĂšrent dĂ©sormais comme un vĂ©ritable patrimoine. De telles opĂ©rations revĂȘtent des formes variĂ©es allant de quelques vieux oliviers rajeunis dans un jardin Ă  de grandes olivettes qui retrouvent leur orientation arboricole aprĂšs des dĂ©cennies d’abandon. Les entretiens menĂ©s auprĂšs de ces particuliers Ă  Saint-Guilhem-le-DĂ©sert HĂ©rault, dans l’arriĂšre-pays niçois ou le dans le Pays d’Aubagne Bouches-du-RhĂŽne montrent leur souci pour mettre en valeur un paysage auquel ils sont attachĂ©s, pour faire renaĂźtre un paysage lĂ©guĂ© par les anciens » mais aussi leur souhait d’obtenir une production olĂ©icole qui leur soit propre. 21Il convient de remarquer que ces opĂ©rations de rĂ©habilitation sont Ă©galement portĂ©es par des associations qui entendent promouvoir et restaurer le patrimoine olĂ©icole local. Dans le cadre de nos recherches, nous avons ainsi interrogĂ© des responsables associatifs Ă  Saint-Guilhem-le-DĂ©sert 34 – Les Terrasses de Gellone, Ă  Lurs 04 – Li Bancau d’oliveto, Ă  L’EscarĂšne 06 – Les Amis de l’Olivier, au Bras-d’Asse 04 – l’Oliveraie estoublonnaise et de la vallĂ©e de l’Asse ou Ă  Aubagne 13 – L’Olive et l’Olivier. Ils nous ont dĂ©crit le processus de mise en patrimoine avec une prise de conscience collective de la valeur paysagĂšre accordĂ©e aux oliveraies, puis la volontĂ© de remettre en culture les olivettes abandonnĂ©es, voire de prĂ©server une variĂ©tĂ© locale l’estoublonnaise par exemple ou de restaurer les terrasses Ă  Saint-Guilhem ou Ă  Lurs par exemple. Ces associations mettent en place de nombreuses manifestations fĂȘtes de l’olive, stages de taille et d’entretien des oliviers et vont parfois jusqu’à prendre des initiatives plus ambitieuses comme des chantiers de restauration des olivettes ou des terrasses, la crĂ©ation d’associations fonciĂšres agricoles ou la production d’huile d’olive assurĂ©e par l’association comme Ă  Saint-Guilhem-le-DĂ©sert par exemple. Les initiatives de ce genre abondent dans le Midi mĂ©diterranĂ©en et tĂ©moignent du fort attachement accordĂ© Ă  l’olivier et d’une volontĂ© d’animation locale autour d’un arbre perçu comme un Ă©lĂ©ment fĂ©dĂ©rateur Minvielle et al., 2009. De la mĂȘme façon, certaines collectivitĂ©s territoriales ont dĂ©veloppĂ© des dĂ©marches similaires afin de sauvegarder des oliviers considĂ©rĂ©s comme un patrimoine et un support pour le tourisme. Cela est justifiĂ© par l’anciennetĂ© des oliviers, car les sujets pluricentenaires sont rares en France en raison des alĂ©as climatiques, ou par leur localisation en vue de prĂ©server des espaces agraires dans une trame en voie d’urbanisation. La rĂ©habilitation du domaine du PartĂ©gal Ă  La FarlĂšde Var, Ă  l’initiative du conseil dĂ©partemental, ou la restauration des olivettes du Mont d’Or Ă  Manosque Alpes-de-Haute-Provence, opĂ©ration soutenue par la municipalitĂ©, le conseil dĂ©partemental et le conseil rĂ©gional, montrent bien que ce type de paysage olĂ©icole rĂ©investi est aussi portĂ© par des acteurs territoriaux soucieux de relancer l’activitĂ© olĂ©icole et de se servir des paysages de l’olivier comme levier de dĂ©veloppement local et de marketing territorial. Les olivettes purement dĂ©coratives » 22Les nouvelles olivettes dĂ©veloppĂ©es durant les derniĂšres dĂ©cennies correspondent Ă©galement Ă  une catĂ©gorie dont l’objectif essentiel est de procurer une ambiance mĂ©diterranĂ©enne et/ou locale et d’offrir une image qualitative et esthĂ©tique. Dans ce contexte, l’orientation productive est marginale, voire absente, et ce sont essentiellement les valeurs esthĂ©tiques, historiques, culturelles et gustatives, propres Ă  l’olivier, qui sont mobilisĂ©es Ă  cet effet. Cela s’observe en particulier dans la viticulture puisqu’un lien historique unit intimement vigne et olivier. Ces deux plantes font partie d’un imaginaire agraire mĂ©diterranĂ©en et la mixitĂ© entre vignobles et oliveraies constitue un modĂšle paysager dont les fondements remontent Ă  l’AntiquitĂ© Grimal, 1980 ; Brun, 2003 ; Angles, 2014a. Aussi de nombreux viticulteurs, et dans une moindre mesure quelques arboriculteurs, ont-ils multipliĂ© les oliviers prĂšs de leurs parcelles viticoles et de leurs bĂątiments d’exploitation afin de crĂ©er un dĂ©cor agraire perçu comme trĂšs valorisant auprĂšs de leur clientĂšle. Dans ce cas, les oliviers ont une orientation dĂ©corative prĂ©pondĂ©rante, ce qui n’exclut pas toutefois une finalitĂ© productive pour Ă©largir la gamme des produits commercialisĂ©s. Les oliviers s’égrĂšnent ainsi le long des allĂ©es menant aux domaines viticoles et Ă  certaines parcelles pour former un Ă©crin vĂ©gĂ©tal comme le montre la figure 7. Figure 7. Le domaine viticole Ott ceinturĂ© par une allĂ©e d’oliviers au Castellet Var Source StĂ©phane Angles 2010. 23Dans une situation similaire, il ne faut pas oublier les dizaines de milliers d’oliviers plantĂ©s dans les espaces publics dans un objectif purement dĂ©coratif. Certaines communes, comme la ville de NĂźmes, comptent ainsi des centaines, voire des milliers d’oliviers, qui constituent une catĂ©gorie d’oliveraies bien singuliĂšre. Le choix des arbres repose uniquement sur des critĂšres esthĂ©tiques ils sont bien souvent trĂšs anciens et ont Ă©tĂ© acquis auprĂšs de pĂ©piniĂ©ristes ou d’amĂ©nageurs paysagistes qui les importent d’Espagne ou du Portugal. Ces oliviers ne correspondent donc pas aux variĂ©tĂ©s locales et sont plus ou moins entretenus, non pas pour produire mais pour obtenir une allure jugĂ©e vĂ©nĂ©rable et traditionnelle. Ces oliviers ornementaux ne bĂ©nĂ©ficient pas d’une protection ou d’un statut particuliers et sont perçus trĂšs nĂ©gativement par les olĂ©iculteurs qui leur reprochent de banaliser l’image d’un arbre qu’ils apprĂ©cient grandement. Le paysage un levier pour le renouveau de l’olĂ©iculture en France Un renouveau olĂ©icole qui suscite de multiples interrogations 24La diversitĂ© morphologique des nouveaux paysages de l’olivier en France rĂ©vĂšle la multiplicitĂ© des acteurs, des intentionnalitĂ©s et des fonctions accordĂ©es aux oliveraies. Le renouveau olĂ©icole repose sur une valorisation inĂ©dite de l’olĂ©iculture française due Ă  la situation favorable que connaĂźt cette activitĂ© depuis la fin des annĂ©es 1980. 11 Les premiĂšres appellations pour un produit olĂ©icole datent de 1994 huile d’olive et olives noires ... 25En premier lieu, l’essor rĂ©cent de l’olĂ©iculture française bĂ©nĂ©ficie d’une meilleure valorisation Ă©conomique offrant ainsi une certaine rentabilitĂ© Ă  un secteur longtemps dĂ©laissĂ© en raison des faibles revenus gĂ©nĂ©rĂ©s. La consommation d’huile d’olive a fortement augmentĂ© aussi bien en France qu’à l’étranger grĂące Ă  la redĂ©couverte des qualitĂ©s sanitaires et gustatives de cette denrĂ©e. Les productions olĂ©icoles françaises ont su crĂ©er des marchĂ©s de niche en s’appuyant sur un haut niveau qualitatif et sur un ancrage territorial concrĂ©tisĂ©s par la multiplication des appellations d’origine protĂ©gĂ©e pour les produits olĂ©icoles11. Cela permet aux produits français d’atteindre des prix de vente trĂšs largement supĂ©rieurs aux valeurs du marchĂ© mondial. Toutefois, une telle situation Ă©conomique, a priori favorable, suscite quelques interrogations. Pour obtenir ces labels et ces niveaux de rĂ©munĂ©ration, l’olĂ©iculture française doit demeurer Ă  des niveaux de production assez rĂ©duits et prĂ©senter une typicitĂ© bien reconnue. En outre, le modĂšle Ă©conomique paraĂźt fragile puisque le seuil de rentabilitĂ© en France est fixĂ© Ă  environ 12 €/litre d’huile d’olive ; hormis pour certaines appellations prestigieuses comme les AOP de Nyons DrĂŽme ou celles qui profitent de la manne touristique, la rentabilitĂ© de l’olĂ©iculture française reste incertaine face aux importations considĂ©rables d’huile d’olive bon marchĂ©. Aussi l’olĂ©iculture en France doit-elle conserver une image trĂšs positive pour continuer Ă  bĂ©nĂ©ficier de cette rente de situation fondĂ©e sur la qualitĂ© et la typicitĂ©. L’apprĂ©ciation et l’originalitĂ© des paysages olĂ©icoles deviennent ainsi des Ă©lĂ©ments essentiels pour prĂ©server cet avantage acquis. Les entretiens effectuĂ©s auprĂšs des olĂ©iculteurs professionnels ont bien montrĂ© la fragilitĂ© de la conjoncture et une volontĂ© tenace de se distinguer des autres olĂ©icultures en s’appuyant sur la qualitĂ© de leurs produits et de leurs paysages. Le rejet des paysages olĂ©icoles espagnols ou nord-africains, jugĂ©s comme Ă©tant modernes », industriels » et dĂ©gradĂ©s », est un leitmotiv dans les discours rapportĂ©s. 26Le renouveau olĂ©icole observĂ© en France ne repose pas uniquement sur des considĂ©rations Ă©conomiques mais aussi largement sur l’attractivitĂ©, voire la passion, que suscite l’olivier au sein des sociĂ©tĂ©s contemporaines. Cet engouement explique Ă  la fois le dĂ©veloppement des nouvelles plantations, mais surtout la rĂ©habilitation des olivettes abandonnĂ©es et la multiplication des oliviers Ă  but ornemental. L’attrait pour l’olivier s’appuie sur les valeurs historiques et culturelles vĂ©hiculĂ©es par cet arbre c’est, sans conteste, l’arbre des civilisations mĂ©diterranĂ©ennes, ce qui lui octroie une Ă©paisseur historique, une richesse culturelle et un enracinement au cƓur des sociĂ©tĂ©s locales. Les paysages de l’olivier constituent de vĂ©ritables marqueurs visuels d’une identitĂ© mĂ©diterranĂ©enne et rĂ©gionale. L’analyse des discours des olĂ©iculteurs montre que les reprĂ©sentations mobilisĂ©es reposent Ă  la fois sur une rĂ©fĂ©rence mĂ©diterranĂ©enne, en particulier l’insertion dans l’histoire du Bassin mĂ©diterranĂ©en hĂ©ritages grecs et romains et dans son aire climatique, et sur un ancrage local afin de se diffĂ©rencier. Le rattachement Ă  des rĂ©gions bien identifiĂ©es comme la Provence ou la Corse est ici essentiel ; cela se traduit par une volontĂ© bien exprimĂ©e de conserver des particularismes paysagers comme le choix des variĂ©tĂ©s locales, l’agencement des plantations ou une morphologie due aux pratiques traditionnelles de la rĂ©gion. 27L’attractivitĂ© de l’olivier est Ă©galement Ă  rattacher aux valeurs esthĂ©tiques et qualitatives prĂ©gnantes dans les perceptions de cet arbre Angles, 2014a ; Charlot, 2013. Les rĂ©fĂ©rences culturelles s’accumulent pour accorder Ă  l’olivier une reconnaissance sans commune mesure avec la place rĂ©elle qu’il occupe. Les paysages olĂ©icoles constituent ainsi des Ă©lĂ©ments essentiels pour cette activitĂ© agricole puisqu’ils suscitent des perceptions trĂšs positives qui se rĂ©percutent sur la valorisation de l’olĂ©iculture et de ses produits. NĂ©anmoins, cet avantage repose sur un idĂ©al paysager quelque peu figĂ© dans une vision que l’on peut qualifier de traditionaliste. Cela procure toutefois aux oliveraies une forte valorisation paysagĂšre au point de devenir parfois de simples Ă©lĂ©ments d’un dĂ©cor agraire idĂ©alisĂ©. 12 227 relevĂ©s botaniques ont Ă©tĂ© effectuĂ©s dans 106 parcelles d’oliviers et/ou de vigne par l’équipe ... 28Les entretiens ont Ă©galement montrĂ© que la culture de l’olivier est associĂ©e Ă  des pratiques jugĂ©es plus douces », plus naturelles » et les mesures de biodiversitĂ©12 effectuĂ©es au cours du programme Patermed corroborent ces discours Cohen et al., 2014. Aussi les oliveraies sont-elles perçues comme des paysages dotĂ©s de vertus Ă©cologiques et garantes d’une activitĂ© durable. Ainsi la raretĂ© en France des plantations Ă  haute densitĂ© rĂ©sulte de la rĂ©ticence, voire de la franche hostilitĂ©, des milieux olĂ©icoles français vis-Ă -vis de la mise en place d’oliveraies jugĂ©es ultramodernes qui ne correspondent pas aux valeurs attendues pour l’olĂ©iculture. 13 En 2015, l’Afidol a organisĂ© 106 sĂ©ances de dĂ©monstration et d’information qui ont rĂ©uni plus de 3 ... 29L’ensemble de ces valeurs explique le formidable essor de l’olĂ©iculture hobby qui ne se rĂ©duit pas Ă  la seule dimension dĂ©corative mais qui entend aussi ĂȘtre productive comme l’atteste le succĂšs constant des stages de taille ou d’entretien des olivettes suivis par des milliers d’olĂ©iculteurs amateurs13. Les ressorts de la dynamique paysagĂšre de l’olĂ©iculture en France Une dimension patrimoniale et esthĂ©tique largement mobilisĂ©e 30AdossĂ©e aux rĂ©fĂ©rences historiques et culturelles dĂ©crites, l’olĂ©iculture actuelle mobilise trĂšs largement une notion sans cesse Ă©voquĂ©e dans les discours des olĂ©iculteurs, le patrimoine. Pour un olĂ©iculteur de Saint-Guilhem-le-DĂ©sert, remettre en route plus d’oliveraies » permet de valoriser le patrimoine local ». Les discours qui visent Ă  promouvoir l’olivier et ses produits convoquent abondamment l’Histoire et les pĂ©riodes jugĂ©es glorieuses, en particulier les grandes civilisations de l’AntiquitĂ©. Ainsi les hĂ©ritages grecs et latins sont rappelĂ©s et les paysages de l’olivier sont transformĂ©s en tĂ©moins encore vivants d’un passĂ© antique prestigieux. L’olivier enracine une grande partie de l’histoire mĂ©diterranĂ©enne sur un territoire. Planter un olivier est un acte historique et identitaire. Comme le rappelle une olĂ©icultrice C’est un arbre d’ici, c’est un arbre du Midi. » Ainsi Ă  moindres frais, les communes peuvent entretenir des olivettes et participent ainsi Ă  un acte de conservation patrimoniale. Les rares oliviers millĂ©naires comme celui prĂ©sent Ă  Roquebrune-Cap-Martin Alpes-Maritimes font l’objet d’une trĂšs grande attention et contribuent Ă  aurĂ©oler l’olĂ©iculture d’une gloire historique largement revisitĂ©e. Les rides qui burinent les troncs des vieux sujets accentuent, par effet anthropomorphique, les perceptions d’anciennetĂ©, d’immortalitĂ© de cet arbre qui aurait Ă©tĂ© le compagnon privilĂ©giĂ© de toutes les grandes civilisations mĂ©diterranĂ©ennes. Tout cela aboutit Ă  un processus de mise en patrimoine des paysages de l’olivier, tĂ©moins des riches heures du Bassin mĂ©diterranĂ©en. 31À cela s’ajoutent les multiples dimensions culturelles et spirituelles rattachĂ©es Ă  l’arbre de Minerve. L’olivier et l’huile d’olive bĂ©nĂ©ficient d’une haute valeur symbolique partagĂ©e par la plupart des religions et cultures issues du monde mĂ©diterranĂ©en Angles, 2016. Les reprĂ©sentations artistiques ont aussi contribuĂ© Ă  donner Ă  l’olivier une valorisation d’ordre esthĂ©tique qui distingue cet arbre et les paysages qu’il agrĂ©mente. Les poĂštes latins comme Virgile, Ovide ou Martial chantent Ă  maintes reprises la beautĂ© des oliviers et associent l’attrait de certaines contrĂ©es aux oliveraies qu’on y rencontre. Les peintres de la Renaissance ou impressionnistes ont Ă©galement participĂ© Ă  l’apprĂ©ciation esthĂ©tique des paysages de l’olivier. LĂ  encore, cette artialisation Roger, 1997 joue un rĂŽle majeur dans le processus de mise en patrimoine en mettant en exergue la qualitĂ© esthĂ©tique portĂ©e par les paysages olĂ©icoles. 14 D’aprĂšs un olĂ©iculteur de Saint-Guilhem-le-DĂ©sert, il faut 250 000 € pour remonter l’ensemble des m ... 32Outre ces considĂ©rations bien connues, les oliviers sont aussi perçus comme les tĂ©moins vivaces d’une sociĂ©tĂ© agraire ancienne. Les entretiens confirment bien cette impression et une des motivations principales Ă©noncĂ©es par les olĂ©iculteurs est la prĂ©servation d’un hĂ©ritage lĂ©guĂ© par les gĂ©nĂ©rations antĂ©rieures. Cette dimension familiale et historique est particuliĂšrement mise en avant dans les opĂ©rations de rĂ©habilitation des olivettes abandonnĂ©es. Pour les acteurs de ces initiatives, reconstituer le paysage olĂ©icole signifie redonner une nouvelle vie et une nouvelle visibilitĂ© Ă  des Ă©lĂ©ments perçus comme des tĂ©moins d’un passĂ© agraire rĂ©volu. Dans ce cadre, la rĂ©novation des oliviers s’accompagne souvent d’une restauration des murets en pierre sĂšche qui constituent un patrimoine bĂąti trĂšs apprĂ©ciĂ©. MalgrĂ© le coĂ»t14 et la difficultĂ© de telles opĂ©rations, les paysages de l’olivier se transforment ainsi en objets motivants et fĂ©dĂ©rateurs pour des initiatives privĂ©es ou collectives. 33L’importance accordĂ©e Ă  la dimension patrimoniale se retrouve dans la volontĂ© de maintenir une typicitĂ© locale, nĂ©cessaire pour se distinguer d’une olĂ©iculture dĂ©sormais intĂ©grĂ©e Ă  la mondialisation. Une olĂ©icultrice remarque ainsi que l’olĂ©iculture intensive casse l’image de l’olivier ». Il n’est donc pas Ă©tonnant que les milieux olĂ©icoles aient souhaitĂ© inclure des critĂšres d’ordre paysager dans les cahiers des charges des AOP françaises Angles, 2007, ce qui a eu des incidences sur les paysages en freinant le dĂ©veloppement des oliveraies intensives ou la diffusion de variĂ©tĂ©s Ă©trangĂšres plus productives. Les coopĂ©ratives olĂ©icoles participent Ă©galement Ă  cette rĂ©sistance contre l’intensification des paysages olĂ©icoles. La coopĂ©rative de Clermont-l’HĂ©rault HĂ©rault n’intĂšgre pas les olĂ©icultures qui produisent en intensif. Et pour l’un des producteurs de la coopĂ©rative C’est un argument pour la vente. Nous, c’est traditionnel et on reste lĂ -dessus. » L’olĂ©iculteur effectue ici un lien intĂ©ressant puisqu’il associe le refus du productif avec la tradition. En France, les changements paysagers occasionnĂ©s par la modernisation sont ainsi largement attĂ©nuĂ©s par la mise en place des appellations d’origine protĂ©gĂ©e et par les coopĂ©ratives olĂ©icoles. Une valorisation Ă©conomique qui s’appuie sur les amĂ©nitĂ©s paysagĂšres 15 Le prix de vente moyen des huiles d’olive AOP est de 25,4 €/litre en 2016 donnĂ©es Afidol. Si on i ... 16 Un panier de biens est un ensemble conjoint de biens territorialisĂ©s qui se construit autour de ren ... 17 IGP Indication gĂ©ographique protĂ©gĂ©e. 34Mettre en avant les paysages de l’olivier comme garants d’une historicitĂ©, d’une authenticitĂ© » locale et d’une qualitĂ© esthĂ©tique et environnementale permet d’accroĂźtre la valeur marchande des productions olĂ©icoles15 mais aussi de se positionner Ă  l’écart d’un marchĂ© devenu mondialisĂ©. Dans ce cadre, les paysages de l’olivier se transforment en vecteur de valorisation et offrent une pĂ©rennisation de l’activitĂ© en assurant une meilleure rentabilitĂ©. L’ensemble de la filiĂšre est unanime pour mettre en exergue l’importance Ă  accorder Ă  la qualitĂ© paysagĂšre. Cet atout se rĂ©percute Ă©galement sur les autres activitĂ©s Ă©conomiques locales comme les productions viticoles, fruitiĂšres, lĂ©gumiĂšres, fromagĂšres ou encore l’offre touristique. RĂ©ciproquement, l’olĂ©iculture profite de l’attrait des productions Ă©conomiques rĂ©gionales faisant ainsi Ă©merger des paniers de biens16. La rĂ©gion des Baronnies est un exemple bien connu avec un panier de biens profitant de la rĂ©putation des produits locaux AOP huile d’olive et olives de table de Nyons, vins AOC CĂŽtes-du-RhĂŽne et appellations communales drĂŽmoises, plantes aromatiques tilleul, AOP huile essentielle de lavande, fruits abricots, cerises, fromages AOP Picodon, AOP Banon et viande IGP17 agneau de Sisteron. Ainsi les paysages olĂ©icoles sont utilisĂ©s comme moteurs de promotion pour l’agriculture et le tourisme et illustrent bien la synergie Ă©conomique induite par l’apprĂ©ciation paysagĂšre Pecqueur, 2001. Il n’est donc pas Ă©tonnant que les paysages de l’olivier aient une place Ă©minente dans la premiĂšre directive de prĂ©servation et de mise en valeur des paysages portĂ©e par le Parc naturel rĂ©gional des Alpilles en 2007. 35Le secteur viticole a bien compris cet atout et de nombreux domaines ont dĂ©cidĂ© de conserver leurs oliveraies ou de planter des oliviers. Ces choix s’effectuent soit en vue d’une certaine diversification des productions, soit dans un but ornemental afin de crĂ©er une ambiance agraire propice Ă  une valorisation accrue. L’attention portĂ©e aux paysages de l’olivier contribue Ă©galement Ă  modifier les pratiques culturales en faveur de l’agriculture biologique et de l’agro-Ă©cologie. 36L’exemple du bassin de Bandol dĂ©partement du Var est rĂ©vĂ©lateur de ces tendances complexes associant enjeux productifs, environnementaux et esthĂ©tiques. Le comitĂ© technique des vins de Bandol incite activement les vignerons Ă  se convertir Ă  l’agriculture biologique. Cette conversion est trĂšs certainement facilitĂ©e par l’olĂ©iculture locale qui a donnĂ© la premiĂšre le signal Ă  des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement traitements, travaux du sol, fertilisations sont largement compatibles avec le cahier des charges en agriculture biologique. Les entretiens menĂ©s auprĂšs des exploitants des communes varoises de l’aire AOC Bandol, qui ont une activitĂ© olĂ©icole de complĂ©ment, sont trĂšs significatifs l’olivier contribue Ă  diffuser les pratiques agro-Ă©cologiques en viticulture. L’association vigne-olivier, trop longtemps associĂ©e Ă  la tradition, est dĂ©sormais un moteur d’innovation. L’olivier devient ainsi un vecteur de durabilitĂ© au profit d’une agriculture mĂ©diterranĂ©enne renouvelĂ©e. 18 Actuellement, un hectare plantĂ© d’oliviers arbres en production avec une densitĂ© de 200 oliviers/h ... 37Il convient de ne pas nĂ©gliger l’accroissement de la valeur fonciĂšre grĂące aux paysages de l’olivier18 l’apprĂ©ciation dont ils bĂ©nĂ©ficient se rĂ©percute sur l’ensemble des biens immobiliers terres agricoles, terrains Ă  bĂątir, maisons ou immeubles avec des oliviers dans les jardins. La prĂ©sence des oliviers donne ainsi une impression historique, agraire et esthĂ©tique dans des espaces souvent bouleversĂ©s par l’urbanisation et une banalisation des paysages. Les paysages de l’olivier, objets d’une mobilisation territoriale croissante 38La dimension paysagĂšre de l’olĂ©iculture Ă©largit le champ des fonctions que l’on peut attribuer aux espaces olĂ©icoles. En s’appuyant sur les travaux de Christopher R. Bryant, il est aisĂ© d’observer que les paysages de l’olivier s’intĂšgrent aisĂ©ment dans les quatre fonctions des espaces ruraux dĂ©finies par l’auteur Bryant, 2013. Ils contribuent Ă  la fonction productive production function par la fourniture de denrĂ©es alimentaires et par la valorisation Ă©conomique qu’ils induisent. Ils participent Ă©galement Ă  une fonction protectrice protection function grĂące Ă  des pratiques demeurĂ©es extensives et aux effets d’entraĂźnement vers l’agro-Ă©cologie. Par ailleurs, les paysages de l’olivier favorisent le dĂ©veloppement de fonctions rĂ©crĂ©atives et sociales play functions par l’essor de l’olĂ©iculture de loisir, des amĂ©nitĂ©s paysagĂšres et du capital social suscitĂ© par l’activitĂ© olĂ©icole partage des savoir-faire, Ă©changes au moment de l’olivaison
. Pour finir, les paysages de l’olivier offrent des fonctions d’ancrage place function en permettant un rattachement Ă  un territoire et Ă  son identitĂ© locale. La dimension patrimoniale offerte par l’olĂ©iculture se retrouve ainsi de maniĂšre transversale sur les quatre fonctions dĂ©crites par Christopher R. Bryant. 39L’olivier et ses paysages jouent ainsi un rĂŽle majeur au niveau local ; aussi s’intĂšgrent-ils souvent Ă  de nombreux projets de territoire Laurens, 2012. La multiplication des routes de l’olivier, de l’olĂ©otourisme, des manifestations festives ou des initiatives collectives pour le dĂ©veloppement local montrent bien l’effet amplificateur qu’ils gĂ©nĂšrent grĂące aux valeurs partagĂ©es et aux diverses fonctions qu’ils peuvent susciter. Conclusion 40L’olivier a longtemps Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme l’archĂ©type de la plante traditionnelle, porteur d’une activitĂ© agricole inchangĂ©e. Toutefois, une analyse fine de l’olĂ©iculture et des changements qui s’y sont opĂ©rĂ©s depuis une trentaine d’annĂ©es montre que ce secteur est un excellent rĂ©vĂ©lateur de dynamiques trĂšs contemporaines, en particulier vis-Ă -vis des enjeux et des dĂ©fis paysagers. AprĂšs un dĂ©clin sĂ©culaire, l’olĂ©iculture française connaĂźt aujourd’hui un renouveau favorisĂ© par la renommĂ©e de ses produits, une reconnaissance avec une quinzaine d’appellations d’origine protĂ©gĂ©e et une image trĂšs positive qui s’appuie sur la qualitĂ© des paysages de l’olivier. Dans ce contexte, de nouveaux paysages olĂ©icoles apparaissent et montrent le dynamisme d’une activitĂ© agricole longtemps perçue comme archaĂŻque. Toutefois, les milieux olĂ©icoles semblent trĂšs soucieux de prĂ©server une qualitĂ© paysagĂšre qu’ils considĂšrent comme un patrimoine prĂ©cieux. GrĂące aux multiples valeurs accordĂ©es Ă  l’olivier et au maintien de pratiques extensives et traditionnelles, les paysages de l’olivier en France constituent ainsi un atout formidable pour le secteur olĂ©icole et les territoires mĂ©diterranĂ©ens. 41Ainsi, Ă  l’instar d’autres branches agricoles, la dimension paysagĂšre s’affirme de plus en plus nettement dans l’olĂ©iculture et tĂ©moigne d’une recherche de valorisation accrue grĂące Ă  un processus de re-territorialisation » Rieutort, 2009. Elle permet aussi de mettre en lumiĂšre de nouvelles dynamiques rencontrĂ©es dans l’agriculture comme l’émergence de l’agroĂ©cologie, l’essor de l’agriculture assurĂ©e par des amateurs » ou la multiplication des actions collectives et publiques dans la gestion des espaces agricoles. Les paysages de l’olivier, tĂ©moins de l’histoire millĂ©naire du Bassin mĂ©diterranĂ©en, deviennent ainsi de formidables acteurs des profondes mutations qui s’opĂšrent au sein de ces territoires. 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Haut de page Notes 1 SIQO Signe d’identification de la qualitĂ© et de l’origine. 2 En particulier, les gels du petit Ăąge glaciaire » survenus en 1709, 1748 et 1788. 3 Oliveraie lieu plantĂ© d’oliviers ; on peut Ă©galement employer les termes d’olivette ou d’olivaie. 4 Ces olĂ©iculteurs professionnels » sont peu nombreux car l’olĂ©iculture, malgrĂ© le prix Ă©levĂ© des productions olĂ©icoles locales, offre une faible rentabilitĂ© en raison de rendements mĂ©diocres, d’un coĂ»t de rĂ©colte Ă©levĂ©, d’importants frais de trituration et de la grande variation interannuelle des rĂ©coltes, au grĂ© de l’alternance des rĂ©coltes propres Ă  l’olivier et de l’intensitĂ© des attaques de la mouche de l’olivier. De surcroĂźt, ces olĂ©iculteurs sont ĂągĂ©s 62 ans en moyenne selon le recensement agricole et la plupart sont dĂ©sormais des retraitĂ©s. 5 Ce terme amateur » dĂ©plaĂźt aux olĂ©iculteurs non professionnels qui lui prĂ©fĂšrent le terme d’olĂ©iculteur familial. C’est dans ce sens qu’une rĂ©solution a Ă©tĂ© votĂ©e au cours des 1res assises nationales de l’olĂ©iculture familiale initiĂ©es par l’association Promolive NĂźmes, 8 avril 2017. 6 En moyenne, l’huile d’olive produite en France est vendue 7 Ă  10 fois plus chĂšre que le cours mondial. 7 Le terme de passion » a Ă©tĂ© rĂ©current dans les propos des olĂ©iculteurs amateurs interrogĂ©s. Nombre d’entre eux sont, en outre, des retraitĂ©s qui disposent de temps pour se consacrer Ă  l’olĂ©iculture. Les entretiens montrent aussi l’importance qu’ils accordent Ă  la perpĂ©tuation d’une tradition issue des anciens » la prĂ©servation des vieux arbres, le maintien des variĂ©tĂ©s locales et de savoir-faire culturaux comme pour la taille. Ainsi, dans le pays niçois, ils souhaitent conserver une taille lĂ©gĂšre qui permet aux oliviers d’avoir un grand dĂ©veloppement vertical alors qu’en Provence, ils veillent Ă  rabattre sĂ©vĂšrement les oliviers et Ă  bien dĂ©gager un espace central en forme de gobelet. 8 Il existe plus de 200 variĂ©tĂ©s locales d’oliviers en France Breton et al., 2014. 9 En Provence ou en Languedoc, les modifications apparaissent moins nettes qu’en Corse car les variĂ©tĂ©s locales sont beaucoup plus frĂ©quentes dans les jeunes plantations en Corse, les cultivars locaux comme la sabine, la germaine ou la zinzala ont Ă©tĂ© nĂ©gligĂ©es dans les nouvelles plantations au profit d’une nouvelle variĂ©tĂ© originaire du Languedoc, le picholinier, les densitĂ©s Ă©taient plus Ă©levĂ©es qu’en Corse oĂč les oliviers, peu denses et non taillĂ©s, avaient une trĂšs grande ampleur. 10 Les initiatives visant Ă  rĂ©habiliter des oliveraies abandonnĂ©es ont commencĂ© Ă  Ă©merger durant les annĂ©es 1980, mais la plupart des opĂ©rations menĂ©es par des particuliers ou des associations se sont dĂ©roulĂ©es dans les dĂ©cennies suivantes, profitant d’un engouement croissant pour l’olivier, pour le patrimoine agraire, et ont Ă©tĂ© stimulĂ©es par l’augmentation des prix des productions olĂ©icoles locales. 11 Les premiĂšres appellations pour un produit olĂ©icole datent de 1994 huile d’olive et olives noires de Nyons ; aujourd’hui on compte 15 AOP olĂ©icoles en France 8 pour des huiles d’olive, 6 pour des olives de table et une pour de la pĂąte d’olives. 12 227 relevĂ©s botaniques ont Ă©tĂ© effectuĂ©s dans 106 parcelles d’oliviers et/ou de vigne par l’équipe du Patermed sur les 5 terrains de recherche. Ces relevĂ©s ont permis de mesurer la richesse floristique 726 espĂšces relevĂ©es et d’analyser la biodiversitĂ© fonctionnelle de ces parcelles Cohen et al., 2014. 13 En 2015, l’Afidol a organisĂ© 106 sĂ©ances de dĂ©monstration et d’information qui ont rĂ©uni plus de 3 200 personnes rapport 2016 de l’Afidol. 14 D’aprĂšs un olĂ©iculteur de Saint-Guilhem-le-DĂ©sert, il faut 250 000 € pour remonter l’ensemble des murets pour une surface de 5 000 mÂČ. Le dĂ©broussaillage d’une oliveraie abandonnĂ©e est estimĂ© entre 30 000 et 70 000 euros/ha en fonction de la vĂ©gĂ©tation Ă  Ă©liminer et des conditions d’accessibilitĂ© et de travail sur la parcelle. 15 Le prix de vente moyen des huiles d’olive AOP est de 25,4 €/litre en 2016 donnĂ©es Afidol. Si on inclut les frais de conditionnement et de commercialisation, la rentabilitĂ© des productions olĂ©icoles française est, malgrĂ© tout, assez rĂ©duite. Il convient aussi de relever la faiblesse de la production française sous AOP 850 tonnes selon l’Inao alors que la consommation totale d’huile d’olive en France atteint 110 000 tonnes donnĂ©es FranceAgriMer. 16 Un panier de biens est un ensemble conjoint de biens territorialisĂ©s qui se construit autour de rentes de qualitĂ© territoriale Pecqueur, 2001. 17 IGP Indication gĂ©ographique protĂ©gĂ©e. 18 Actuellement, un hectare plantĂ© d’oliviers arbres en production avec une densitĂ© de 200 oliviers/ha vaut environ 20 000 Ă  30 000 euros en Languedoc alors que le prix moyen des terres viticoles en AOP Saint-Chinian ou Minervois Languedoc est de 10 500 euros/ha en de page Table des illustrations Titre Figure 1. Évolution des surfaces olĂ©icoles en France CrĂ©dits Source carte rĂ©alisĂ©e par Florence Garlatti et tirĂ©e de Angles, S., Atlas des paysages de la vigne et de l’olivier en France mĂ©diterranĂ©enne, Versailles, Ă©ditions QuĂŠ, 2014a. URL Fichier image/jpeg, 97k Titre Figure 2. Les olivettes conservĂ©es dans la pĂ©riphĂ©rie de Manosque Alpes-de-Haute-Provence CrĂ©dits Source clichĂ© StĂ©phane Angles 2010. URL Fichier image/jpeg, 115k Titre Figure 3. RĂ©partition par orientation Ă©conomique des 2 827 exploitations ayant des oliviers pour la rĂ©gion Languedoc-Roussillon CrĂ©dits Source Agreste recensement agricole 2010. URL Fichier image/jpeg, 32k Titre Figure 4. Jeune plantation d’oliviers chez un olĂ©iculteur amateur Ă  Aubagne Bouches-du-RhĂŽne CrĂ©dits Source clichĂ© StĂ©phane Angles 2012. URL Fichier image/jpeg, 102k Titre Figure 5. Nouvelles oliveraies intensives Ă  Salses-le-ChĂąteau PyrĂ©nĂ©es-Orientales LĂ©gende Au centre de ce clichĂ©, on voit les oliviers serrĂ©s en lignes continues formant de vĂ©ritables haies fruitiĂšres irriguĂ©es par goutte-Ă -goutte ; la densitĂ© de ce verger moderne atteint au moins 800 oliviers/ha. Les oliviers sont taillĂ©s par des engins mĂ©caniques qui passent entre les rangs et qui cisaillent tous les rameaux dĂ©passant une forme prĂ©dĂ©finie. Les olives sont, quant Ă  elles, rĂ©coltĂ©es avec des machines Ă  vendanger ou des vibreurs de troncs dotĂ©s de rĂ©ceptacles articulĂ©s. CrĂ©dits Source AndrĂ© Humbert – Colette Grandmontagne/ANR Patermed 2012. URL Fichier image/jpeg, 513k Titre Figure 6. Terrasses et oliveraies rĂ©habilitĂ©es par un particulier Ă  Roquevaire Bouches-du-RhĂŽne CrĂ©dits Source clichĂ© StĂ©phane Angles 2011. URL Fichier image/jpeg, 86k Titre Figure 7. Le domaine viticole Ott ceinturĂ© par une allĂ©e d’oliviers au Castellet Var CrĂ©dits Source StĂ©phane Angles 2010. URL Fichier image/jpeg, 114k Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique StĂ©phane Angles, Étienne GrĂ©sillon et Paul Minvielle, L’olĂ©iculture en France quand le paysage participe au renouveau d’une activitĂ© agricole », Projets de paysage [En ligne], 17 2017, mis en ligne le 30 dĂ©cembre 2017, consultĂ© le 21 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Auteurs StĂ©phane AnglesStĂ©phane Angles est professeur en gĂ©ographie, universitĂ© de Lorraine, EA LOTERR. Ses domaines de recherche sont l’olĂ©iculture, les mutations des espaces ruraux et agricoles, le Bassin GrĂ©sillonÉtienne GrĂ©sillon est maĂźtre de confĂ©rences en biogĂ©ographie, universitĂ© Paris Diderot – Paris 7, UMR LADYSS. Ses domaines de recherche sont la biogĂ©ographie et la gestion des ressources MinviellePaul Minvielle est maĂźtre de confĂ©rences en gĂ©ographie, Aix-Mar seille universitĂ©, UMR Telemme. Ses domaines de recherche sont les dynamiques des espaces agricoles en rĂ©gions mĂ©diterranĂ©ennes et les signes d’identification de la qualitĂ© et de l’ de page

COMMEUNE EVIDENCE AOP PIC SAINT LOUP ROUGE 75CL. la bouteille de 75cl. Indisponible. Détails. Détails du produit. Caractéristiques. Conservation. Information
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Tintinet les Picaros est le vingt-troisiĂšme et dernier album achevĂ© de la sĂ©rie de bande dessinĂ©e Les Aventures de Tintin, créée par le dessinateur belge HergĂ©.L'histoire est d'abord prĂ©-publiĂ©e du 16 septembre 1975 au 13 avril 1976 dans les pages du journal Tintin, avant d'ĂȘtre Ă©ditĂ©e en album aux Ă©ditions Casterman en 1976.. Cette aventure marque le retour de Tintin

Historically from a single quality French winegrowing, the Celliers d'Orfee now operate a 1,200-hectare vineyard that spans 7 communes. Strong of this rapprochement of men but also of means, we wanted that the transmission of a know-how is our master word. Indeed we have seen in this simple fusion of cooperative cellars, the means to transcend our Cellier d'Orfee thus became more than a mere mark; It is our culture, our tradition, our origins, that we want to pass on to future Orpheus who went to fetch her sweetheart from the heart of the underworld, we went to fetch our wine of excellence in the heart of our land, our garrigue, our roots. Les Celliers d'Orfee has developed the CuvĂ©e Sextant, which brings together all our beliefs. Like a Treasury, we saw in this cuvĂ©e, the quest for this transmission of history, values, memory as just as great words do not make great men, great vineyards do not necessarily make great wines. With this in mind, Les Celliers d'OrfĂ©e have surrounded themselves with men and women of experiments in the person of oenologist Christophe Groppi and his assistants JĂ©rome Hourdel and Alain to wine-making and wine-keeping, they raised the Cellier d'OrfĂ©e wines to the highest ranks, winning twice the title of the great wines of France in 1985 and 1995, as well as numerous medals Gold and many other highly praiseworthy prizes. Nevertheless, Les Celliers d'Orfee attaches particular importance to our values ​​and principles of transmission, we strive to remain in price ranges always through the wines of the Celliers d'Orfee, we try every day to answer one of the existential questions of the human race how have we become what we are? We believe that the answer to this question lies in the history of our ancestors, in the know-how of "our lands" that have been transmitted to will find in our CuvĂ©e Les Celliers d'OrfĂ©e Sextant which has won 6 gold medals since 2007, the answer to the search for a treasure that brings us together and which will be accessible to you during a bottle.

Tournoinational du Pic Saint-Loup; BOUTIQUE . Rechercher : Focus sur AutoSĂ©curitĂ©, un partenaire fidĂšle. By Gabriel Pantel-Jouve 25/06/2017 27/07/2017 Non classĂ©. A vous les habituĂ©s de la salle Maurice Bousquet, vous l’avez sans doute aperçu sur les terrains, les bancs ou dans les tribunes. RĂ©guliĂšrement, Philippe Gimenez amĂšne ses larges Ă©paules Oui bon. J’ai craquĂ© sur un tarot que j’avais repĂ©rĂ© depuis un moment. Le tarot m’appelle visiblement par grandes vagues, de gabarit tsunami. Rien ou presque pendant des lustres, et tout Ă  coup, un appel irrĂ©pressible, qui envahit mon esprit et prend le dessus sur quasiment tout le reste. Je ressens depuis quelques jours un besoin fort d’intĂ©rioritĂ©, de lecture, de rĂ©flexions, bref, l’arcane de l’Ermite me rappelle avec puissance, les bras et le cƓur grands ouverts pour partager sa lumiĂšre solitaire introspective. Le nouvel arrivĂ© est un tarot nĂ© d’une collaboration entre Julia Jeffrey, illustratrice, et Barbara Moore, qui travaille sur le tarot depuis une vingtaine d’annĂ©es. J’avais dĂ©jĂ  vu le travail de Julia Jeffrey il y a longtemps, mais c’est un univers dont je m’étais un peu Ă©loignĂ©e. J’y reviens. Cela me rappelle mes voyages en Irlande, mes lectures de Tolkien, mes week-ends entiers Ă  jouer Ă  Baldur’s Gate, Imoen, mes 20 ans. Le jeu est magnifique. Les lames ont un fini super mat, Ă©pais et rigide cartonnĂ© sans vernis ni traitement. Bon, du coup cette matiĂšre les rend fragiles et difficiles Ă  manier / mĂ©langer, elles restent un peu collĂ©es entre elles par paquets, mais la prise en main Ă  l’unitĂ© est tellement agrĂ©able, elles sont super douces, et moi qui ai du mal avec les rendus brillants si salissants, je suis aux anges. Le tarot est accompagnĂ© d’un livre de 300 pages ! illustrĂ© et en couleurs !, comme un guide dans la dĂ©couverte des cartes et de leur univers. C’est aussi un outil intĂ©ressant de rĂ©flexion personnelle, sur pourquoi on souhaite tirer les cartes, comment, Ă  qui, avec quelles rĂšgles et quelles limites
 Moi qui n’ai jamais lu aucun ouvrage sur le tarot, j’apprĂ©cie vraiment cette invitation Ă  se poser les bonnes questions avant d’aller plus loin. Bon je n’ai pas encore tout lu. Il y a une partie sur les liens entre les Ă©lĂ©ments des cartes, sur le parallĂšle entre les nombres, qui montre que dans la crĂ©ation d’un tarot, finalement rien n’est laissĂ© au hasard, mĂȘme s’il s’agit de divination
 J’en suis aux descriptions des cartes, une par une arcanes majeurs et mineurs !, avec Ă  chaque fois une petite histoire descriptive personnalisĂ©e, puis les significations divinatoires. Je crois qu’ensuite il y a des exemples de tirages, et une ouverture spirituelle plus gĂ©nĂ©rale, qui parle notamment des guides. Ce nouveau tarot me fait rĂ©aliser que finalement, j’ai peut-ĂȘtre toujours eu une forte capacitĂ© d’intuition. Mais c’est rĂ©cemment que j’ai appris Ă  en faire usage. En passant par une Ă©tape de prise de conscience de cette capacitĂ©. Enfant, je n’y pensais pas, et ado, j’étais si mal dans ma peau et dans ma vie, j’avais une si piĂštre image de moi-mĂȘme, qu’il Ă©tait impossible que je rĂ©alise que j’avais en moi cet outil pour mieux vivre. Et en fait, c’est en sortant mon Tarot Cosmique il y a 2 jours, rĂ©pondant Ă  ses appels discrets mais dĂ©cidĂ©s, que j’ai vraiment mis le doigt lĂ -dessus. Car une nouvelle fois, alors que je ne travaille le tarot que trop rarement Ă  mon goĂ»t, que je n’avais pas pratiquĂ© depuis des ciels, une nouvelle fois les cartes m’ont parlĂ© avec une Ă©vidence surprenante, et je dirais mĂȘme une logique dĂ©sarmante. Mon Cosmic Love communique rĂ©ellement avec moi, je suis liĂ©e Ă  ses arcanes, et en fin de compte il m’est difficile de trouver comment expliquer ça sans passer pour une illuminĂ©e ❀ Quoi qu’il en soit, les cartes m’ont encore envoyĂ© des messages Ă©vidents, limpides, riches, m’attirant vers des rĂ©flexions utiles et nourrissantes. Mon Tarot Favole touche aussi lĂ  oĂč il faut, les trop rares fois oĂč je le prends en mains. J’en conclus donc que je dois rĂ©ellement m’investir dans tout ça de façon plus rĂ©guliĂšre. Pour apprendre encore mieux, encore plus, pour aller plus loin encore dans ce cheminement personnel et intime via les cartes. Et un jour peut-ĂȘtre que je me sentirai suffisamment lĂ©gitime et avancĂ©e pour me lier aux arcanes aussi pour les autres. Bon sinon, les lames ❀ Certains arcanes sont renommĂ©s, et adaptĂ©s Ă  l’univers du jeu. Par exemple, Le Diable devient La Danse dans l’Ombre, Le Chariot se nomme ici L’Etalon Féérique, Le Jugement est La Vie RenouvelĂ©e
 Les personnages sont essentiellement de type humanoĂŻde elfique, mais aussi animales, par exemple les As sont reprĂ©sentĂ©s respectivement par un renard, une loutre, un hĂ©risson et un hĂ©ron. Il y a aussi une famille de blaireaux qui se planque quelque part, et sur certaines cartes le passage d’une chouette blanche, de corbeaux, des chevaux, un loup
 Bref, la nature est omniprĂ©sente, tout comme les rĂ©fĂ©rences aux Ă©lĂ©ments feu, eau, terre et air. J’aime aussi la prĂ©sence d’enfants, le fait que les hommes peuvent ĂȘtre des rĂȘveurs, et les femmes des guerriĂšres
 Les conditionnements genrĂ©s tombent un peu avec ce jeu, et ça fait du bien ! Et puis les visages peints par Julia Jeffrey parlent d’eux-mĂȘmes
 Il y a de la magie lĂ -dedans, parfois lumineuse, parfois noire, tantĂŽt douce et tantĂŽt terrible. Et puis pour ma part, certains personnages sont des portraits crachĂ©s de personnes qui ont fait ou font partie de ma vie, me rendant le tout plus troublant et plus touchant encore. VoilĂ . Je n’ai pas trouvĂ© des masses d’illustrations sur les internets qui soient de qualitĂ©, sans texte par-dessus, sans logo pourri
 Sinon il y a mes photos Ă  moi, mais avec mon tĂ©lĂ©phone et de nuit, elles ne rendent pas justice Ă  la prĂ©cision du travail de Julia Jeffrey et Ă  la vie qui se dĂ©gage de ces lames
 Quand j’aurai plus de temps, j’en ferai peut-ĂȘtre des photos dignes de ce nom avec mon Reflex. En attendant j’ai envie de passer le peu de temps libre que j’ai Ă  ermiter avec ces arcanes emprunts de vie, de messages et d’histoires ❀ 2018Comme une Evidence (Rouge) CĂŽteaux du Languedoc - Pic Saint Loup Alcool 14,0 % 12,89 € 10,65 € TVA exclus. Volume: 0,75ℓ QuantitĂ©. Ajouter au panier. Nr. art.: wn45190 Emballage: Carton L e projet SoPoLo a pour objectifs de rĂ©pondre Ă  plusieurs questions notamment comment expliquer l’intĂ©rĂȘt grandissant de la rĂ©utilisation des eaux usĂ©e par les acteurs du territoire ? Mais aussi comment l’utilisation des eaux uses traitĂ©es EUT est-elle perçue auprĂšs des consommateurs des irrigants potentiels ? Pour y rĂ©pondre nous avons menĂ© plusieurs enquĂȘtes afin de comprendre les attitudes et perceptions des dĂ©cideurs, usagers et consommateurs finaux, et les dynamiques locales qu’une telle solution suscite » explique SĂ©bastien Loubier, responsable de projet et chercheur Ă  l’INRAE. Des collectivitĂ©s plutĂŽt favorables D’aprĂšs les premiers rĂ©sultats, il apparaĂźt que le recours aux eaux usĂ©es traitĂ©es est bien perçu et de plus en plus envisagĂ© par les acteurs du territoire. Il y a une prise en compte progressive du changement climatique, qui semble ĂȘtre un facteur dĂ©cisionnel important. De nombreux appels Ă  projets encouragent Ă©galement les collectivitĂ©s Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  des solutions d’irrigation alternatives. Certaines d’entre elles souhaitent enfin rĂ©duire l’inĂ©galitĂ© spatiale d’accĂšs Ă  l’eau sur leur territoire. Cependant on observe que ces projets sont avant tout portĂ©s par des techniciens et relativement peu par les agriculteurs eux-mĂȘmes » souligne le responsable de projet. Des vignerons qui ne sont pas encore prĂȘts Du cotĂ© des vignerons, cette solution ne fait d’ailleurs pas l’unanimitĂ©. Une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e auprĂšs de 35 viticulteurs du territoire, montre que 24 souhaiteraient irriguer ou davantage avoir recours Ă  l’irrigation. Ils ne sont que 4 Ă  confirmer leur intention d’irriguer si la ressource devait ĂȘtre des eaux usĂ©es traitĂ©es. 7 d’entre eux y renoncerait mĂȘme et 13 expriment des craintes et des inquiĂ©tudes quant Ă  la qualitĂ© de l’eau, la pollution des sols et l’image renvoyĂ©e aux consommateurs » ajoute-t-il. La question Ă©conomique est Ă©galement trĂšs souvent soulevĂ©e par les vignerons, qui ont une faible connaissance du coĂ»t de l’irrigation par EUT mais Ă©galement un faible consentement Ă  payer » remarque SĂ©bastien Loubier. Enfin, le principal frein au recours des EUT par les vignerons vient de l’image renvoyĂ©e aux consommateurs. MĂȘme constat chez les consommateurs Une enquĂȘte rĂ©alisĂ©e auprĂšs de 846 consommateurs, confirme la lĂ©gitimitĂ© de ces craintes. En effet, Ă  la question "Si vous appreniez qu’un des vins que vous aimez de la zone du Pic Saint-Loup est irriguĂ© avec de l’EUT, continueriez-vous Ă  l’acheter ? ", 26% des personnes interrogĂ©es renonceraient Ă  acheter du vin produit Ă  partir de vignes irriguĂ©es avec des eaux usĂ©es traitĂ©es. Ces premiers rĂ©sultats mettent en Ă©vidence que l’eau usĂ©e traitĂ©e n’est pas considĂ©rĂ©e comme une ressource conventionnelle et soulĂšve des incertitudes des consommateurs » observe l’expert. Cependant il semble que l’information rassure sur les risques, et lĂšve hĂ©sitations. La dĂ©fiance des consommateurs et des usagers diminue si on prend le temps de bien expliquer les nombreux avantages de cette technique. On enregistre d’ailleurs, aprĂšs information, + 5 Ă  10% d’opinions favorables » conclut l’expert. A noter - Les femmes sont les plus rĂ©ticentes Ă  l’irrigation avec les EUT, mais plus sensibles aux informations. - Les cadres sont plus favorables Ă  l’irrigation avec les EUT que les employĂ©s - Les 30-44 ans sont les plus favorables puis les rĂ©ticences croissent avec l’ñge mais les moins de 30 ans sont aussi rĂ©ticents que les 75 et +

Al'EHPAD SUDALIA à Saint jean de védas, prise en charge de la personnes ùgés (dépistage de dénutrition, vérifications des menus, animation d'atelier) Formations obtenues: - 2014 : BTS diététique. - 2017 et 2021: Syndrome de l'intestin irritable et diététique: Alimentation pauvre en FODMAPs, micronutrition et phytothérapie.

Introduction 1 Cet article bĂ©nĂ©ficie du soutien du "Labex Entreprendre" de Montpellier en France. Ce laboratoire d ... 1La combinaison simultanĂ©e de la compĂ©tition et de la coopĂ©ration, qui caractĂ©rise la coopĂ©tition, est devenue, depuis la fin des annĂ©es 1990, un vĂ©ritable impĂ©ratif stratĂ©gique dans un grand nombre d’industries Dagnino et al, 2007 ; Gnyawali et Madhavan, 2008 ; Yami et al., 2010. Les recherches antĂ©rieures sur la coopĂ©tition ont portĂ© essentiellement sur les grands groupes. Toutefois, un certain nombre d’entre elles se sont centrĂ©es sur les PME en s’interrogeant sur deux thĂšmes majeurs 1 les conditions d’émergence et de stabilitĂ© des stratĂ©gies de coopĂ©tition en PME Dollinger et Golden, 1992 ; Le Roy, 2008 ; Yami, 2008 ; Czakon, 2009 ; Vanyushyn et al, 2009 ; Kock et al, 2010, et 2 l’impact des stratĂ©gies de coopĂ©tition en PME sur leurs performances Levy et al., 2003 ; Quintana-GarcĂ­a et Benavides-Velasco, 2004 ; Morris et al., 2007 ; Marques et al., 2009 ; Dana et Granata, 2013. 2Aucune recherche antĂ©rieure ne traite du problĂšme du management des stratĂ©gies de coopĂ©tition en PME. Une seule s’en approche en analysant les conflits qui peuvent naĂźtre quand les PME sont en coopĂ©tition, mais sans traiter du mode de management de ces conflits Tidstrom, 2009. Or, la coopĂ©tition, si elle a de nombreux avantages, est Ă©galement un facteur de risque notamment de transfert de connaissances vers le concurrent Hamel, 1991. La coopĂ©tition crĂ©e des tensions entre le partage des connaissances et leur protection Fernandez et Le Roy, 2013. Le management de la coopĂ©tition apparaĂźt comme un Ă©lĂ©ment central dans la rĂ©ussite d’une telle stratĂ©gie Bengtsson et Kock, 2000 ; Walley, 2007 ; Gnyawali et Park, 2011 ; Fernandez et Le Roy, 2013 ; Fernandez et al., Ă  paraĂźtre. Il convient donc de s’interroger sur les modes de management adoptĂ©s par les PME. 3Deux principes de management de la coopĂ©tition ont Ă©tĂ© identifiĂ©s dans les recherches antĂ©rieures le principe de sĂ©paration organisationnelle entre la compĂ©tition et la coopĂ©ration, et le principe d’intĂ©gration individuelle du paradoxe coopĂ©titif Bengtsson et Kock, 2000 ; Clarke-Hill et al., 2003 ; Pellegrin-Boucher et Fenneteau, 2007 ; Chen, 2008 ; Fernandez et Le Roy, 2013 ; Fernandez et al., Ă  paraĂźtre. Ces principes ont Ă©tĂ© mis en Ă©vidence dans les grands groupes. Il convient donc de s’interroger sur leur portĂ©e et sur les formes qu’ils adoptent dans un contexte de PME. 4Pour ce faire, une Ă©tude empirique est menĂ©e sur des PME dans le secteur vitivinicole. Ce secteur est composĂ© de nombreuses entreprises de petite taille qui, bien qu’en situation de concurrence, coopĂšrent activement. L’étude de cas est plus spĂ©cifiquement centrĂ©e sur la coopĂ©ration entre concurrents au sein du syndicat du Pic-Saint-Loup PSL en Languedoc-Roussillon. Ce syndicat regroupe, au moment de l’étude, trois caves coopĂ©ratives et quarante-cinq caves particuliĂšres, qui coopĂšrent fortement tout en Ă©tant en concurrence directe. 5Les rĂ©sultats obtenus montrent, tout d’abord, qu’à l’instar des grandes entreprises, le management de la coopĂ©tition en PME se traduit par une sĂ©paration assez nette entre les activitĂ©s qui relĂšvent de la coopĂ©ration et celles qui relĂšvent de la compĂ©tition. La coopĂ©ration passe par la crĂ©ation d’une structure formelle, le syndicat du PSL, qui est distincte de chacune des PME engagĂ©es. Les rĂ©sultats dĂ©voilent, ensuite, que pour gĂ©rer l’articulation entre ce qui relĂšve du collectif et ce qui relĂšve de l’individuel, les dirigeants des PME impliquĂ©s doivent ĂȘtre capables d’intĂ©grer individuellement le paradoxe coopĂ©titif. La capacitĂ© du dirigeant Ă  intĂ©grer ce paradoxe apparaĂźt ĂȘtre fondamentale pour la rĂ©ussite de la stratĂ©gie de coopĂ©tition. 1. Fondements thĂ©oriques La coopĂ©tition comme stratĂ©gie 6DĂšs les annĂ©es 1980, plusieurs auteurs considĂšrent que dans les environnements dynamiques et fortement concurrentiels, les firmes en situation de concurrence ont intĂ©rĂȘt Ă  s’engager dans des stratĂ©gies collectives Astley et Fombrun, 1983 ; Bresser et Harl, 1986. Paradoxalement, l’intensification de la concurrence s’accompagne d’un renforcement de la collaboration. Le dĂ©veloppement de l’interdĂ©pendance rĂ©ciproque, dans une logique de combinaison de compĂ©tences critiques, permet de crĂ©er des avantages concurrentiels plus importants que ceux qu’il est possible de crĂ©er seul Stabell et Fjeldstad, 1998. 7Astley et Fombrun 1983 identifient l’ensemble des stratĂ©gies collectives que peuvent suivre les entreprises. Dans cette perspective, Bresser et Harl 1986 dĂ©fendent l’idĂ©e que les entreprises sont amenĂ©es Ă  inscrire leurs actions dans une dialectique entre une stratĂ©gie individuelle concurrentielle et une stratĂ©gie collective. Elles s’engagent dans des stratĂ©gies coopĂ©ratives pour limiter les turbulences de l’environnement. Ces stratĂ©gies ont un certain nombre d’avantages mais ne sont pas sans inconvĂ©nients. Elles reviennent, en effet, Ă  mettre en place des rĂšgles communes qui limitent la flexibilitĂ© des entreprises. Pour retrouver de la flexibilitĂ©, celles-ci ont tendance Ă  s’engager dans des stratĂ©gies individuelles. Elles sont donc amenĂ©es Ă  combiner des stratĂ©gies coopĂ©ratives avec des stratĂ©gies individuelles, afin de bĂ©nĂ©ficier des apports de chacune d’entre elles et d’éviter leurs dysfonctionnements. 8Les stratĂ©gies qui mĂȘlent simultanĂ©ment la compĂ©tition et la coopĂ©ration sont popularisĂ©es sous le terme de coopĂ©tition par Brandenburger et Nalebuff 1996. Pour ces auteurs, la coopĂ©tition existe lorsqu’interagissent simultanĂ©ment des relations de compĂ©tition et de coopĂ©ration entre complĂ©mentaires », qui ne sont pas nĂ©cessairement des concurrents directs. Dans une vision plus restreinte, Bengtsson et Kock 2000 dĂ©fendent l’idĂ©e que la coopĂ©tition existe lorsque deux firmes en concurrence directe dĂ©cident de coopĂ©rer tout en restant rivales. Yami et al. 2010 dĂ©finissent plus largement la coopĂ©tition comme l’adoption d’un comportement Ă  la fois compĂ©titif et coopĂ©ratif, avec le mĂȘme partenaire-adversaire. C’est cette dĂ©finition que nous adopterons ici. La coopĂ©tition une stratĂ©gie pour les PME 9Les premiĂšres recherches qui sont menĂ©es sur les dĂ©terminants de la coopĂ©tition en PME se placent dans le cadre d’analyse des stratĂ©gies collectives agglomĂ©rĂ©es, au sens d’Astley et Fombrun 1983. Ces stratĂ©gies consistent en des coopĂ©rations formelles entre un grand nombre de firmes concurrentes. Dollinger et Golden 1992 montrent que l’environnement est le premier facteur qui explique le dĂ©veloppement de la coopĂ©ration entre PME concurrentes. Plus les environnements sont complexes et composĂ©s de nombreuses entreprises de petite taille, plus ils sont favorables au dĂ©veloppement de relations mĂȘlant concurrence et coopĂ©ration. Le Roy 2008 montre que l’objectif principal de la coopĂ©ration entre PME concurrentes est la crĂ©ation d’une industrie nouvelle. Une recherche proche montre qu’un des facteurs essentiels pour la rĂ©ussite d’une stratĂ©gie de coopĂ©ration entre PME concurrentes est le fait que les dirigeants en aient une perception positive Yami, 2008. 10D’autres travaux portent directement sur les dĂ©terminants des stratĂ©gies de coopĂ©tition en PME. Czakon 2009 Ă©tudie ainsi les relations entre donneurs d’ordre et franchisĂ©s dans le secteur bancaire polonais. Il montre que la coopĂ©tition entre les PME et les GE est un facteur qui permet le dĂ©veloppement des rĂ©seaux de franchisĂ©s. Une autre motivation pour le dĂ©veloppement des stratĂ©gies de coopĂ©tition des PME rĂ©side dans leur dĂ©sir d’internationalisation Vanyushyn et al, 2009. La coopĂ©tition est une stratĂ©gie qui fournit aux PME des opportunitĂ©s de dĂ©veloppement international Kock et al,. 2010. 11Les travaux sur les liens entre les stratĂ©gies de coopĂ©tition en PME et les performances montrent tous que la coopĂ©tition augmente les performances des PME. Ainsi, Levy et al. 2003 montrent une relation positive entre la stratĂ©gie de coopĂ©tition et les performances financiĂšres des PME. De mĂȘme, Quintana-GarcĂ­a et Benavides-Velasco 2004 attestent d’un impact positif des stratĂ©gies de coopĂ©tition sur la diversitĂ© technologique et sur le dĂ©veloppement de produits nouveaux. Les rĂ©sultats de Morris et al. 2007 vont dans le mĂȘme sens, puisqu’ils font apparaĂźtre une relation positive forte entre les stratĂ©gies de coopĂ©tition et l’ensemble des performances Ă©conomiques et financiĂšres. Une Ă©tude sur les clubs de football français confirme une corrĂ©lation positive entre la coopĂ©tition et la performance Ă©conomique Marques et al., 2009. Dana et Granata 2013 prĂ©cisent que le renforcement de la collaboration entre PME membres d’un cluster peut freiner la compĂ©tition qui semble pourtant indispensable au succĂšs de la coopĂ©tition. 12En synthĂšse, les recherches antĂ©rieures renseignent sur les facteurs qui poussent les PME Ă  adopter des stratĂ©gies de coopĂ©tition. Elles s’intĂ©ressent Ă©galement aux implications des stratĂ©gies de coopĂ©tition sur leur performance. En revanche, ces recherches antĂ©rieures ne portent aucunement sur le management de la coopĂ©tition en PME. Management de la coopĂ©tition et PME Le management de la coopĂ©tition 13La coopĂ©tition se dĂ©finit comme la combinaison des deux forces contradictoires que sont la compĂ©tition et la coopĂ©ration. Elle s’inscrit dans une logique dialectique, dans une dualitĂ© entre ces deux forces Chen, 2008. C’est un concept paradoxal, qui, dans son application, crĂ©e nĂ©cessairement des tensions au sein des organisations Chen, 2008 ; Clarke-Hill et al., 2003. Ces tensions sont liĂ©es au fait que coopĂ©rer avec un concurrent fait courir un risque de pillage de ressources et de compĂ©tences par ce concurrent Gnyawali et Park, 2009. Les entreprises qui suivent des stratĂ©gies de coopĂ©tition sont donc toujours dans une situation de tensions entre le principe de coopĂ©ration, qui pousse Ă  l’échange et Ă  l’ouverture, et le principe de compĂ©tition qui, au contraire, pousse au secret et Ă  la fermeture. 14La coopĂ©tition implique un risque spĂ©cifique que les entreprises doivent gĂ©rer de façon tout aussi spĂ©cifique Bengtsson et Kock, 2000 ; Walley, 2007 ; Chen 2008 ; Gnyawali et Park 2011 ; Fernandez et Le Roy, 2013 ; Fernandez et al., Ă  paraĂźtre. Pour Ă©viter que ce risque ne se rĂ©alise, le management de la coopĂ©tition apparaĂźt comme un Ă©lĂ©ment crucial. Si ce management du risque coopĂ©titif n’est pas effectif, une situation de coopĂ©tition peut entraĂźner des consĂ©quences inverses de celles qui sont attendues Chen, 2008 ; Gnyawali et Park, 2009. 15Plusieurs dispositifs organisationnels permettent le management de la coopĂ©tition. Le premier principe managĂ©rial reconnu dans la littĂ©rature est le principe de sĂ©paration Bengtsson et Kock, 2000 ; Pellegrin-Boucher et Fenneteau, 2007 ; Fernandez et Le Roy, 2013 ; Fernandez et al., Ă  paraĂźtre. Ainsi, pour Bresser et Harl 1986, les entreprises peuvent se concurrencer sur certains marchĂ©s et coopĂ©rer sur d’autres. De mĂȘme, pour Bengtsson et Kock 2000, les entreprises peuvent parvenir Ă  faire vivre simultanĂ©ment la compĂ©tition et la coopĂ©ration en les situant sur des maillons diffĂ©rents de la chaine de valeur. Par exemple, elles peuvent coopĂ©rer sur la R&D et se concurrencer au niveau commercial. 16Une autre façon de sĂ©parer la compĂ©tition de la coopĂ©ration consiste Ă  confier la coopĂ©ration Ă  un acteur qui sera chargĂ© de la gĂ©rer. Ainsi, les grandes entreprises ont créés des postes de managers d’alliance, qui ne traitent que des aspects coopĂ©ratifs Pellegrin-Boucher et Fenneteau, 2007. Quand il n’est pas possible de faire un compartimentage interne, la gestion de la coopĂ©ration peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©e par un acteur extĂ©rieur Ă  l’entreprise. Cette gestion peut ainsi ĂȘtre confiĂ©e Ă  un acteur tiers comme un syndicat professionnel Bengtsson et Kock, 2000, un client Castaldo et al., 2010 ou un acteur public Fernandez et al., 2013. Le compartimentage entre la compĂ©tition et la coopĂ©ration est d’autant plus facile que l’entreprise est de grande taille. Ces entreprises sont habituĂ©es Ă  la sĂ©paration fonctionnelle et leur envergure leur permet plus facilement de cloisonner la compĂ©tition et la coopĂ©ration en leur sein. Toutefois, mĂȘme dans les grandes entreprises, le principe de sĂ©paration pose des problĂšmes Pellegrin-Boucher et Fenneteau, 2007 ; Fernandez et Le Roy, 2013. Cette sĂ©paration peut, en effet, crĂ©er des dissensions internes, chacun ne comprenant pas le rĂŽle de l’autre. Le directeur commercial peut ainsi considĂ©rer comme un traĂźtre » celui de la R&D qui coopĂšre avec l’un de ses concurrents direct sur les marchĂ©s. 17Pour cette raison, plusieurs auteurs recommandent d’appliquer un principe d’internalisation ou d’intĂ©gration individuelle de la coopĂ©tition Clarke-Hill et al., 2003 ; Pellegrin-Boucher et Fenneteau, 2007 ; Chen, 2008 ; Fernandez et Le Roy, 2013 ; Fernandez et al., Ă  paraĂźtre. PlutĂŽt que de simplement sĂ©parer complĂštement les deux dimensions en les spĂ©cialisant, il semble nĂ©cessaire que les individus intĂšgrent la logique paradoxale de la coopĂ©tition. Cela permet Ă  chaque individu de comprendre son rĂŽle dans l’organisation, et les raisons qui conduisent certains salariĂ©s Ă  ĂȘtre en situation de coopĂ©ration avec le concurrent. Cette intĂ©gration individuelle de la logique paradoxale de la coopĂ©tition peut se faire par la formation, la formalisation de guidelines, l’explication de cette stratĂ©gie par la direction gĂ©nĂ©rale, etc. 18L’application du principe d’intĂ©gration revient Ă  s’efforcer de gĂ©rer les tensions contradictoires entre la concurrence et la coopĂ©ration en maintenant entre elles un Ă©quilibre. La firme reste en tension entre l’intĂ©rĂȘt d’échanger de l’information ou de la connaissance avec le concurrent et le risque que lui fait courir cet Ă©change. Ces tensions organisationnelles se retrouvent au niveau individuel, celui des personnes impliquĂ©es dans des Ă©quipes communes avec les concurrents Fernandez et Le Roy, 2013. 19En synthĂšse, il est possible de considĂ©rer, comme le font Pellegrin-Boucher et Fenneteau 2007 ainsi que Fernandez et Le Roy 2013, que la coopĂ©tition crĂ©e des tensions qu’il est possible de manager en appliquant deux principes 1 le principe de sĂ©paration spatiale de la gestion de la coopĂ©ration et de la gestion de la compĂ©tition et 2 le principe d’intĂ©gration de la gestion du paradoxe par les individus. Figure 1 Les principes du management de la coopĂ©tition Source Fernandez et Le Roy, 2013 Quel management de la coopĂ©tition en PME ? 20Le management de la coopĂ©tition en PME n’est l’objet d’aucune recherche spĂ©cifique. Seule la recherche de Tidstrom 2009 aborde les problĂšmes managĂ©riaux de la coopĂ©tition en PME en Ă©tudiant les causes de conflits dans ce type de relations. Cette recherche montre que, conformĂ©ment Ă  ce qui se produit dans les grands groupes Pellegrin-Boucher et Fenneteau, 2007 ; Fernandez et Le Roy, 2013, la coopĂ©tition crĂ©e des tensions dans les PME et donc des conflits. Mais cette recherche ne nous renseigne pas sur les modes de management qui sont mis en place pour gĂ©rer les tensions dans les PME. 21Or pour de nombreux auteurs, les modes de management en PME ne peuvent pas ĂȘtre assimilĂ©s Ă  ceux des Grands Groupes. Les PME ne seraient pas des grandes entreprises en miniature mais des entreprises spĂ©cifiques qu’il convient d’étudier de façon spĂ©cifique Julien, 1993 ; Torres et Julien, 2001. Une PME serait caractĂ©risĂ©e par un certain nombre de spĂ©cificitĂ©s qui sont d’autant plus fortes que l’entreprise est de petite taille. 22La premiĂšre spĂ©cificitĂ© managĂ©riale d’une PME est la centralisation de la gestion autour de la personne du dirigeant, que ce soit pour les opĂ©rations courantes ou pour les dĂ©cisions stratĂ©giques Carland et al., 1984 ; Julien, 1993. Au niveau des opĂ©rations courantes, le dirigeant est souvent le seul commercial de l’entreprise, le seul responsable des ressources humaines, le technicien le plus important, etc. Au niveau des dĂ©cisions stratĂ©giques, le dirigeant exerce un contrĂŽle majoritaire sur l’entreprise, puisqu’il en possĂšde le capital, tout en Ă©tant peu contraint par l’absence d’état-major et d’autres cadres dirigeants. Dans ce contexte, la planification de la stratĂ©gie n’a pas vraiment de raison d’ĂȘtre Mintzberg, 1979. La stratĂ©gie se forme de façon intuitive, dans la tĂȘte du dirigeant, et se formule en grande partie au cours de l’action Julien, 1993. Elle peut ĂȘtre exposĂ©e par le dirigeant Ă  ses proches collaborateurs de façon orale, au cours de rĂ©unions informelles ou de dĂ©jeuners de travail, mais elle n’apparaĂźt pas sous forme Ă©crite. 23D’autres spĂ©cificitĂ©s managĂ©riales sont induites par la petite taille de la structure. Cette petite taille se traduit par un plus grand nombre de contacts directs et informels entre les salariĂ©s et par un moins grand nombre de niveaux hiĂ©rarchiques que dans les grandes entreprises Torres et Julien, 2001. Elle implique Ă©galement une faible spĂ©cialisation du travail dans l’entreprise. Elle implique aussi des systĂšmes d’information simples et informels. Il en est ainsi des systĂšmes d’information internes. L’organisation du travail est faiblement formalisĂ©e. De la mĂȘme façon, les systĂšmes d’information externes sont simples et informels. Le contact est le plus souvent Ă©tabli par le dirigeant lui-mĂȘme, dans une relation directe avec des personnes appartenant Ă  des institutions extĂ©rieures Ă  l’entreprise. 24Ces spĂ©cificitĂ©s posent la question de l’applicabilitĂ© des modes de management de la coopĂ©tition conçus pour les grandes entreprises. Comment les PME managent-elles les stratĂ©gies de coopĂ©tition ? Appliquent-elles le principe de sĂ©paration entre la compĂ©tition et la coopĂ©ration ? Appliquent-elles le principe d’intĂ©gration individuelle de la coopĂ©tition ? Si c’est le cas, comment appliquent-elles ces principes de façon concrĂšte ? Nous proposons, Ă  travers cette recherche, d’apporter des Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse Ă  ces questions. 2. MĂ©thode Une Ă©tude de cas 25La mise en place d’une stratĂ©gie simultanĂ©ment compĂ©titive et coopĂ©rative est un phĂ©nomĂšne dynamique, complexe et fortement dĂ©pendant d’un contexte Bresser et Harl, 1986. L’étude de ce phĂ©nomĂšne nĂ©cessite de prendre en considĂ©ration le temps Bresser et Harl, 1986 ; Le Roy, 2008. L’étude de cas est alors particuliĂšrement adaptĂ©e Ă  l’analyse de phĂ©nomĂšnes nouveaux et fondamentalement dynamiques Yin, 1994. 26Yin 1984 dĂ©finit la mĂ©thode de recherche par Ă©tude de cas comme une enquĂȘte empirique qui Ă©tudie un phĂ©nomĂšne contemporain dans son contexte de vie rĂ©elle, quand les frontiĂšres entre le phĂ©nomĂšne et le contexte ne sont pas Ă©videntes, et dans laquelle de multiples sources de donnĂ©es sont utilisĂ©es. Une Ă©tude de cas fait appel, dans un souci de convergence de l’évidence Yin, 1984, Ă  une multitude de sources de donnĂ©es. Elle mobilise diffĂ©rentes techniques de collecte de donnĂ©es telles que l’observation, l’analyse documentaire, l’entretien non directif et l’entretien semi-directif. Ces diffĂ©rentes techniques ont Ă©tĂ© utilisĂ©es. 27Le choix d’un cas unique est appropriĂ© quand la recherche consiste en une Ă©tude longitudinale, puisqu’elle permet de spĂ©cifier les Ă©volutions selon les intervalles temporels sĂ©lectionnĂ©s Yin, 1984. La particularitĂ© de l’étude longitudinale menĂ©e dans cette recherche rĂ©side dans la combinaison de donnĂ©es collectĂ©es de façon rĂ©trospective, sur prĂšs de vingt annĂ©es, et collectĂ©es en temps rĂ©el entre 2004 et 2011. Le choix du secteur vitivinicole a Ă©tĂ© guidĂ© par sa structure d’oligopole Ă  frange au sein de laquelle Ă©voluent de nombreuses PME en situation de concurrence. MĂ©thode de collecte des donnĂ©es 28L’étude longitudinale s’est structurĂ©e autour de trois phases une phase exploratoire, une phase d’enquĂȘte intensive et une de contrĂŽle. Une premiĂšre Ă©tape a donc consistĂ©, en 2004, Ă  rĂ©aliser seize entretiens non directifs, apparentĂ©s Ă  des conversations libres et ouvertes sur le thĂšme Wacheux, 1996. Un guide d’entretien a ainsi Ă©mergĂ© en combinant les thĂšmes soulevĂ©s par la littĂ©rature et l’identification des phases stratĂ©giques par les rĂ©pondants. 29Dans une seconde Ă©tape, aprĂšs avoir rĂ©alisĂ© un prĂ©-test du guide auprĂšs d’acteurs clĂ©s prĂ©sident et animatrice du syndicat, quarante-cinq entretiens semi-directifs sont conduits en face Ă  face entre 2005 et 2008. Ces entretiens, d’une heure et demie en moyenne, ont majoritairement concernĂ© les dirigeants des PME impliquĂ©es dans la stratĂ©gie de coopĂ©tition, mais aussi des responsables ou techniciens d’organisations professionnelles, des distributeurs et des concurrents externes. À cette occasion, les acteurs interviewĂ©s ont pu rĂ©trospectivement narrer l’histoire du cas. Les entretiens se sont systĂ©matiquement accompagnĂ©s de visites de sites, d’observations et d’échanges informels. Afin d’extraire le maximum d’informations Ă  chaud, des fiches de synthĂšse d’entretiens et de visites ont Ă©tĂ© renseignĂ©es Miles et Huberman, 1994. Les rĂ©pondants ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s Ă  partir des citations spontanĂ©es des individus interrogĂ©s. Cette mĂ©thode d’échantillonnage, par effet boule de neige, permet d’assurer la comprĂ©hension globale du phĂ©nomĂšne Miles et Huberman, 1994. Notre Ă©chantillon s’est arrĂȘtĂ© lorsque nous avons atteint une saturation des donnĂ©es Glaser et Strauss, 1967. 30Enfin, dans une troisiĂšme Ă©tape, entre 2006 et 2011, les interactions entre les coopĂ©titeurs ont Ă©tĂ© observĂ©es Ă  l’occasion de commissions professionnelles ateliers de dirigeants et rĂ©unions de commission paritaire emploi et formation de la FĂ©dĂ©ration RĂ©gionale de la CoopĂ©ration Agricole, journĂ©es de travail au bureau du syndicat du PSL et d’actions collectives de promotion salon professionnel Vinisud, balades gourmandes vignes buissonniĂšres » et dĂ©gustations chez des cavistes. L’ultime phase de contrĂŽle a pris la forme d’une validation des rĂ©sultats par les acteurs clĂ©s de la stratĂ©gie de coopĂ©tition Ă©tudiĂ©e. MĂ©thode de traitement des donnĂ©es 31Les interviews ont Ă©tĂ© enregistrĂ©es Ă  l’aide d’un dictaphone. Les donnĂ©es ont Ă©tĂ© retranscrites sous forme narrative et ont Ă©tĂ© parcourues Ă  plusieurs reprises pour en extraire manuellement des segments codĂ©s Miles et Huberman, 1994. Ces segments ont fait l’objet d’une analyse de contenu thĂ©matique. Compte tenu de la nĂ©cessitĂ© de faire appel Ă  la mĂ©moire des acteurs et de prendre en considĂ©ration leur perception, la collecte des donnĂ©es s’est rĂ©alisĂ©e par triangulation Wacheux, 1996. L’utilisation d’un Ă©chantillon avec de multiples interviewĂ©s, et la collecte de donnĂ©es secondaires issues d’archives, de documents professionnels ou d’articles de presse, ont facilitĂ© le processus de triangulation. 32Les donnĂ©es ont Ă©tĂ© codĂ©es Ă  partir d’un dictionnaire de thĂšmes préétabli. Cette analyse de contenu manuelle s’est rĂ©alisĂ©e sur la base de nombreuses relectures des entretiens retranscrits. Le dictionnaire de codages s’est enrichi au fur et Ă  mesure des lectures permettant de classer un nombre important de donnĂ©es. Les donnĂ©es ont donc Ă©tĂ© analysĂ©es et condensĂ©es Ă  l’aide de diffĂ©rentes matrices proposĂ©es par Miles et Huberman 1994. 33L’ensemble des observations rĂ©alisĂ©es ont Ă©tĂ© rĂ©digĂ©es dans un cahier de recherche puis condensĂ©es dans des vignettes d’observation. Enfin, les donnĂ©es secondaires issues des enquĂȘtes Ă©conomiques internes au syndicat ont Ă©tĂ© actualisĂ©es Ă  l’aide des donnĂ©es primaires collectĂ©es, via les fiches signalĂ©tiques, dans le but d’étudier la progression des chiffres d’affaires. 3. RĂ©sultats La renaissance du syndicat du PSL 34Depuis le dĂ©but des annĂ©es 1980, la globalisation touche l’industrie du vin. Elle se traduit par l’apparition d’une dizaine d’entreprises de grande taille qui approvisionnent les marchĂ©s mondiaux Anderson, 2004. Ces grands groupes cohabitent avec des milliers d’acteurs de plus petite taille. Ils rĂ©alisent des investissements en marketing trĂšs importants pour soutenir le dĂ©veloppement de leurs marques. La structure du secteur prend ainsi la forme d’un oligopole Ă  frange Coelho et Rastoin, 2004. Ainsi, la rivalitĂ© dans l’industrie s’accentue avec la montĂ©e en puissance de Nouveaux Pays Producteurs NPP comme l’Australie, la Nouvelle-ZĂ©lande ou l’Argentine. Ces NPP, dits du nouveau monde », concurrencent les Pays Producteurs Traditionnels PTT comme la France, l’Italie ou l'Espagne. Les PPT sont mis en difficultĂ© du fait de la petite taille de leurs entreprises. Le contexte de crise de surproduction mondiale entraĂźne de nombreuses remises en cause stratĂ©giques dont celle du systĂšme coopĂ©ratif dominant en France Montaigne 2005. Ce systĂšme coopĂ©ratif repose sur la collaboration pure et ne permet pas la concurrence entre les associĂ©s coopĂ©rateurs. 35Dans ce contexte, bon nombre de caves coopĂ©ratives disparaissent par le jeu des fusions. De nombreux viticulteurs sortent du systĂšme coopĂ©ratif pour recrĂ©er des stratĂ©gies de coopĂ©ration avec leurs concurrents, en s’attachant Ă  mener des actions collectives tout en restant en concurrence. C’est le cas des vignerons du PSL. 36Le territoire du PSL est situĂ© dans la rĂ©gion Languedoc-Roussillon. Son vignoble date de l’empire romain et englobe treize communes au nord de la ville de Montpellier. Du fait de la faible qualitĂ© de sa production, le territoire passe prĂšs, en 1985, d’un refus d’intĂ©grĂ© l’AOC Appellation d’Origine ContrĂŽlĂ©e rĂ©gionale Coteaux du Languedoc ». Un rĂ©pondant considĂšre que au dĂ©but des annĂ©es 1990, on Ă©tait dans un contexte de crise Ă©conomique forte. » De mĂȘme, pour un autre, le fait d’ĂȘtre passĂ© prĂšs du refus nous a marquĂ©. » Cette catastrophe Ă©vitĂ©e marque profondĂ©ment les vignerons du PSL, qui se mobilisent collectivement au sein d’un ancien syndicat professionnel inactif, le syndicat du PSL. En 2008, ce syndicat regroupe trois caves coopĂ©ratives et quarante-cinq caves particuliĂšres. Structure et rĂŽle du syndicat du PSL 37La coopĂ©ration entre les PME du PSL passe par la crĂ©ation d’une structure syndicale formelle. Cette formalisation est considĂ©rĂ©e comme indispensable par ses membres pour leur coopĂ©ration. Un des rĂ©pondants considĂšre que le syndicat c’est la structure organisationnelle permettant de mettre en musique et coordonner les stratĂ©gies des diffĂ©rentes entreprises de maniĂšre Ă  ce qu’elles soient cohĂ©rentes entre elles pour la stratĂ©gie collective. » Un autre dĂ©fend que quand on utilise un nom commun, une marque collective, il faut une structure pour donner des orientations, discuter, se rencontrer. » C’est dans le cadre de cette structure collective que se construit la stratĂ©gie collective. Un rĂ©pondant affirme nous avons Ă©tĂ© pratiquement les premiers Ă  bĂątir une rĂ©flexion stratĂ©gique sur une analyse Ă©conomique. » 38Le syndicat du PSL adopte un fonctionnement associatif dĂ©mocratique dont l’objet est d’assurer la dĂ©fense des intĂ©rĂȘts de ses membres. La structure garantit le contrĂŽle de la qualitĂ© des produits par le respect de normes collectives fixĂ©es, en 1994, par un dĂ©cret de production. Il impose aux membres un certain nombre de contraintes techniques qui obligent les nouveaux adhĂ©rents Ă  s’inscrire dans une stratĂ©gie qualitative de long terme, en patientant jusqu’à la sixiĂšme annĂ©e de production pour pouvoir dĂ©clarer du Pic Saint-Loup ». Cette stratĂ©gie est renforcĂ©e par l’imposition d’un rendement faible de cinquante hectolitres Ă  l’hectare. 39Les vins dĂ©clarĂ©s doivent ĂȘtre approuvĂ©s par un comitĂ© de dĂ©gustation. La zone gĂ©ographique de production est Ă©galement limitĂ©e pour Ă©viter l’implantation de structures de nĂ©goce de grandes tailles. Ainsi, pour un rĂ©pondant, le danger vient d’acteurs avec des comportements opportunistes. Ce sont soit des nouveaux entrants potentiels, soit des acteurs internes qui n’ont pas les mĂȘmes buts sur le long terme. » 40L’ensemble des membres du PSL versent une cotisation syndicale qui permet l’emploi d’un manager. Le manager du syndicat est en charge de l’activitĂ© collaborative, qui consiste Ă  promouvoir la marque collective et Ă  partager les connaissances. La promotion de la marque passe par la mise en Ɠuvre des actions opĂ©rationnelles de communication externe. Ces actions sont l’animation du site internet, la rĂ©daction d’articles de presse, l’organisation de manifestations collectives de promotion comme la journĂ©e de dĂ©gustation dans les vignes Les vignes buissonniĂšres » ou la participation Ă  des salons professionnels en organisant des stands regroupant l’ensemble des membres du syndicat du PSL. 41Le partage des connaissances entre les membres consiste Ă  Ă©changer de l’information et de l’expĂ©rience sur les meilleures pratiques. Le syndicat reste un lieu d’échange d’informations stratĂ©giques, notamment celles qui Ă©manent des diffĂ©rentes organisations professionnelles dans lesquelles sont fortement impliquĂ©s des membres du syndicat du PSL. Ainsi, pour un rĂ©pondant, le syndicat permet d’échanger et d’en retirer des expĂ©riences pour sa structure. » 42Le manager du syndicat du PSL organise son activitĂ© autour de commissions ad hoc commission Ă©conomique, commission technique, commission pour les salons professionnels et commission vignes buissonniĂšres ». Les commissions sont constituĂ©es de membres du syndicat sĂ©lectionnĂ©s en fonction de leurs compĂ©tences. Par exemple, pour un rĂ©pondant on crĂ©e une commission Vinisud » na salon professionnel avec un vigneron dont le mĂ©tier Ă©tait de faire de l’évĂšnementiel ». Les commissions favorisent les Ă©changes et le partage de connaissances, notamment pour rĂ©soudre des problĂšmes opĂ©rationnels. 43Le manager du syndicat organise des formations et des dĂ©gustations entre les membres oĂč tout un chacun peut s’exprimer. L’objectif est de dĂ©velopper les compĂ©tences des dirigeants de PME tout en crĂ©ant de la proximitĂ©. Ces temps de partage favorisent le dĂ©veloppement de projets communs et de relations extraprofessionnelles. Un rĂ©pondant estime ainsi qu’il a pu bĂ©nĂ©ficier de formations sur des tas de domaines. » Pour une autre rĂ©pondant, on fait des dĂ©gustations entre nous, ça permet de se motiver et d’évoluer qualitativement. » La gestion de la compĂ©tition et de la coopĂ©ration 44La coopĂ©ration au sein du syndicat du PSL ne se traduit pas par une absence de concurrence entre ses membres. Au contraire, les membres considĂšrent que la concurrence est nĂ©cessaire pour le maintien d’une dynamique collective. Ainsi, pour un rĂ©pondant, heureusement qu’il y a de la concurrence entre nous, sinon on n’avance plus ». Cette concurrence s’exerce lors de la phase de commercialisation des produits, qui se fait individuellement. Ainsi, les distributeurs font jouer la concurrence sur nos produits. » dit un rĂ©pondant. 45Le manager salariĂ© du syndicat n’intervient en aucun cas dans la commercialisation et ne met jamais en marchĂ© des produits finis. Quand le syndicat du PSL organise des actions de promotion, telles que Les vignes buissonniĂšres », au cours desquelles les vins sont prĂ©sentĂ©s Ă  prĂšs de deux mille participants, il ne vend aucun des produits. De la mĂȘme maniĂšre, le syndicat n’organise jamais d’animation commerciale avec des distributeurs dans le but de vendre les produits de ses membres. Un dirigeant interrogĂ© dĂ©clare que la collaboration se fait au niveau de l’image et de la notoriĂ©tĂ© ; le syndicat ne s’immisce pas dans les problĂšmes de commercialisation, donc de concurrence ». Un important distributeur local rĂ©sume ainsi la situation le syndicat on ne le voit jamais, on n’a jamais d’aide, jamais de demande. Il n’y a rien, pas de supports, mĂȘme pas une affiche. » 46Il y a donc une sĂ©paration assez stricte de la coopĂ©ration et de la concurrence. La coopĂ©ration consiste essentiellement en la promotion de la marque Pic Saint-Loup ». La concurrence s’exerce lors de la commercialisation, oĂč chacune des entreprises tente de mettre en valeur ses marques individuelles au dĂ©triment de celles des autres membres du syndicat. Le syndicat rĂ©ussit Ă  gĂ©rer cette situation antinomique en ne mĂȘlant pas les domaines propres Ă  la coopĂ©ration et Ă  la compĂ©tition mais, bien au contraire, en les distinguant strictement. 47Les entreprises utilisent la coopĂ©ration, c'est-Ă -dire la marque collective, pour atteindre leur objectif individuel, soit la promotion de leur propre marque. Ce sont les dirigeants de chaque entreprise qui gĂšrent le paradoxe entre ce qui relĂšve de l’intĂ©rĂȘt du collectif, au sein du syndicat, et ce qui relĂšve de leurs intĂ©rĂȘts individuels, au niveau de leurs entreprises. Ce sont les mĂȘmes individus qui sont tout autant impliquĂ©s dans la stratĂ©gie et la gestion quotidienne du syndicat que dans celle de leur entreprise. 48La concurrence entre les PME du syndicat du PSL s’opĂšre sur la qualitĂ© intrinsĂšque de leurs produits et la rĂ©putation de leur marque individuelle. Elles se concurrencent directement dans leur rĂ©fĂ©rencement auprĂšs de distributeurs de diffĂ©rents rĂ©seaux comme les CHR cavistes, hĂŽtels et restaurants, les grossistes qui distribuent en CHR ou en grande distribution et les rĂ©seaux de distribution en ligne. Elles se retrouvent en concurrence auprĂšs du consommateur final qui a le choix entre plusieurs vins du PSL durant son acte d’achat chez le distributeur. De plus, le dĂ©veloppement de la vente directe au caveau de vente place les PME en concurrence encore plus directe auprĂšs des clients sur la zone gĂ©ographique du l’occasion des salons professionnels, les membres prĂ©sents cherchent Ă  maximiser le nombre de leurs distributeurs au dĂ©triment des coopĂ©titeurs. 49Il y a donc une gestion duale des relations entre les entreprises du syndicat du syndicat du PSL. D’un cĂŽtĂ©, les dirigeants d’entreprises adhĂ©rentes au syndicat siĂšgent, en fonction de leurs attributions, dans les instances collectives conseil d’administration, bureau ou commissions, et participent a minima aux assemblĂ©es gĂ©nĂ©rales et aux actions collectives de promotion. Le syndicat est ainsi mobilisĂ© par ses membres dans le cadre de la dĂ©fense de leurs intĂ©rĂȘts collectifs. D’un autre cĂŽtĂ©, les dirigeants commercialisent directement les produits ou gĂšrent l’équipe commerciale de leurs entreprises. Ils sont dans tous les cas responsables de la politique commerciale en phase avec la stratĂ©gie de marchĂ© qu’ils ont Ă©laborĂ©. Ils sont en concurrence directe avec les politiques commerciales des autres PME adhĂ©rentes du syndicat. 50Cette gestion duale se retrouve dans l’articulation entre la marque collective et les marques privĂ©es, qui exigent une subtilitĂ© toute particuliĂšre de la part du dirigeant. Chaque entreprise dispose, en effet, d’une marque collective au travers la marque PSL. Toutefois, cette marque collective est insuffisante. Sur chacune des bouteilles, l’entreprise ajoute sa propre marque, voir ses propres marques. L’idĂ©e est de crĂ©er une diffĂ©renciation entre les vins du PSL, dans l’objectif d’augmenter ses propres prix de vente. Il existe ainsi une hiĂ©rarchie des vins du PSL, avec des niveaux de gamme diffĂ©rents pour chaque domaine. Toute la subtilitĂ© consiste Ă  la fois Ă  s’appuyer sur la marque collective tout en tentant de positionner le plus haut possible sa marque individuelle, les deux marques figurant sur la mĂȘme bouteille. Les effets de la coopĂ©ration entre les entreprises du syndicat sur les performances sont spectaculaires. D’aprĂšs un rĂ©pondant, les rĂ©sultats Ă©conomiques ont Ă©tĂ© indĂ©niables ». Les performances de chaque PME auraient Ă©tĂ© moindres sans le syndicat. Ainsi pour un autre rĂ©pondant on n’aurait pas pu atteindre les mĂȘmes rĂ©sultats Ă©conomiques sans le syndicat. » 4. Discussion 51Cette recherche s’intĂ©resse au management de la coopĂ©tition en PME. Les recherches antĂ©rieures ont permis de mettre en Ă©vidence deux grands principes de management de la coopĂ©tition que l’on retrouve dans le cas Ă©tudiĂ© la sĂ©paration et l’intĂ©gration. Le principe de sĂ©paration 52Le principe de sĂ©paration se retrouve dans le cas du syndicat du PSL. Deux activitĂ©s de la chaĂźne de valeur sont menĂ©es de façon coopĂ©rative et sont sĂ©parĂ©es de l’entreprise dans une structure créée spĂ©cialement pour les exercer. Ces deux activitĂ©s sont la conception des techniques de production et la promotion de la marque collective PSL. Pour gĂ©rer ces deux activitĂ©s dans une relation de coopĂ©ration, les entreprises ont créé et animent une structure qui leur est dĂ©diĂ©e le syndicat du PSL. 53Les standards de production ont Ă©tĂ© fixĂ©s collectivement dans le dĂ©cret de production de 1994. Ils permettent l’obtention d’un vin de qualitĂ©, avec une faible production Ă  l’hectare, et un positionnement premium de la marque collective, avec un prix plus Ă©levĂ© pour l’ensemble des producteurs. Nul ne peut y dĂ©roger et tout manquement peut se traduire par une exclusion du syndicat. Au-delĂ  de cet aspect purement formel, les producteurs Ă©changent beaucoup d’informations sur leurs meilleures pratiques de production. Cela permet Ă  tous d’accroĂźtre la qualitĂ© du vin, ce qui renforce l’image de qualitĂ© renvoyĂ©e par la marque collective. 54La promotion de la marque PSL est Ă©galement sĂ©parĂ©e du reste de l’entreprise et mutualisĂ©e au sein du syndicat. Un manager a Ă©tĂ© embauchĂ© pour gĂ©rer les actions collectives du syndicat. Il ne gĂšre que l’aspect coopĂ©ratif et ne s’immisce jamais dans les relations de concurrence entre les adhĂ©rents. Le manager du syndicat n’est donc pas soumis aux tensions liĂ©es au paradoxe coopĂ©titif. Il ne se prĂ©occupe que de promouvoir la marque collective et n’est jamais dans la situation de devoir trancher entre les intĂ©rĂȘts du syndicat et ceux d’un de ses membres. Il n’a pas Ă  faire face Ă  des logiques paradoxales et n’éprouve aucune difficultĂ© Ă  gĂ©rer durablement la coopĂ©ration entre les concurrents. 55De la mĂȘme façon, les dirigeants impliquĂ©s dans les commissions au sein du syndicat ne gĂšrent, dans cette activitĂ©, que la coopĂ©ration. En aucun cas ils n’y interviennent dans une position de rival afin d’y dĂ©velopper des actions concurrentielles visant Ă  renforcer leur compĂ©titivitĂ© au dĂ©triment des autres membres du syndicat. Dans cette activitĂ© de promotion de la marque collective, ils jouent franchement le jeu de la coopĂ©ration. 56Pour rĂ©ussir cette sĂ©paration entre les activitĂ©s coopĂ©ratives et les activitĂ©s concurrentielles, il est remarquable de noter que les PME ont ressenti le besoin de crĂ©er une structure formelle de coopĂ©ration. Les recherches antĂ©rieures sur les spĂ©cificitĂ©s des PME montrent la faible formalisation de leur structure Julien, 1993 ; Torres et Julien, 2001. Il est donc possible de s’attendre Ă  ce que cette faible formalisation se retrouve quand elles Ă©tablissent entre elles des relations de coopĂ©ration. Or il n’en est rien. 57De façon contre-intuitive, dĂšs la genĂšse de la coopĂ©ration, et alors que le nombre limitĂ© de participants permettait aisĂ©ment l’instauration de modalitĂ©s plus informelles, une structure formelle est mise en place. Cette structure formelle permet d’établir les standards collectifs de production et de dĂ©terminer une stratĂ©gie de marque commune. L’adoption de cette structure formelle semble dĂ©terminante pour le succĂšs de la stratĂ©gie coopĂ©titive. Elle revient Ă  fixer des rĂšgles du jeu stables et explicite qui permettent l’adhĂ©sion de nouveaux membres sans changement majeur de stratĂ©gie. L’augmentation continue du nombre d’adhĂ©rents n’a ainsi pas d’influence sur la stratĂ©gie de coopĂ©tition. 58Il faut donc constater que, tout comme dans le cas des grandes entreprises, les PME en situation de coopĂ©tition peuvent ĂȘtre amenĂ©es Ă  crĂ©er des structures collectives formelles pour gĂ©rer la coopĂ©ration. Ce rĂ©sultat rejoint celui obtenu par Bengtsson et Kock 2000. Ces auteurs considĂšrent que quand un grand nombre de PME concurrentes tentent de travailler en coopĂ©ration, une solution pour y arriver consiste Ă  confier la gestion de la coordination Ă  une structure collective extĂ©rieure, comme un syndicat professionnel. 59Les rĂ©sultats obtenus ici permettent de prĂ©ciser comment cette coopĂ©ration peut se mettre en place. En effet, contrairement aux syndicats professionnels plus traditionnels, le syndicat du PSL est une Ă©manation directe d’un nombre limitĂ© d’entreprises en concurrence, dans une intention proactive de formalisation de la stratĂ©gie de coopĂ©ration. Le syndicat du PSL ne prĂ©existe pas et ne joue pas le rĂŽle de catalyseur ou de rassembleur d’énergie. Il est créé pour dĂ©velopper de la coopĂ©ration et il est gouvernĂ© exclusivement en ce sens par ses crĂ©ateurs. Le principe d’intĂ©gration 60Plusieurs recherches sur le management de la coopĂ©tition dans les grands groupes montrent les dysfonctionnements engendrĂ©s par l’application du principe de sĂ©paration, et recommandent le recours Ă  un principe d’internalisation ou d’intĂ©gration individuelle de la coopĂ©tition Clarke-Hill et al., 2003 ; Pellegrin-Boucher et Fenneteau, 2007 ; Chen, 2008 ; Fernandez et Le Roy, 2013 ; Fernandez et al., Ă  paraĂźtre. 61Dans la lignĂ©e de ces recherches, l’application du principe d’intĂ©gration dans le cas des PME semble bien ĂȘtre une nĂ©cessitĂ©. L’existence du syndicat du PSL permet de sĂ©parer les activitĂ©s coopĂ©ratives des activitĂ©s concurrentielles. C’est une condition nĂ©cessaire pour mettre en place la stratĂ©gie de coopĂ©tition. Toutefois, cette sĂ©paration reste insuffisante. Si les activitĂ©s sont bien sĂ©parĂ©es, ce sont les mĂȘmes personnes, en l’occurrence les dirigeants, qui sont impliquĂ©es dans ces diffĂ©rentes activitĂ©s. Ce sont les dirigeants qui s’engagent dans l’amĂ©lioration collective des techniques de production et dans la promotion de la marque PSL. Ce sont ces mĂȘmes dirigeants qui s’engagent dans la commercialisation des produits de leur entreprise, en concurrence avec ceux des autres membres du syndicat. 62De façon gĂ©nĂ©rale, une des spĂ©cificitĂ©s des PME est le rĂŽle prĂ©pondĂ©rant que joue son dirigeant Carland et al., 1984 ; Julien, 1993. On retrouve bien cette spĂ©cificitĂ© dans le management de la coopĂ©tition en PME. L’interaction entre les entreprises est incarnĂ©e par l’interaction entre leurs dirigeants. C’est donc exclusivement sur eux que repose la gestion stratĂ©gique de la coopĂ©tition et celle des tensions liĂ©es au paradoxe. C’est de leur capacitĂ© Ă  intĂ©grer individuellement la nature paradoxale de la coopĂ©tition que dĂ©pend le succĂšs ou l’échec de cette stratĂ©gie en PME. 63La capacitĂ© d’intĂ©gration du paradoxe coopĂ©titif par les dirigeants permet la simultanĂ©itĂ© de la concurrence et de la coopĂ©ration. Ainsi, les dirigeants, Ă  un temps donnĂ©, gĂšrent la stratĂ©gie collective du syndicat du PSL et, Ă  un autre, la stratĂ©gie individuelle de leurs entreprise. Cela pourrait laisser penser Ă  une discontinuitĂ© de la gestion de la coopĂ©ration et de la gestion de la compĂ©tition. Or, lorsqu’ils participent Ă  la coopĂ©ration, l’activitĂ© concurrentielle de commercialisation de leur entreprise ne s’interrompt pas. De mĂȘme, lorsqu’ils gĂšrent les actions individuelles de leurs entreprises, la marque PSL demeure commune. La superposition des flux d’activitĂ©s du dirigeant permet un flux continu de compĂ©tition et de coopĂ©ration. 64Le management de la coopĂ©tition en PME requiert donc une capacitĂ© Ă©levĂ©e de la part du dirigeant Ă  distinguer les niveaux d’analyse individuel et collectif, Ă  changer de comportement en fonction du niveau d’analyse, tout en intĂ©grant les buts et implications de chacune de ces activitĂ©s. Les dirigeants rĂ©ussissent cette alternance de comportement lorsqu’ils intĂšgrent exclusivement des fonctions collaboratives au niveau collectif et exclusivement des fonctions concurrentielles au niveau individuel. La gestion du paradoxe est rendue possible par une internalisation du dirigeant de la relation de coopĂ©tition. Une approche globale 65Les rĂ©sultats montrent qu’on retrouve bien dans un contexte de PME les deux principes de management de la coopĂ©tition que sont la sĂ©paration et l’intĂ©gration. On retrouve ainsi le principe de sĂ©paration, qui revient ici, d’une part, Ă  dĂ©velopper en coopĂ©ration les techniques de production et une marque commune et, d’autre part, Ă  rivaliser sur les autres maillons de la chaĂźne de valeur comme la commercialisation. Ce principe de sĂ©paration est essentiel pour la rĂ©ussite de la stratĂ©gie de coopĂ©tition. Le fait qu’un manager salariĂ© soit employĂ© pour gĂ©rer uniquement la coopĂ©ration est ainsi absolument nĂ©cessaire. 66Toutefois, le manager salariĂ© ne gĂšre pas seul la coopĂ©ration. Les dirigeants sont Ă©galement impliquĂ©s dans les commissions du syndicat du PSL. C’est la mĂȘme personne qui, dans une PME, s’occupe des activitĂ©s coopĂ©ratives au sein du syndicat du PSL et des activitĂ©s concurrentielles dans sa propre entreprise. On retrouve donc nĂ©cessairement le principe d’intĂ©gration individuelle du paradoxe coopĂ©titif par ce dirigeant. Sans cette intĂ©gration, il n’est pas possible de mener une stratĂ©gie de coopĂ©tition en PME avec succĂšs. 67La rĂ©ussite d’une stratĂ©gie de coopĂ©tition en PME passe donc tout autant par la capacitĂ© Ă  sĂ©parer la compĂ©tition et la coopĂ©ration dans des activitĂ©s diffĂ©rentes, que par la capacitĂ© du dirigeant Ă  intĂ©grer le paradoxe coopĂ©titif au niveau individuel. L’application de deux principes permet aux entreprises de gĂ©rer simultanĂ©ment et de façon continue la coopĂ©ration et la compĂ©tition. Cette application permet la continuitĂ© des processus concurrentiels et coopĂ©ratifs, ce qui procure une stabilitĂ© Ă  l’ensemble du dispositif. Elle explique sur le plan managĂ©rial le succĂšs et Ă  la longĂ©vitĂ© de la stratĂ©gie de coopĂ©tition. Figure 2 Le management de la coopĂ©tition en PME 68Le principe d’intĂ©gration confirme la centralitĂ© du dirigeant de PME dans la formulation stratĂ©gique Carland et al., 1981 ; Julien, 1993 tant au niveau individuel que collectif. Le principe de sĂ©paration montre la nĂ©cessitĂ© de scinder, puis de formaliser la gestion de la coopĂ©ration. La complexitĂ© du management de la coopĂ©tition conduit ainsi les dirigeants de PME Ă  dĂ©passer le caractĂšre informel de la formulation stratĂ©gique Julien, 1993 et des contacts opĂ©rationnels TorrĂšs et Julien, 2001 au bĂ©nĂ©fice d’une structure coopĂ©titive formalisĂ©e. Ces principes de management de la coopĂ©tition attestent de la spĂ©cificitĂ© de la PME par rapport aux grands groupes Julien, 1993 ; TorrĂšs et Julien, 2001. Conclusion 69La coopĂ©tition en PME a fait l’objet d’un certain nombre de recherches rĂ©centes centrĂ©es sur les conditions d’émergence et de stabilitĂ© des stratĂ©gies de coopĂ©tition en PME. Aucune n’est centrĂ©e sur le management de la coopĂ©tition en PME. L’objectif de cette recherche est donc de mettre en Ă©vidence la façon dont les PME managent les stratĂ©gies de coopĂ©tition. 70Les recherches menĂ©es sur les grands groupes montrent qu’ils utilisent deux principes de management pour gĂ©rer la coopĂ©tition la sĂ©paration et l’intĂ©gration Bengtsson et Kock, 2000 ; Clarke-Hill et al., 2003 ; Pellegrin-Boucher et Fenneteau, 2007 ; Chen, 2008 ; Fernandez et Le Roy, 2013 ; Fernandez et al., Ă  paraĂźtre. Les rĂ©sultats obtenus dans cette recherche montrent que ces deux principes se retrouvent en PME, mais que leur application est spĂ©cifique. Le principe de sĂ©paration se retrouve dans la crĂ©ation d’une structure formelle et dĂ©diĂ©e uniquement Ă  la gestion de la coopĂ©ration, en l’occurrence le syndicat du PSL. Ce syndicat gĂšre de façon coopĂ©rative les normes de production et la marque PSL. La compĂ©tition se fait sur les autres activitĂ©s de la chaĂźne de valeur comme la commercialisation. 71Le principe de sĂ©paration, tel qu’on le retrouve en PME, est Ă  bien des Ă©gards analogue Ă  celui appliquĂ© dans les groupes. Il y a, toutefois, une forte spĂ©cificitĂ© des PME dans son application. Dans les grandes entreprises, ce sont des personnes diffĂ©rentes qui gĂšrent chacune des activitĂ©s de l’entreprise. De ce fait, chacun n’a en charge que la compĂ©tition ou que la coopĂ©ration. Dans les PME, c’est le dirigeant qui est en charge de la plupart des activitĂ©s. Il est donc nĂ©cessairement en situation de gĂ©rer simultanĂ©ment la compĂ©tition et la coopĂ©ration. Il apparait alors comme capital que ce dirigeant soit capable d’intĂ©grer individuellement le paradoxe coopĂ©titif. Le bon management de la coopĂ©tition en PME relĂšve donc tout autant de la capacitĂ© Ă  sĂ©parer les activitĂ©s coopĂ©ratives des activitĂ©s concurrentielles que de la capacitĂ© individuelle des dirigeants Ă  intĂ©grer le paradoxe coopĂ©titif. 72Un certain nombre d’implications managĂ©riales peuvent ĂȘtre induites de la recherche. Les rĂ©sultats montrent que les PME peuvent s’engager durablement et avec succĂšs dans une relation de coopĂ©tition. Ce succĂšs est facilitĂ© par la formalisation de la coopĂ©ration au sein d’une structure strictement en charge de la collaboration. La formalisation apparaĂźt comme dĂ©terminante pour se retrouver en situation de coopĂ©tition, c’est-Ă -dire pour faire vivre simultanĂ©ment des activitĂ©s collaboratives et des activitĂ©s concurrentielles. Le succĂšs est Ă©galement facilitĂ© par le fait de confier la gestion de la collaboration Ă  un salariĂ© indĂ©pendant au sein de la structure collective. Les rĂ©sultats montrent, aussi, le rĂŽle crucial qu’ont les dirigeants de PME dans la rĂ©ussite d’une stratĂ©gie de coopĂ©tition. Leur capacitĂ© Ă  internaliser la relation coopĂ©titive, par nature paradoxale, est ainsi dĂ©cisive. De façon gĂ©nĂ©rale, la capacitĂ© que dĂ©montre le collectif Ă  entretenir des relations strictement collaboratives en son sein, tout en acceptant un degrĂ© Ă©levĂ© de concurrence en externe, apparaĂźt dĂ©terminante pour la rĂ©ussite de la stratĂ©gie de coopĂ©tition en PME. 73Ces rĂ©sultats ne peuvent ĂȘtre compris que relativement aux limites de l’étude. La principale limite tient au fait qu’ils ne sont obtenus que pour le cas du syndicat du PSL et dans une seule industrie. Dans une autre industrie de plus haute technologie, ou mĂȘme dans des industries similaires, les rĂ©sultats pourraient ĂȘtre diffĂ©rents. Nous faisons l’hypothĂšse que l’industrie du vin est un exemple d’industrie traditionnelle au sein de laquelle de nombreuses PME sont confrontĂ©es Ă  des Ă©volutions de marchĂ© comme la globalisation. Seules de nouvelles recherches dans des secteurs d’activitĂ© similaires sont susceptibles de confirmer cette supposition. De la mĂȘme façon, des recherches dans des industries de plus haute technologie sont nĂ©cessaires pour dĂ©terminer si des rĂ©sultats comparables peuvent ĂȘtre obtenus. 74Les recherches futures auraient notamment avantage Ă  s’interroger sur l’application des principes de sĂ©paration et d’intĂ©gration en PME. L’application du principe de sĂ©paration se traduit ici par la crĂ©ation d’une structure formelle. Est-ce toujours nĂ©cessaire ? Une sĂ©paration moins formelle est-elle observable et souhaitable ? De mĂȘme, il faudrait continuer Ă  s’interroger sur la capacitĂ© des dirigeants de PME Ă  intĂ©grer les paradoxes de la coopĂ©tition. Est-ce qu’il y a des profils diffĂ©rents de dirigeants vis-Ă -vis de leur capacitĂ© Ă  intĂ©grer le paradoxe coopĂ©titif ? S’agit-il d’une prĂ©disposition de nature psychologique ou sociologique ? Au contraire, est-ce une capacitĂ© qui peut s’acquĂ©rir ? De façon gĂ©nĂ©rale, cette Ă©tude et les questions qu’elles continuent de soulever montrent que poursuivre des recherches sur le management de la coopĂ©tition en PME est nĂ©cessaire. Cela semble mĂȘme un enjeu majeur dans un contexte de globalisation des marchĂ©s et de course Ă  la technologie qui sont autant de menaces et d’opportunitĂ©s pour les PME. B Magrez Comme una Evidence 2018. Bernard Magrez. Coteaux-du-Languedoc Pic-Saint-Loup (France) Garnacha / Syrah. 0 commentaire. 1. ÉpuisĂ©. 15,50 € 13,96 € J'accepte la Politique de confidentialitĂ©. Avertissez-moi !-10%. Bernard Magrez En Silence 2017. Bernard Magrez. Saint Chinian (France) Syrah / Gargollassa / Cariñena / MourvĂšdre. 0 commentaire.
Nos vins par région
Dimanche22 mai, le dĂ©part du marathon du Pic Saint-Loup aura lieu Ă  Claret, place du Stade. Cette Ă©preuve sportive fait partie des quatre disciplines programmĂ©es dans le trail du Pic Saint Pic Saint Loup, cƓur du Languedoc Les vins rouges et les vins rosĂ©s issus des vignobles du Pic Saint Loup sont gorgĂ©s de soleil. Les cĂ©pages dominants sont la syrah, le grenache et le mourvĂšdre noir. La prĂ©sence d’au moins deux de ces cĂ©pages est obligatoire pour bĂ©nĂ©ficier de l’appellation d’origine contrĂŽlĂ©e AOC Languedoc. L’assemblage peut ĂȘtre complĂ©tĂ© par du cinsault et par du carignan uniquement pour les vins rouges. La production annuelle des vignes de Pic Saint-Loup est de 23 000 hectolitres soit environ 3 millions de bouteilles. L’amateur des vins du Pic Saint Loup retrouvera toutes les qualitĂ©s et les caractĂšres du cĂ©page dans les nombreux crus en vente sur notre site, parmi lesquels le ChĂąteau Puech-Haut, le Mas BruguiĂšre, le Domaine de l'Hortus, le ChĂąteau de Lancyre ou le domaine Clos Marie. Depuis 2016, l’appellation Pic Saint-Loup bĂ©nĂ©fice d’une appellation d’origine protĂ©gĂ©e AOP. La production s’étend sur 13 communes de l'HĂ©rault et du Gard, rĂ©parties sur 1 200 hectares Cazevielle, Claret, Corconne, FontanĂšs, Lauret, Les Matelles, Sainte-Croix-de-Quintillargues, Saint-GĂ©ly-du-Fesc, Saint-Jean-de-Cuculles, Saint-Mathieu-de-TrĂ©viers, Sauteyrargues, le Triadou et ValflaunĂšs. GĂ©ographie et caractĂ©ristiques du Pic Saint Loup L'appellation Pic Saint Loup est situĂ©e dans l'ancienne rĂ©gion Languedoc-Roussillon, connue dĂ©sormais sous le nom d'Occitanie, au nord-est du dĂ©partement de l'HĂ©rault, Ă  une vingtaine de kilomĂštres de Montpellier et une trentaine de la mer MĂ©diterranĂ©e. Elle couvre douze communes de l'HĂ©rault Cazevielle, Le Triadou, Les Matelles, Saint-GĂ©ly-du-Fesc, Saint-Jean-de-Cuculles, Saint-Mathieu-de-TrĂ©viers et Sainte-Croix-de-Quintillargues pour le canton des Matelles ; Claret, FontanĂšs, Lauret, Sauteyrargues et ValflaunĂšs pour le canton de Claret ; ainsi que Corconne dans le Gard, dĂ©partement limitrophe. SituĂ©es sur les premiers contreforts du Massif des CĂ©vennes, Ă  une trentaine de kilomĂštres de la mer MĂ©diterranĂ©e, les vignes du Pic Saint-Loup bĂ©nĂ©ficient d’un climat mĂ©diterranĂ©en. Les vignobles sont implantĂ©s entre le Pic Saint-Loup 650 mĂštres d’altitude et le Causse de l’Hortus 510 mĂštres, sur un sol majoritairement calcaire. Le relief connaĂźt des amplitudes thermiques marquĂ©es au moment de la maturation des raisins. En Ă©tĂ©, les journĂ©es sont souvent trĂšs chaudes et les nuits fraĂźches. Son climat unique mĂȘle les typicitĂ©s mĂ©diterranĂ©ennes avec les CĂ©vennes continentales, des printemps frais prĂ©cĂ©dant des Ă©tĂ©s chauds et secs, et des automnes et hivers froids et pluvieux. Le Pic Saint Loup est d'ailleurs le terroir le plus arrosĂ© en pluie du Languedoc. Les sols sont trĂšs riches et variĂ©s calcaires tendres et durs, Ă©boulis d'origine fluviale, dolomies, marnes. Ils sont les alliĂ©s de la pluviomĂ©trie locale, pouvant retenir et irriguer correctement les vignes Ă  l'annĂ©e en leur Ă©pargnant un stress hydrique. La syrah est le cĂ©page principal de l'appellation Pic Saint Loup, ainsi que le grenache noir et gris et le mourvĂšdre. D'autres cĂ©pages peuvent complĂ©ter les assemblages carignan, cinsault, counoise, morrastel. Les vins rouges et les vins rosĂ©s sont toujours composĂ©s de deux cĂ©pages minimums, majoritairement assemblĂ©s autour de la texture et l'aromatique riche de la syrah. Selon la cuvĂ©e, les vins rouges ont un potentiel de garde de plusieurs annĂ©es, mais les rosĂ©s se boivent plutĂŽt dans l'annĂ©e. Parmi les domaines incontournables il y a l'historique ChĂąteau de Lancyre, gĂ©rĂ© depuis 1995 par RĂ©gis Valentin Ă  ValflaunĂšs, le Clos Marie, menĂ© en biodynamie par Françoise Julien et Christophe Peyrus en 1995 Ă©galement, et le Domaine de l'Hortus, tenu depuis plus d'un quart de siĂšcle par la famille Orliac, situĂ© entre la montagne du Pic Saint Loup et le mont de l'Hortus. Accords mets et vins Entre les vins blancs, vins rosĂ©s et vins rouges qu'offrent l'appellation Pic Saint Loup, le choix est vaste pour accorder cuisine et vin, que ce soit Ă  l'apĂ©ritif ou lors d'un repas. Les accords rĂ©gionaux sont toujours une bonne idĂ©e, comme un jeune Pic Saint Loup rouge servi avec un cassoulet de Carcassonne, ou un Pic Saint Loup blanc accompagnant un pavĂ© du pic cendrĂ©.
Dynamiqued'Ă©volution d'une stratĂ©gie collective entre PME : le cas des vignerons du Pic Saint-Loup* RĂ©sumĂ© : Les PME, plus vulnĂ©rables aux forces de l’environnement, cherchent Ă  complĂ©ter l'insuffisance de leurs ressources en adoptant des stratĂ©gies collectives afin de rĂ©duire cette incertitude. L’étude longitudinale du syndicat de producteurs de vin du Pic Saint-Loup,
ChĂąteau Combel La Serre Julien Ilbert ChĂąteau Combel La Serre Julien Ilbert est sans doute l’un des vignerons les plus enthousiasmants de sa gĂ©nĂ©ration et de l’appellation Cahors. En l’espace de quelques annĂ©es, il a rĂ©ussi Ă  façonner des Cahors nouvelle gĂ©nĂ©ration Ă  la fois respectueux des terroirs tout en Ă©tant digeste et... En savoir plus ChĂąteau de BĂ©ru AthĂ©naĂŻs de BĂ©ru AthĂ©naĂŻs de BĂ©ru ChĂąteau de BĂ©ru AthĂ©naĂŻs de BĂ©ru Fille de Zeus, AthĂ©na, la grande dĂ©esse de la mythologie grecque. Elle est, tout Ă  la fois, la Paix et la Guerre, l'Art et la Science, le CƓur et la Raison. » AthĂ©naĂŻs de BĂ©ru. Si vous ne le connaissez pas encore, retenez bien ce nom car cette... En savoir plus ChĂąteau de la CrĂ©e Nicolas et BĂ©atrice Ryhiner ChĂąteau de la CrĂ©e C’est en 2004 que Nicolas et BĂ©atrice Ryhiner jettent leur dĂ©volu sur le ChĂąteau de la CrĂ©e, immĂ©diatement sĂ©duit par la magie des lieux de ce ChĂąteau du XVĂšme siĂšcle. SituĂ© sur les hauteurs du village de Santenay, cette propriĂ©tĂ© profite d’un environnement et dun... En savoir plus ChĂąteau de MĂ©rande Yann Pernuit ChĂąteau de MĂ©rande Autre trĂ©sor de Savoie, le ChĂąteau de MĂ©rande appartient Ă  la classe des grands domaines de cette rĂ©gion. InstallĂ© depuis des gĂ©nĂ©rations Ă  Arbin au cƓur de la Combe de Savoie, AndrĂ© et Daniel Genoux Ă©paulĂ©s par Yann Pernuit, gĂšrent avec force et conviction douze... En savoir plus ChĂąteau de ValflaunĂšs Fabien Reboul ChĂąteau de ValflaunĂšs Au pied du Mont Hortus et du Pic Saint Loup, Fabien Reboul donne vie Ă  ses vignes et Ă  ses vins en essayant de retranscrire l’identitĂ© des terroirs du Pic Saint Loup. Ce vigneron artisan faconne avec humilitĂ© et abnĂ©gation des vins sincĂšres, profonds et dĂ©licats.... En savoir plus ChĂąteau du CĂšdre Pascal & Jean Marc Verhaeghe ChĂąteau du CĂšdre Notre mĂ©tier est une succession de crĂ©ations; Ă  l’instar des philosophes de la Nature, nous vivons chaque jour d’étonnement, d’expĂ©rimentation et d’apprentissage. Dans ce mouvement perpĂ©tuel, notre quĂȘte est celle de l’équilibre Ă©quilibre Ă©cologique Ă  la vigne et... En savoir plus ChĂąteau du Moulin-Ă  -Vent Jean-Jacques et Edouard Parinet ChĂąteau du Moulin-Ă  -Vent RVF 1* Domaine de qualitĂ© Le ChĂąteau du Moulin-Ă -Vent est l’un des trĂ©sors du Beaujolais. Ce domaine anciennement nommĂ© le ChĂąteau des Thorins a retrouvĂ© son lustre d’antan et brille Ă  nouveau sur une rĂ©gion viticole elle aussi en pleine renaissance.... En savoir plus ChĂąteau Meylet Michel Favard ChĂąteau Meylet Des Saint Emilion hors normes ! Le ChĂąteau Meylet appartient Ă  la famille FAVARD depuis la fin du 19eme siĂšcle grĂące Ă  l’arriĂšre-grand-pĂšre de Michel. C’est en 1978 que Michel FAVARD rĂ©alise sa 1ere vendange. Le domaine fait seulement deux hectares entre les Grands... En savoir plus ChĂąteau Revelette Peter Fischer ChĂąteau Revelette Revue du Vin de France 2** TrĂšs grand domaine C’est dans l’arriĂšre-pays d’Aix en Provence, dans un Ă©crin sauvage abritĂ© par la Sainte-Victoire que Peter Fischer met en lumiĂšre les superbes terroirs de Revelette. Depuis plus de 25 ans, ce vigneron... En savoir plus ChĂąteau Tour des Gendres Famille De Conti ChĂąteau Tour des Gendres Bettane & Desseauve 3BD Production de haute qualitĂ© ; RVF 1* Vigneron de qualitĂ© Comment ne pas ĂȘtre admiratif devant l’esprit de famille qui rĂšgne dans la gestion de ce domaine devenu l’une des piĂšces maĂźtresses du vignoble de... 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C’est en 2012 que le rĂȘve de la famille Brotons devient rĂ©alitĂ© lorsque Michel et sa femme tombent amoureux du site exceptionnel qui... En savoir plus Clos des Augustins FrĂ©dĂ©ric MĂ©zy Clos des Augustins Aux Ăąmes bien nĂ©es, la valeur n’attend point le nombre des annĂ©es ». Cette citation de Corneille sied Ă  merveille Ă  FrĂ©dĂ©ric MĂ©zy qui a repris Ă  l’ñge de 27 ans ce domaine familial implantĂ© au cƓur du Pic Saint Loup. Rempli d’abnĂ©gation, de courage et de... En savoir plus Clos des Papes La famille Avril Clos des Papes Revue du Vin de France 2** TrĂšs grand domaine; Bettane&Desseauve 4BD Producteur de trĂšs haute qualitĂ© Dans la cour des grands ChĂąteauneuf-du-Pape, le Clos des Papes est une icĂŽne divine qui illumine depuis plusieurs dĂ©cennies l’ñme et le palais des... En savoir plus Clos des Vignes du Maynes Julien Guillot Clos des Vignes du Maynes Un patrimoine exceptionnel dĂ©voilĂ© par un jeune et talentueux vigneron ! Ce patrimoine exceptionnel commence son histoire en 910 par les moines de l’Abbaye de Cluny qui ont cadastrĂ© les parcelles de ce clos. La famille Guillot arrive sur ce site fabuleux... En savoir plus Clos du Mont Olivet La famille Sabon Clos du Mont Olivet Voici l’un des domaines emblĂ©matiques de cette appellation reine de la VallĂ©e du RhĂŽne MĂ©ridionale. Riche de son histoire et de son savoir-faire ancestrale, ce Domaine Ă©labore des ChĂąteauneuf-du-Pape admirables de finesse, du puretĂ© et d’allonge. "Ad montem... En savoir plus Clos Lalfert Baptiste Lalfert Clos Lalfert Voici l'une des plus belles rĂ©vĂ©lations de ces derniĂšres annĂ©es sur le Languedoc. Ses vins nous ont particuliĂšrement Ă©mu et se classent aujourd'hui aux cĂŽtĂ©s des plus grands vignerons de cette rĂ©gion qui n'en fini pas de nous surprendre par l'Ă©mergence de talents de la vigne.... En savoir plus Clos Mogador RenĂ© Barbier Clos Mogador Un pionnier. Un dĂ©fricheur. Le grand artisan du renouveau du Priorat. 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En savoir plus Bonjourouvert ce week-end une bouteille du Domaine Ermitage du Pic Saint Loup - Tour de Pierre 2019 Oeil: sombre avec des reflets violines sur le bord de verre Nez: WoW!VolatilitĂ© haute! Mais sur des notes de fruits rouges relevĂ© d’une pointe de garrigue Bouche: ouf!Le vin est comme un funambule sur son fil avec cette volatile! RandonnĂ©e dans les CorbiĂšres © AurĂ©lie Michel Qui n’est pas dĂ©jĂ  rentrĂ© Ă©puisĂ© de ses vacances, aprĂšs avoir couru d’un site Ă  l’autre ? Parfois mĂȘme, avec la fĂącheuse impression d’ĂȘtre passĂ© Ă  cĂŽtĂ© de l’essentiel
 Et si on prenait le temps en adoptant le tourisme lent » ? Le temps de profiter pleinement de la nature, de savourer les produits du terroir, de sortir des sentiers battus
 Mais aussi, voire surtout, prendre le temps de rencontrer des gens du pays. S’il y a bien un coin en France qui nous invite Ă  ralentir le rythme et Ă  profiter des bonnes choses, c’est le Sud, par exemple en Occitanie, dans le dĂ©partement de l’Aude. Pas Ă  Carcassonne, mais en pleine campagne, dans le paisible pays de CorbiĂšres-Minervois. Visite de chĂąteaux cathares, balades dans la garrigue, dĂ©gustation de produits du terroir, dĂ©couverte de la gĂ©ologie
 le coin nous promet un bon Ă©quilibre entre dĂ©couvertes et farniente, pour voyager sans avoir l’impression de consommer des lieux. En route donc, mais sans se presser
 Lire Ă©galement notre reportage Le pays cathare, d’un chĂąteau Ă  l’autre Sommaire Villerouge-TermenĂšs un village marquĂ© par l’épopĂ©e cathare Balade bucolique dans la garrigue des CorbiĂšres Albas aux origines des PyrĂ©nĂ©es Le passĂ© minier des CorbiĂšres Coustouge slow food et Ɠnologie Minervois au milieu des vignes, le Canal du Midi Fiche pratique Villerouge-TermenĂšs un village marquĂ© par l’épopĂ©e cathare Villerouge-TermenĂšs © AurĂ©lie Michel Les CorbiĂšres ? Au sud de Carcassonne, voilĂ  une superbe rĂ©gion oĂč alternent vallĂ©es de terre rouge, vignes, oliviers, cyprĂšs et garrigues, dominĂ©s par de sublimes pitons rocheux dressĂ©s vers le ciel. Pays viticole, les CorbiĂšres sont Ă©galement une terre marquĂ©e par l’histoire, oĂč rĂ©sonne encore l’écho de la rĂ©sistance cathare comme Ă Villerouge-TermenĂšs. Un beau nom pour un magnifique petit village mĂ©diĂ©val des CorbiĂšres, oĂč se dresse un imposant chĂąteau rectangulaire aux quatre tours. La construction du chĂąteau, classĂ© monument historique depuis 1976, remonte au 12e siĂšcle. Superbement rĂ©novĂ© dans les annĂ©es 90, il nous livre l’un des plus beaux exemples d’architecture militaire mĂ©diĂ©vale d’Occitanie. Il a appartenu Ă  l’archevĂȘque de Narbonne jusqu’à la RĂ©volution française. C’est tentant, mais non, on ne s’empresse pas d’aller le visiter. Slow tourisme, on a dit ! D’abord, on prend le temps de poser ses valises. Chez l’habitant, c’est encore mieux
 par exemple chez Didier Andrieu. SituĂ©s en plein cƓur du village, son gite et sa chambre d’hĂŽtes de la Placette » sont labellisĂ©s accueil paysan. À travers la glycine de sa courette, le donjon nous fait de nouveau de l’Ɠil... mais la visite attendra encore un peu Didier a sorti le sirop d’orgeat. L’occasion pour lui de prĂ©senter sa maison ancienne certaines pierres proviennent des anciens remparts du village. Les murs racontent aussi sa passion pour la mosaĂŻque et pour la chaux. Des lieux chaleureux, loin d’ĂȘtre impersonnels. L’esprit dĂ©tendu, on s’en va visiter le chĂąteau... Ă  pied, car il est dans la rue voisine de toutes façons, on est tenu de laisser sa voiture Ă  l’entrĂ©e du village. Vue sur le village et le donjon depuis le chemin de ronde du chĂąteau de Villerouge-TermenĂšs © AurĂ©lie Michel ChĂąteau cathare
 d’emblĂ©e, on imagine une forteresse haut perchĂ©e en pleine nature, comme l’emblĂ©matique Peyrepertuse, Ă  quelques encablures. Mais non celui de Villerouge-TermenĂšs se fond dans le village. Il est Ă©troitement liĂ© au catharisme, puisque c’est entre ses murs qu’est venu s’éteindre le cĂ©lĂšbre mouvement religieux mĂ©diĂ©val. BĂ©libaste, le dernier Parfait cathare, fut en effet brĂ»lĂ© ici en 1321. Une partie de la visite audiovisuelle et audio-guidĂ©e lui est consacrĂ©e. La visite du chĂąteau se termine en beautĂ© et en hauteur, sur le chemin de ronde. Il offre une vue imprenable sur le village, qui rĂ©vĂšle ses jolis toits de tuiles avec, Ă  l’arriĂšre-plan, la garrigue. On ne le sait pas encore, mais notre hĂŽte Didier compte bien nous la faire dĂ©couvrir, le lendemain matin. D’ailleurs, il est temps de redescendre au village, car un fameux dĂźner fait maison nous attend. Pour cela, on emprunte l’étroit escalier de l’impressionnant donjon. Balade bucolique dans la garrigue des CorbiĂšres RandonnĂ©e dans la garrigue. Sentier de randonnĂ©e BĂątons la campagne » Ă  Villerouge-TermenĂšs © AurĂ©lie Michel Loger chez l’habitant, c’est aussi goĂ»ter Ă  la cuisine locale. Et le matin, au rĂ©veil, c’est confitures et cake maison, chez Didier. Le bonheur ! On partage ses repas avec d’autres voyageurs, cette fois-ci une mĂšre et sa fille, venues d’Irlande. Et si on allait tous se balader dans la garrigue ? L’idĂ©e est lancĂ©e. Casquette, jumelle, gourde d’eau nous voilĂ  prĂȘts Ă  partir. LĂ  encore, sans voiture pourquoi aller chercher plus loin, quand on peut emprunter un joli sentier juste Ă  cĂŽtĂ© ? Le dĂ©nommĂ© BĂątons la campagne », nous promet un bel aperçu de la garrigue sur 6 km compter 2 h 30. Il emprunte le sentier de grande randonnĂ©e GR36, qui relie la Manche Ă  la MĂ©diterranĂ©e. Didier nous fait dĂ©couvrir ce fabuleux mĂ©lange d’oliviers, de genĂ©vriers, de chĂȘnes verts, de buis, de bruyĂšre
 et autres pins d’Alep. Le genĂȘt scorpion vient y ajouter quelques touches de jaune. Le thym et le romain, de bonnes odeurs
 Au printemps, les fleurs sont nombreuses et notamment les Barlie de Robert, de belles orchidĂ©es violacĂ©es. À nos pieds, la terre rouge nous rappelle pourquoi le village s’appelle ainsi. Le sentier ne manque pas de jolis endroits oĂč s’arrĂȘter. L’adorable chapelle Saint-Martin est idĂ©ale pour le pique-nique. La serre de LabadiĂ© la serre » dĂ©signe une colline, par ici rĂ©serve un magnifique panorama sur les CorbiĂšres. On poursuit jusqu’à la chapelle Notre-Dame, puis on entame la redescente vers le village. LĂ  encore, le panorama sur les maisons en contrebas et les montagnes tout au loin encore enneigĂ©es au printemps est fabuleux. Avant de quitter Villerouge-TermenĂšs, on s’arrĂȘte Ă  la boutique Esprit de garrigue », pour faire le plein de bons produits du terroir. Elle se situe Ă  l’entrĂ©e du village, sur le grand parking oĂč se trouve une voiture pas comme les autres
 Non seulement elle est Ă©lectrique, mais elle est aussi partagĂ©e et abritĂ©e par une ombriĂšre photovoltaĂŻque. Fier de son passĂ©, le village Villerouge-TermenĂšs n’en reste pas moins tournĂ© vers l’avenir
 Albas aux origines des PyrĂ©nĂ©es Sur le "sentier du gĂ©ologue", la crĂȘte de Roucadeu 400m d’altitude nous livre un point de vue imprenable sur les CorbiĂšres et le village d’Albas en contrebas © AurĂ©lie Michel S’adonner au slow tourisme, c’est aussi prendre le temps de comprendre les paysages qui nous entourent
 Eh bien justement, cap aujourd’hui sur Albas, un formidable terrain de jeu pour tous ceux qui s’intĂ©ressent Ă  la gĂ©ologie. PrĂȘts Ă  remonter Ă  l’origine des PyrĂ©nĂ©es ? Au dĂ©part de Villerouge-TermenĂšs, il faut compter un quart d’heure en voiture pour rejoindre le village d’Albas. On emprunte la D40, une petite route magnifique qui longe le massif du Mouthoumet. Celui-ci fait partie des terrains les plus anciens de France, qui datent de l’ùre primaire. Il s’agit lĂ  d’un reste » de la chaĂźne hercynienne, aujourd’hui disparue
 Une chose est sĂ»re les chĂȘnes verts s’y plaisent. Et on n’est pas au bout de nos surprises ! Le secteur d’Albas nous livre d’incroyables tĂ©moignages des Ăšres primaire palĂ©ozoĂŻque », 250 millions d’annĂ©es, secondaire mĂ©sozoĂŻque », 70 millions d’annĂ©es et tertiaire cĂ©nozoĂŻque », 65 Ă  40 millions d’annĂ©es. Des Ăšres durant lesquelles d’importantes couches de sĂ©diments d’origines diverses se sont accumulĂ©es, formant un vĂ©ritable millefeuille gĂ©ant ! Jusqu'au jour oĂč
 la tectonique des plaques s’en est mĂȘlĂ©e, il y a 65 millions d’annĂ©es, Ă  la fin du secondaire. La plaque ibĂ©rique et la plaque europĂ©enne se rencontrent, l’écorce terrestre se soulĂšve et se plisse
 C’est le dĂ©but de la formation des PyrĂ©nĂ©es, qui durera tout de mĂȘme 41 millions d’annĂ©es. VoilĂ  qui explique les terrains d’apparences diverses et les diffĂ©rents types de vĂ©gĂ©tation la nature du sol est en effet dĂ©terminante. Sur la colline Castillou-Roumanissa, les couches sĂ©dimentaires du synclinal Albas-Fontjoncouse-St Victor sont trĂšs redressĂ©es © AurĂ©lie Michel TrĂšs redressĂ©es et peu boisĂ©es, les diffĂ©rentes couches sĂ©dimentaires sont bien visibles dans les paysages des environs d’Albas. CrĂ©er un sentier d’interprĂ©tation pour comprendre l’origine de ces diffĂ©rents paysages est apparu comme une Ă©vidence pour l’hydrologue Marie Nartet. BaptisĂ© la rando du gĂ©ologue », ce parcours de 9 km compter 2 h 30 Ă  3 h nous fait remonter le temps, dans l’ordre chronologique, des formations gĂ©ologiques les plus anciennes aux plus rĂ©centes. Des panneaux explicatifs nous renseignent sur les paysages observĂ©s. L’un des temps forts le dĂ©nommĂ© synclinal Albas-Fontjoncouse-St Victor ». Il dĂ©voile diffĂ©rentes couches sĂ©dimentaires trĂšs redressĂ©es au niveau de la colline aux romarins Castillou-Roumanissa. Elle est serpentĂ©e par une gigantesque barre de calcaire le marbre rose d’Albas, qui s’apparente un peu Ă  une colonne vertĂ©brale de dinosaure. On ne croit pas si bien dire ils ont aussi vĂ©cu ici, il y a 70 Ă  65 millions d’annĂ©es. La preuve des Ɠufs ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans les annĂ©es 60. Tous ces incroyables paysages, qui tĂ©moignent de la formation des reliefs, pourraient bientĂŽt faire partie d’un gĂ©oparc. Et d’ailleurs
 ces terrains ont encore une autre histoire Ă  raconter celle de l’exploitation miniĂšre
 Le passĂ© minier des CorbiĂšres Magnifique panorama sur les CorbiĂšres, les PyrĂ©nĂ©es et le chĂąteau de QuĂ©ribus depuis le Col de Couise, sur la "route des mines oubliĂ©es des Hautes-CorbiĂšres" © AurĂ©lie Michel Fer, argent, cuivre, plomb, antimoine
 les richesses du massif du Mouthoumet, notre fameux reste » de l’ùre primaire, a suscitĂ© l’intĂ©rĂȘt des hommes dĂšs l’AntiquitĂ©. On trouve donc dans les CorbiĂšres de nombreux vestiges miniers et mĂ©tallurgiques. L’exploitation des mines n’a cessĂ© de traverser les Ăąges. D’abord les Romains, qui s’intĂ©ressaient en particulier au fer et Ă  l’argent. Au Moyen Âge, elles ont Ă©tĂ© exploitĂ©es par les Seigneurs de Termes. Puis de nouveau au 17e siĂšcle, sous l’impulsion de Colbert, pour que la France n’achĂšte plus ses mĂ©taux Ă  l’étranger
 À la fin du siĂšcle suivant, plusieurs personnages historiques sont venus sur place pour dĂ©velopper l’exploitation du fer et de l’antimoine, Ă  l’image du chimiste Jean-Antoine Chaptal ministre de l’IntĂ©rieur de NapolĂ©on Bonaparte ou du GĂ©nĂ©ral Dagobert de Fontenille hĂ©ros de la RĂ©volution. Dans le village de Villerouge-TermenĂšs, on peut d’ailleurs apercevoir sur la façade de la maison Azalbert 1780 un blason en son honneur. C’est ici que rĂ©sidait son intendant des mines. Mine de la Caune des Causses © AurĂ©lie Michel Au 19e siĂšcle, l’exploitation a continuĂ©, mais s’est industrialisĂ©e. Les mĂ©taux n’étaient plus traitĂ©s sur place, mais dans des forges. Au 20e siĂšcle, l’apparition du chemin de fer a permis de les transporter vers des centres de traitement encore plus Ă©loignĂ©s. Le minerai de fer de la mine du Monthaut Ă©tait par exemple acheminĂ© en tĂ©lĂ©phĂ©rique jusqu’à la gare FĂ©lines-TermenĂšs, oĂč des locomotives l’attendaient. Cette incroyable histoire souterraine a pris fin dans les annĂ©es 60
 mais elle connaĂźt un second souffle depuis 2011 grĂące Ă  l’association Mines en CorbiĂšres ». Son but prĂ©server et mettre en valeur le patrimoine minier et mĂ©tallurgique des CorbiĂšres, souvent mĂ©connu. Ateliers sidĂ©rurgiques de l’époque romaine, amoncellement de scories dĂ©chets issus du traitement du minerai de fer, anciennes forges
 les vestiges sont nombreux. Sans oublier les mines ! Pour des questions de sĂ©curitĂ©, il n’est pas si simple de les ouvrir Ă  la visite, mais l’association y travaille
 Il existe d’ores et dĂ©jĂ  un circuit en voiture La route des mines oubliĂ©es » de 75 km, au dĂ©part de Cascastel-des-CorbiĂšres. GrĂące Ă  la mise en sĂ©curitĂ© de certaines mines, une premiĂšre boucle de randonnĂ©e pĂ©destre et, Ă  venir VTT et cheval va par exemple voir le jour sur les communes de Palairac, Villerouge-TermenĂšs et Talairan. Un point d’informations et une salle dĂ©diĂ©e Ă  l’histoire des mines vont aussi ĂȘtre mis en place dans le chĂąteau de Cascastel, dont la façade vient d’ĂȘtre rĂ©novĂ©e. Coustouge slow food et Ɠnologie Accords mets et vins avec Emma dans sa Maison du Rire © AurĂ©lie Michel Les dĂ©couvertes donnent faim et ça tombe bien on va se rĂ©galer chez l’habitante. Avec un e », car c’est Emma Kershaw qui nous attend dans sa Maison du Rire », Ă  Coustouge, toujours dans les CorbiĂšres, Ă  20 km au nord-est de Villerouge-TermenĂšs. Bien plus qu’une simple table d’hĂŽtes, la Maison du Rire est une vĂ©ritable Ă©cole du vin et de la gastronomie. Le tout dans la bonne humeur. La vie est trop courte pour boire du mauvais vin et ne pas rire ! », tel est le crĂ©do d’Emma. Originaire du Royaume-Uni, elle a fait ses premiers pas Ă  Paris, au cĂ©lĂšbre bar Ă  vin Willi’s. Elle y a appris Ă  dĂ©guster les vins, mais aussi Ă  les accorder. AprĂšs avoir bourlinguĂ©, elle s’est installĂ©e dans le coin oĂč elle a retapĂ© une belle maison de vignerons avec son mari pour y ouvrir sa propre Ă©cole. C’est chose faite ! Emma propose diffĂ©rents ateliers on peut apprendre Ă  cuisiner avec elle ou simplement venir dĂ©guster des vins du Languedoc-Roussillon, sa rĂ©gion de cƓur. Au cours d’un dĂ©jeuner dĂ©licieusement slow », elle nous transmet avec passion ses savoirs sur l’Ɠnologie en gĂ©nĂ©ral et sur les vins de la rĂ©gion Languedoc-Roussillon en particulier. CĂŽtĂ© CorbiĂšres, on est gĂątĂ©s, notamment avec l’AOP CorbiĂšres. Emma nous fait par exemple goĂ»ter aux Blanc des demoiselles » du Celliers des Demoiselles ou au CorbiĂšres rouge » du Domaine des deux ClĂ©s, en biodynamie. On dĂ©couvre aussi des vins de la rĂ©gion naturelle voisine, le Minervois, comme l’AOP Minervois Les Ă©vangiles » du ChĂąteau Canet. D’ailleurs, le Minervois nous attend ! Minervois au milieu des vignes, le Canal du Midi Pont-canal du RĂ©pudre, ouvrage historique du Canal du Midi © AurĂ©lie Michel Notre escapade se poursuit et se termine dans le Minervois, une terre Ă  la vocation viticole depuis les Grecs et les Romains. Encore plus depuis la construction du Canal du Midi
 Pas plus slow tourisme » que lui il invite Ă  la rĂȘverie et ravit les amateurs de marche Ă  pied, les cyclistes et les plaisanciers. ClassĂ© au patrimoine de l’Unesco, ce cĂ©lĂšbre chemin d’eau qui relie Toulouse Ă  la MĂ©diterranĂ©e soit 240 km a Ă©tĂ© imaginĂ© par l’ingĂ©nieur Pierre-Paul Riquet 1609-1680 sous Louis XIV. Sa construction a nĂ©cessitĂ© 15 annĂ©es, de 1666 Ă  1681. Tout le long, il est ponctuĂ© d’écluses, de ponts, de tunnels, d’épanchoirs
 328 ouvrages au total. En Minervois, Ă  deux pas du village de Paraza, l’un d’eux est vĂ©ritablement historique. Il s’agit du pont-canal du RĂ©pudre, long de 90 m. Pierre-Paul Riquet l’a imaginĂ© en 1676 pour contrer les caprices de la riviĂšre nommĂ©e
 le RĂ©pudre. DĂšs lors, le canal l’enjambe en passant sur le pont. Il est amusant de voir les bateliers passer sur le pont et non dessous, parfois mĂȘme sans s’en apercevoir. Une plaque indique qu’il s’agit du premier pont-canal. ChĂąteau de Paraza © AurĂ©lie Michel Et si on suivait encore un peu les pas de ce monsieur Riquet ? On pousse alors la porte de l’élĂ©gant chĂąteau de Paraza, sa rĂ©sidence lors de la construction du canal du Roy », son nom Ă  l’époque. Quand ce dernier fut inaugurĂ©, le chĂąteau a Ă©galement reçu le Roi Louis XIV. Remarquablement restaurĂ©, il domine le canal et le vignoble. D’ailleurs, il se fait encore aujourd’hui le gardien d’une tradition viticole ancestrale. La famille Danglas cultive ici 80 hectares de vignes, qui donnent des rouges blancs et rosĂ©s qui offrent un bel Ă©quilibre entre force et finesse. On peut venir au chĂąteau pour une simple dĂ©gustation ou bien s’offrir une nuit dans l’une de ses incroyables suites. Repos assurĂ© et petit dĂ©jeuner royal, il n’y a pas d’autre mot. Fiche pratique Retrouvez toutes les infos pratiques, les bons plans et les adresses dans le Routard Languedoc, Roussillon en librairie. Consultez notre guide en ligne Languedoc-Roussillon Tourisme CorbiĂšres Minervois Aude Pays Cathare Tourisme Comment y aller ? Vols vers Toulouse et Perpignan avec Air France ou train jusqu’à Carcassonne ou Narbonne TGV ou IntercitĂ©s. Location de voiture nĂ©cessaire pour se dĂ©placer. Trouvez votre billet d’avion Randonner en Pays cathare Long d’environ 200 km, le Sentier Cathare relie les diffĂ©rents chĂąteaux. De la MĂ©diterranĂ©e aux PyrĂ©nĂ©es, il traverse une grande diversitĂ© de paysages garrigues, montagnes
. Il est homologuĂ© sentier de Grande RandonnĂ©e GR par la FĂ©dĂ©ration Française de RandonnĂ©e PĂ©destre FFRP. Compter une dizaine de jours pour le parcourir dans son ensemble. OĂč dormir ? GĂźte et chambre d’hĂŽte de la Placette Ă  Villerouge-TermenĂšs. Didier nous accueille chez lui au cƓur du village de Villerouge-TermenĂšs, Ă  deux pas du chĂąteau. TrĂšs bon petit dĂ©jeuner maison. Le soir, il nous invite volontiers Ă  sa table, dĂ©guster de bons petits plats qui font honneur aux produits du pays parfois mĂȘme de son jardin. GĂźte Ă  partir de 90 € la nuit. Chambre 50 € la nuit. Petit dĂ©jeuner 6 €/personne. GĂźte La CapĂ©lagne Ă  Albas. TĂ©l. 07 86 70 99 25. AmĂ©nagĂ© dans un ancien presbytĂšre du 18e siĂšcle, ce grand gĂźte peut accueillir jusqu’à 11 personnes. Deux patios fleuris et une terrasse solarium sur les toits avec vue sur la garrigue. À partir de 520 €/semaine. ChĂąteau de Paraza 1, rue du Viala 11200 Paraza. Ce lieu emblĂ©matique oĂč a rĂ©sidĂ© l’ingĂ©nieur Paul Riquet lors de la construction du Canal du Midi propose quatre suites magnifiques pour goĂ»ter Ă  la vie de chĂąteau, la vraie ! À partir de 225 €/nuit. On peut aussi venir au chĂąteau pour une simple dĂ©gustation de vin et, bien sĂ»r, acheter des vins du domaine. Trouvez votre hĂŽtel dans l’Aude OĂč manger ? La Taverne 2, rue de la commune Ă  Villerouge-TermenĂšs. Pour se rassasier d’une viande-frites magret, saucisse
 Ă  la bonne franquette. Plat environ 13 €, dessert 3 €. Le croque lutin Ă  l’entrĂ©e du chĂąteau de Villerouge-TermenĂšs. Une adresse idĂ©ale Ă  l’heure du dĂ©jeuner, avant ou aprĂšs une visite du chĂąteau. Au menu crĂȘpes salĂ©es Ă  la farine de Cucugnan, cruditĂ©s et herbes sauvages du coin. En dessert, une crĂȘpe sucrĂ©e mention spĂ©ciale pour celles Ă  la confiture maison et cafĂ© ou thĂ© bio du commerce Ă©quitable. La Maison du Rire 21, route de Durban, 11220 Coustouge. Emma nous accueille dans une ancienne maison de vigneron magnifiquement rĂ©novĂ©e et dĂ©corĂ©e. On peut venir pour dĂ©couvrir ses fabuleux accords mets et vins, et mĂȘme cuisiner avec elle. DĂ©gustation vins/tapas 50 € par personne. DĂ©jeuner 45 €. Cours + dĂ©jeuner 125 € par personne. OĂč acheter des produits du terroir ? Esprits de garrigue place de la coopĂ©rative Ă  Villerouge-TermenĂšs. InstallĂ©e dans une ancienne cave coopĂ©rative, cette boutique de producteurs propose de bons produits locaux fromages, champignons, confitures, miel, pain au levain, huile d’olive... Également des objets d’artisanat de trĂšs jolis paniers et poteries. ActivitĂ©s La rando du gĂ©ologue Ă  Albas. DĂ©couvrir le passĂ© minier des CorbiĂšres. Rendez-vous sur le site Internet de l’association Mines en CorbiĂšres. Faire du vĂ©lo VTT, VTC Ă©lectrique
 dans le vignoble du Minervois et autour du Canal du Midi. Contacter Hugo Blanquier, moniteur Languedoc VTT Evasion Texte AurĂ©lie Michel Mise en ligne le 16 septembre 2019
Levin prĂ©sentĂ© est celui d'un vigneron que nous aimons et on l'accorde avec une entrĂ©e ou un plat de conception simple mais sacrement canaille, bo > CATALOGUE VIN ROUGE LES BULLES VIN BLANC EXCEPTION VIN ÉTÉ PETITS PRIX PRIX AMIS PRIX PLUS ACCORDS METS:VINS Ici c'est le rendez-vous des chefs pour un accord met:vin. Le vin prĂ©sentĂ© est
Les 1er et 2 octobre derniers, "L’Evidence", le loup de Thomas Monin, a posĂ© ses pattes sur la place de la ComĂ©die, Ă  Montpellier ! EmblĂšme du "Grand Pic Saint-Loup fait sa ComĂ©die", les yeux logiquement rivĂ©s sur les Trois GrĂąces de Montpellier, notre adorable loup a bien Ă©videmment fait l’objet d’une table-ronde culture et patrimoine animĂ©e par Virginie Delaban Galligani. Zoom en vidĂ©o sur la belle aventure du sauvetage du loup et ses perspectives d'avenir !Autour de cette table-ronde, la "dreamteam" qui a suscitĂ© un grand Ă©lan citoyen pour sauver le loup vandalisĂ© le 20 octobre 2015. A savoir, GwenaĂ«lle Guerlavais, ex-journaliste qui a créé son agence de communication Ecrire pour ĂȘtre vu et habitante des Matelles, Martine Durand-Rambier, Vice-PrĂ©sidente Culture et patrimoine du Grand Pic Saint-Loup, François Baraize, expert en politiques culturelles sur le plan thĂ©orique comme sur le plan pratique, Thomas Monin, l'artiste crĂ©ateur de "L’Evidence" louvesque, et bien sĂ»r Nicolas EthĂšve, de notre journal MĂ©diaterranĂ©e qui a filmĂ© cette table ronde ! Il Ă©tait une fois un loupAu tout dĂ©but du commencement de cette histoire, il Ă©tait une fois un loup. Un loup qui avait posĂ© ses pattes sur un sentier sauvage du Pic Saint-Loup dans le cadre de l’exposition Aux bords des Paysages et avait immĂ©diatement sĂ©duit le public. Un public immĂ©diatement sensible Ă  cette Ɠuvre d’art magistrale qui Ă©tait tout naturellement entrĂ© en dialogue avec elle, de nuit, comme de il y a un an presque jour pour jour, un ou deux malotrus avaient sans doute eu l’indĂ©licatesse de vouloir monter sur le dos de la bĂȘte et eu sa peau au passage, l’avachissant au risque qu’elle ne se relĂšve plus. Mais c’était sans compter sur l’amour qui avait unis pour toujours les admirateurs de cette Ɠuvre d’art sauvagement au lancemement d’une opĂ©ration de crowfunding orchestrĂ©e par le dreamteam du loup, de nombreux citoyens ont mis la main au pot commun lancĂ© pour la survie de "L'Evidence", en mode crowfunding. TouchĂ©s au cƓur par cet Ă©lan citoyen, les Ă©lus de la communautĂ© du Grand Pic-Saint-Loup ont eux aussi mis la main Ă  la poche, sur leurs propres deniers personnels, sans engager les finances publiques de la collectivitĂ©, afin de boucler le budget de la restauration du loup, ce qui est particuliĂšrement remarquable et peut-ĂȘtre mĂȘme inĂ©dit dans l’ aventure inĂ©diteC’est toute cette belle aventure qui est racontĂ©e dans cette vidĂ©o de MĂ©diaterranĂ©e oĂč se trouve aussi posĂ©e la question de l’avenir du loup, pour l’heure revenu au bercail de sa crĂ©ation dans la NiĂšvre. Dans cette sĂ©quence vidĂ©o pleine de vitalitĂ© que nous vous invitons chaleueusement Ă  regarder et Ă  Ă©couter du dĂ©but Ă  la fin, Martine Durand-Rambier, Vice-PrĂ©sidente Culture et patrimoine du Grand Pic Saint-Loup, souligne bien, elle-aussi, l’exceptionnelle aventure de L’Evidence ». Cette Ă©vidence du loup de Thomas Monin qui en est arrivĂ©, avec toute sa grande troupe de bergers rassemblĂ©s autour de sa cause et sous le regard de tous les autres humanoĂŻdes qui ont suivi, mĂȘme de loin, sa fascinante histoire conclue par ce destin ĂȘtre un loup artististique et devenir l’emblĂšme du Pic avenir pour le loup du Pic Saint-Loup ?La question de son retour au Pic Saint-Loup que nous nous avions posĂ©e ici sur MĂ©diaterranĂ©e sera donc abordĂ©e lors du prochain dĂ©bat d’orientation budgĂ©taire de la CommunautĂ© de communes du Grand Pic Saint-Loup. Et au vu de tout ce qu’il s’est passĂ© et dit jusqu’ici, il se pourrait fort bien que le loup revienne poser ses pattes par-ci, par-lĂ , sur ce grand territoire du Pic Saint-Loup qui dĂ©nombre 36 communes, reprĂ©sente 10% du territoire hĂ©raultais et mĂšne une politique culturelle moderne et ambitieuse. Si ce n’était pas le cas, ce serait un double arrache-cƓur pour tous ceux qui, comme MĂ©diaterranĂ©e, sont immĂ©diatement tombĂ©s amoureux de cette Ɠuvre d’art, se sont instinctivement mobilisĂ©s pour sa rĂ©fection et se trouvent dĂšs lors convaincus que le loup du Pic Saint-Loup se trouve aujourd’hui ĂȘtre l’emblĂšme culturelle et patrimoniale ultime de ce territoire que rĂ©sume parfaitement bien GwenaĂ«lle Guerlavais, auteure de ce selfie pris au cĂŽtĂ© de "L'Evidence" avec le coeur vibrant de sa dreamteam naturellement hurlante comme un loup, sur la place de la ComĂ©die "L'Ɠuvre d'art est devenue patrimoine". Puissent les Ă©lus du Grand Pic Saint Loup entendre François Baraize... et qu'acheter l'Ɠuvre de Thomas Monin, aujourd'hui symbole du Pic Saint-Loup, devienne une Evidence. AprĂšs avoir Ă©tĂ© l’emblĂšme de la ComĂ©die fait son Pic, le loup est reparti dans l'atelier de l'artiste, dans la NiĂšvre, aprĂšs une annĂ©e fabuleuse au nord de Montpellier. Encore mille mercis Ă  tous ceux qui ont dĂ©montrĂ© que l'engagement citoyen et la volontĂ© populaire pouvaient aider Ă  accomplir de belles choses aux cĂŽtĂ©s des Ă©lus. Merci Ă  Midi Libre, La Gazette de Montpellier, Ă  l'Art dans l'air d'en avoir parlĂ© et bien sĂ»r Ă  MĂ©diaterranĂ©e qui suit l'aventure depuis le dĂ©but. »En attendant le belle suite Ă  venir en mode Ă©ternellement happy end pour le loup du Pic Saint-Loup, regardez la vidĂ©o de la table-ronde culture et patrimoine dĂ©diĂ©e Ă  la belle aventure de "l’Evidence" et Ă  son devenir
Pourarriver ici, rien de plus simple, les internautes amateurs de grands vins et champagnes à prix réduits ont recherché par exemple Comme une évidence 2013 AOP Pic Saint Loup x1.
La brume habille le paysage ces derniers jours sur le territoire du Pic Saint-Loup. L’hiver approche et les chaumiĂšres fument. Le temps des contes et lĂ©gendes se marie si bien Ă  cette atmosphĂšre qui nous pousse Ă  se replier. Se replier auprĂšs du feu, dans nos foyers et vers des histoires anciennes que portent ce petit pays de garrigue. Aimeriez-vous lire quatre petites lĂ©gendes locales ? Vous aviez certainement dĂ©jĂ  lu La lĂ©gende des trois ermites, ce vieux conte venu du fond des Ăąges et Ă  l’origine du nom du Pic Saint-Loup. Les contes et les lĂ©gendes d’un territoire sont une vĂ©ritable porte d’entrĂ©e pour dĂ©couvrir l’histoire et l’origine de nombreuses choses. C’est ce que l’on nomme le patrimoine culturel immatĂ©riel. Vous pourrez agrĂ©menter vos balades sur le territoire du Pic Saint-Loup avec ces contes et ces lĂ©gendes pour mieux connaitre l’histoire et la culture locale. La lĂ©gende de la princesse du ChĂąteau de Baulx Le ChĂąteau de Baulx Ă  Saint-Jean-de-BuĂšges, est une forteresse du XIIĂšme siĂšcle destinĂ©e Ă  la surveillance de la vallĂ©e. Au pied du massif de la SĂ©ranne se tiennent deux villages reliĂ©s par le tracĂ© de la riviĂšre de la BuĂšges. Une lĂ©gende raconte l’histoire d’une princesse qui fit un voyage non ordinaire. Il Ă©tait une fois, un piton rocheux prĂšs de la source de la BuĂšges oĂč vivaient quelques grands aigles, dont la race a depuis disparu. Non loin, le village de Saint-Jean-de-BuĂšges Ă©tait dominĂ© par le chĂąteau d’un puissant seigneur. Sa fille Ă©tait dotĂ©e de nombreuses qualitĂ©s et elle Ă©tait d’une beautĂ© remarquable et naturelle. Un jour, alors qu’elle chantonnait sur la terrasse du chĂąteau, une ombre venue du ciel s’approcha, et fondit sur la princesse. Un aigle s’éloigna dans les airs en emportant, avec une grande dĂ©licatesse, la princesse pour l’amener dans son nid. La famille de la princesse avait lancĂ© des recherches Ă  travers toute la vallĂ©e et bien plus loin. Sa disparition restait inexpliquĂ©e. Et la lĂ©gende raconte que son absence avait amenĂ© beaucoup de chagrin dans tout le chĂąteau. La princesse et les aigles Or, la princesse, jeune et aventuriĂšre, apprĂ©ciait cette nouvelle vie dans le val avec les grands aigles. Et elle s’aventurait parfois Ă  sortir du nid pour des balades prĂšs de la source ou des cueillettes de fruits sauvages et de plantes aromatiques. Un jour, prĂšs de la source elle rencontra un jeune homme qui s’était enfuit de son village natal, Saint-Guilhem-le-DĂ©sert. N’ayez crainte damoiselle, je ne suis que de passage et je ne vous veux aucun mal ». Les jours passĂšrent et aprĂšs un automne trĂšs pluvieux, les jeunes gens dĂ©cidĂšrent de retourner vers le village de la princesse. Retrouvailles, joies intenses, bonheur du seigneur et de son Ă©pouse, le jeune homme fut reçu comme un hĂ©ros. À la suite de leur tĂ©moignage, le seigneur eut l’idĂ©e d’un grand projet construire une tour de guet dans cette partie de la vallĂ©e. Les jeunes gens devenus amoureux, se mariĂšrent et s’installĂšrent dans ce nouveau petit chĂąteau, fief qui se nomme depuis PĂ©gairolles-de-BuĂšges. Pendant des siĂšcles la source de la BuĂšges alimentera la vallĂ©e, donnant Ă  ce territoire, un aspect de dĂ©cor pour contes de fĂ©es. Source Daniel Arazo La lĂ©gende dorĂ©e de Saint-Martin La lĂ©gende et l’étymologie nous permettront de rĂ©pondre Ă  la question pourquoi Saint- Martin-de-Londres » ? Saint- Martin-de-Londres est un village plantĂ© au cƓur de la garrigue. Et c’est aussi, avec sa grande et belle place, l’oasis sur la route de nombreux voyageurs. VoilĂ  un bien joli nom de village, mais qui ne correspond en rien avec la capitale anglaise ! Tout commence avec la lĂ©gende dorĂ©e de Saint-Martin ». Saint-Martin Ă©tait trĂšs populaire au Moyen Âge et son histoire remonte au IVĂšme siĂšcle. Il symbolise la charitĂ© chrĂ©tienne. La vie de Saint Martin fut en partie lĂ©gendaire, la dĂ©votion Ă  Martin se manifeste Ă  travers une relique, le manteau ou la chape de Martin qu’il partage avec un dĂ©shĂ©ritĂ© mourant de froid. Il dĂ©coupa son manteau Ă  l’aide de son Ă©pĂ©e et donna la moitiĂ© au pauvre. Aujourd’hui, vous trouverez tout prĂšs le l’église, une mosaĂŻque murale reprĂ©sentant cette scĂšne. Le mot Londres » viendrait de l’occitan loundras », signifiant marais ». En effet toute cette rĂ©gion Ă©tait trĂšs marĂ©cageuse avant les travaux d’assainissement menĂ©s Ă  bien par les bĂ©nĂ©dictins d’Aniane et de Gellone. La lĂ©gende de la Croix miraculeuse L’église de Saint-Martin-de-Londres possĂšde une petite croix datant du XIIĂšme siĂšcle. En bois trĂšs dur d’une forme trĂšs particuliĂšre, mesurant 21 centimĂštres de haut et 15 centimĂštres de large, recouverte par une lame de cuivre trĂšs mince, le tout est d’un travail assez primitif. On l’appelle la Croix Miraculeuse. Voici son histoire Le sultan de JĂ©rusalem fit don Ă  Charlemagne de certaines reliques de la passion dont un morceau de la vraie Croix. Lorsque Guillaume d’Orange, Duc d’Aquitaine et maire du palais dĂ©cida de fonder le monastĂšre de Gellone pour entrer dans la vie monastique au dĂ©but du IX Ăšme siĂšcle, Charlemagne lui donna la relique de la vraie Croix. Et lorsque les moines de Gellone fondĂšrent le prieurĂ© de Saint-Martin-de-Londres en signe d’unitĂ©, ils donnĂšrent un morceau de la vraie Croix. À la Font Terminal, un peu plus loin dans les bois de Cambous, le prĂȘtre se rendait Ă  la source par temps de sĂ©cheresse pour y plonger la Croix miraculeuse et faire venir la pluie. La lĂ©gende de la fondation de l’église de Murles À l’évidence l’église romane cimĂ©tĂ©riale de Murles fut construite Ă  1km du village, en raison d’un lieu d’inhumation extra muros. Pourtant une lĂ©gende locale attribue l’origine de sa fondation Ă  une vision mystique. Un bouvier vint un soir, comme tous les autres soirs, faire boire ses bƓufs au petit cours d’eau qui coule Ă  proximitĂ© de l’église actuelle de Murles. Une fois ses bĂȘtes abreuvĂ©es, il remontait avec elles vers le village, quand il s’avisa soudain qu’une d’entre elles manquait Ă  l’appel. Se demandant pourquoi elle n’avait pas quittĂ© l’abreuvoir avec les autres, il revint sur ses pas et vit alors un Ă©tonnant spectacle. Le bƓuf Ă©tait agenouillĂ© sur la berge et avait les yeux fixĂ©s sur une croix de lumiĂšre qui venait d’apparaĂźtre au-dessus de l’eau. Ainsi c’est suite Ă  cette scĂšne quelque peu surrĂ©aliste qu’on dĂ©cida de construire l’église du village. Si vous souhaitez poursuivre sur l’histoire de ce tout petit village, vous pouvez complĂ©ter votre lecture avec l’article Murles et les Barons de CaravĂštes. 4hzBV.